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Partito Radicale Centro Radicale - 20 giugno 1996
Tibet/manifestation du 10 mars

TIBET: LES ACHARNES DE LA NONVIOLENCE

On connait mal en Occident le sort des peuples injustement opprimés et qui n'ont pas choisi pour faire parler d'eux la voie du terrorisme aveugle. Parmi ces peuples, celui du Tibet occupe une place de choix.

Par Ines Wouters

S.D.F. Journal, juin 1996

Occupé depuis 1950 par la Chine, au mépris de toutes les règles de droit international et au prix de 1.200.000 morts depuis cette date jusqu'en 1980, le Tibet subit encore de plein fouet les ravages d'une occupation qui n'épargne ni ses habitants, ni sa culture, ni son environnement. D'emprisonnements arbitraires en exécution sommaires, d'avortements forcés en négation de la langue et des traditions, le long cortège des exactions n'épargne personne, pas même les enfants. Il suffit de rappeler que le plus jeune prisonnier politique du monde est aujourd'hui un petit garçon tibétain de six ans, retenu avec sa famille à Pékin pour le seul fait d'avoir été reconnu par le Dalaï-Lama comme la réincarnation d'un des plus haut dignitaire du bouddhisme tibétain. Pourtant les Tibétains n'ont jamais perdu l'espoir de retrouver un jour leur liberté. L'accession du Dalaï Lama au prix Nobel de la Paix en 1986 a permis de mieux faire connaître le principe de la lutte non-violente qui anime les Tibétains. Celle-ci mérite que

l'on s'y attarde un peu. La conférence du 5 mars au Parlement européen du Professeur Samthong Rinpoché, Président du parlement tibétain en exil fut à cet égard plus qu'éclairante. Pour cet homme, le Gandhi des Tibétains, la non-violence n'est pas une stratégie, mais un mode de conduite éthique : celle de se battre pour ce qui est juste, d'une manière juste. Pour les Tibétains, ce n'est pas une lutte contre la Chine, mais une lutte pour le respect de la vérité. Un tel respect nécessite l'utilisation de moyens justes :"la fin est dans les moyens comme l'arbre est dans la graine". Vu sous cet angle, la lutte des Tibétains s'inscrit dans un cadre beaucoup plus vaste et est en réalité au service de l'humanité toute entière, y compris l'occupant chinois. En 1948 cette méthode a mené Gandhi à la victoire, comme elle a permis récemment à Nelson Mandela de libérer son pays de l'apartheid. Cette attitude est d'autant plus courageuse qu'elle ne suscite pas l'attention des media, et qu'aux yeux de certains elle semble

présenter tous les caractères de l'utopie naïve. Faut-il croire que nous jugions plus digne d'intérêt, parce que plus "réalistes" les poseurs de bombes et les fanatiques religieux ? Il faut dire que la particularité du pouvoir politique chez les Tibétains est qu'il est souvent exercé par des religieux, ce qui au travers des enseignements du bouddhisme constitue un rempart contre la dogmatisme, le fanatisme et l'intégrisme. A cet égard, il ne devrait plus subsister aujourd'hui la moindre ambiguïté dans l'esprit des Occidentaux. A cette politique, les autorités chinoise n'ont jusqu'ici répondu que par le mépris, l'intransigeance et la répression. Ce n'est pourtant pas faute pour le Dalaï Lama d'avoir tenté à de multiples reprises de créer les conditions du dialogue. mais le dogme chinois persiste: pour eux le Tibet fait partie intégrante de la Chine, en dépit de toutes les spécificités qui font du Tibet un état à part En effet, le Tibet est une entité géopolitique et culturelle qui, à différentes époques de so

n histoire, a clairement manifesté son indépendance à l'égard de ses voisins. Il a fallu une véritable entreprise de colonisation chinoise pour imposer au monde le mythe d'un Tibet désormais appelé "région autonome" - revenu à la Mère patrie. A l'heure de l'intensification des relations économiques avec la Chine, il serait peut-être temps de connaître mieux ce nouvel interlocuteur. Le problème du Tibet nous permet d'ouvrir les yeux sur un univers souvent hermétique. Les droits de l'homme sont une notion peu connue, voire dangereuse au yeuxdes autorités chinoises, comme les éléments de Tien am men en ont donné la preuve tragique. Les droits des femmes en particulier sont systématiquement bafoués. Les stérilisation et avortements forcés sont de pratique courante et se doublent d'une politique d'eugénisme (sélection de la race par élimination de tous ceux qui pourraient présenter des tares, ce que ne manque pas de constituer, aux yeux des autorités chinoises, le fait d'être né Tibétain). Les autorités chinoises

n'ont pas plus de considération pour l'environnement et les ressources naturelles

du grenier écologique que représente le Tibet. Déforestation massive et exploitation abusive des ressources minérales transforment rapidement le Tibet en un désert sans avenir. Par ailleurs, on sait que l'impact de cette destruction dépasse largement les frontières du Tibet, provoquant notamment des inondations et des perturbations du débit des fleuves du Bengladesh, au Pakistan, en Inde et... en Chine. En outre, le Tibet est devenu le dépotoir préféré de la Chine pour ses déchets nucléaires, dont les conditions de stockage et d'élimination pré-sentent des risques certains pour la population. Aujourd'hui, la situation au Tibet est critique. Déjà, les Tibétains sont devenus minoritaires dans leur propre pays, confrontés à une colonisation massive de Chinois attirés par des avantages substantiels. Si aucun frein n'est mis à cette politique de transfert de population, le peuple tibétain disparaîtra, submergé, dans les prochaines années. Face à ce constat d'une violation permanente des droits éléments, nos gouve

rnements adoptent un profil bas, plus intéressés par la perspective de profits à court terme, que par l'établissement de relations durables avec la Chine, fondées sur la confiance réciproques Cette attitude est d'autant plus irresponsable qu'elle nous coûtera cher à moyen terme au niveau social et économique, en termes d'emploi et de production. Or, tout démontre aujourd'hui que seul un partenariat responsable est susceptible de mener au développement harmonieux des parties concernées. Pour ce faire, il faut que ce soit l'être humain qui soit au centre des préoccupations. Devant l'urgence de la situation, il faut une réaction ferme et unanime de la communauté des nations. fi faut la liberté pour le Tibet. Il s'agit de cesser d'avoir peur des conséquences éventuelles d'une prise de position pour la justice. La peur paralyse. Se battre pour le Tibet, c'est se battre pour nos valeurs, et pour des valeurs universelles. C'est pour cela que des milliers de personnes se sont rassemblées le dimanche 10 mars devant l

'ambassade de Chine à Bruxelles. Le nombre de participants, venus de partout en Europe (plus de 7.000 personnes) dépassa largement les espérances des organisateurs, ce qui démontre bien l'intérêt que porte le public-belge et européen aux problèmes du Tibet et à la question de la démocratie dans le monde. Le Ministre de l'intérieur fut la cause, bien involontaire, du succès médiatique de cette manifestation. En effet le Ministre tenta sous la pression chinoise, d'interdire aux Bourgmestre de hisser le drapeau tibétain le jour de la manifestation (plus de six cents communes en Europe avait accepté de participer à cette opération). Ce geste fut ressenti comme une entrave à la démocratie et fit comprendre l'enjeu véritable de la manifestation: il ne s'agissait pas tant d'une manifestation pour les Tibétains, que d'une manifestation pour la démocratie. Suite à la manifestation, le 27 mars 1996, l'acteur américain Richard GEERE, invité par l'intergroupe du Parlement Européen surla question du Tibet a joué un de se

s meilleur rôle : celui de défenseur de la cause tibétaine et par delà celle-ci de la non-violence et du respect de l'humanité toute entière. Il exposa à cet égard l'importance de la tradition tibétaine dans la reconnaissance et le respect de cette humanité. Il condamna la mollesse des gouvernements pour amener une solution équitable sur la question du Tibet.

Richard GEERE rappela que la situation actuelle du Tibet pourrait être celle de n'importe quel autre pays ou peuple. Il pourrait en effet aussi nous arriver d'être sous la domination d'une puissance et d'avoir besoin de l'aide de la Communauté internationale. Il ne faut d'ailleurs pas remonter bien loin à ce sujet ... Pour tous ceux ou celles qui s'intéressent à la question du Tibet, y a les amis du Tibet, une ASBL qui existe depuis plusieurs années et mène une campagne active en Belgique. Il y aussi le Parti Radical qui, avec les Amis du Tibet et l'intergroupe parlementaire du parlement européen, a pris une part plus qu'active dans l'organisation de la manifestation du 10 mars. Pour ceux que l'adjectif "radical" inquiète, il est utile de préciser que leur emblème est Gandhi, symbole de paix. Le terme "radical" en italien signifierait "qui va à la racine des choses" et non "extrémiste". Petite précision pour éviter des quiproquos inutiles.

Adresses

LesAmis du Tibet - rue d'Ypres, 3 - 7784 Comines-Warneton -Tel:(056)555494 - Rue G. Petre 23 -1030 Bruxelles (02)2170283 -Fax : (056)558662 - Email prmaton @box.eunet.be

Parti Radical : Parlement Européen, rue Belliard, 97/113, REM 508,1047 Bruxelles - Tél : (02)2304121 - Fax : (02)2303670 - Email P.ATZORI @Agora.STM.IT Url :http://www.agora.stm.it/pr

 
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