Agence Europe, le 25 octobre 1996
LA CONFERENCE DES PRESIDENTS ATTRIBUE LE PRIX A WEI JINGSHENG
Comme nous l'avons signalé le "Prix Sakharov pour la Liberté de l'Esprit" 1996 a été attribué par la Conférence des Présidents du PE au dissident chinois M. Wei Jingsheng (46 ans). Il a recueilli 348 voix (socialistes, libéraux, Gauche unitaire, Verts, Alliance radicale), contre 229 voix (PPE et Union pour l'Europe) à son principal concurrent, Morejon Almagro, représentant du Concilio Cubano. EUROPE rappelle que le choix de la commission des Affaires étrangères s'était porté sur le candidat cubain qui avait recueilli 23 voix, contre 4 voix pour M. Jingsheng et 4 pour l'évèque mexicain Samuel Ruiz Garcia. La remise du prix a lieu à l'occasion d'une séance solennelle, en principe en décembre. Cette cérémonie pourrait avoir lieu le 10 décembre prochain, date du 48ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de l'Onu, même en l'absence du récipiendaire qui purge actuellement une lourde peine de prison. A l'issue de la Conférence des Présidents, le groupe des Verts s'est félicité de ce cho
ix et a réclamé la libération immédiate du dissident chinois. L'Allemande Claudia Roth y lance un avertissement: "La remise de ce prix ne doit cependant pas servir d'alibi aux gouvernements de l'Union pour leur permettre de retourner à leurs petites affaires quotidiennes". "Le 24 octobre 1996 est une grande journée pour tous ceux qui luttent pour la démocratie et le respect des droits de l'homme en Chine", affirment Gianfranco Dell'Alba et Olivier Dupuis (Alliance Radicale) dans un communiqué de presse. Les deux députés s'y félicitent aussi de l'adoption d'importants amendements en faveur des réfugiés tibétains, de l'information des Tibétains de "l'intérieur" et des ONG oeuvrant au Tibet, lors du vote du budget par le Parlement. Faisant état de pressions de Pékin, ils constatent un "échec complet de l'offensive chinoise, en dépit de l'aide intolérable apportée par Endymion Wilkinson, représentant de l'Union européenne Pékin, qui a déclaré que la visite du Dalaï-Lama n'entame en rien la reconnaissance par l'U
nion de la souveraineté chinoise sur le Tibet". MM. Dell'Alba et Dupuis rappellent à M. Wilkinson les résolutions du Parlement europen dénonçant "l'invasion et l'occupation du Tibet par la République populaire de Chine".