REVUE DE PRESSETRIBUNE DE GENEVE, 7 mars 1997
A GENEVE, DES DIMANCHE, LA CAUSE DU TIBET MOBILISERA LES FOULES
Les 9 et 10 mars, la deuxième manifestation européenne "Liberté pour le Tibet" aura lieu à Genève. Un appel renouvelé avec fracas, pour l'ouverture et la session de la commission de droit de l'homme.
Pour les Tibétains, le 10 mars marquera un double événement. La commémoration du 38e anniversaire de l'insurrection de Lhassa, qui était soldée par l'exil du dalaï-lama et de plusieurs milliers de Tibétains. En outre, c'est également le 10 mars que s'ouvre, cette année, la session de la commission des droits de l'homme: "Nous n'avons pas coutume de croire au hasard", précise en souriant Tenzin Drongshar, président de la communauté tibétaine en Suisse, qui compte près de 2000 membres, une des plus importantes de l'étranger.
De fait, la manifestation prévue dès de dimanche, organisée par quatre organisations (l'Intergroupe Tibet au Parlement Européen, la Coordination des groupes de soutien au Tibet en Europe, les Communautés tibétaines en Europe et le Parti radical transnational) s'annonce mobilisatrice.
L'an dernier, à Bruxelles, 5000 personnes avaient répondu à l'appel tibétain. Pour cette deuxième opération, les organisateur s'attendent à accueillir entre 5000 et 10000 manifestants et sympathisants, parmi lesquels on trouve également des Chinois acquis à la cause du Tibet. Plusieurs personnalités du monde politique et du spectacle se succéderont aussi place des Nations.
Enfin, Chungdak Koren, représentante du dalaï-lama en suisse, lira publiquement le discours que celui-ci tient chaque année à cette occasion. Les organisateurs estiment qu'il y a désormais urgence à ouvrir des négociations pacifistes sur la question du Tibet avec la Chine et sous les auspices des Nations Unies.
SEGREGATION
Hier, Chungdak Koren a rappelé brièvement la gravité de la situation qui prévaut dans son pays:"Les autorités chinoises ont intensifié leur répression. L'identité culturelle, religieuse et nationale des 6 millions de Tibétains est aujourd'hui gravement menacée. Désormais, il s'agit d'apartheid, comme l'a connu l'Afrique du Sud. Par exemple, les Tibétains reçoivent des cartes d'identité rouges ou bleues. Les premières sont délivrées à ceux qui acceptent les principes de la domination chinoise. Les bleues ne permettent à leurs possesseurs aucune liberté d'action ni de mouvement, quand ils ne sont pas tout simplement en prison".
Chungdak Koren a déclaré ne pas savoir ce qu'il advenait du panchen-lama tibétain, toujours détenu. Il avait été remplacé, en 1995, par un panchen-lama chinois de 6 ans:"C'est un enfant manipulé. Je prie aussi pour lui", a-t-elle conclu.
Comme les autres partisans d'un Tibet libre, elle espère que les Genevois viendront nombreux à la manifestation.
En outre, partout dans le monde, diverses actions auront lieu durant ces deux jours. Les organisateurs ont notamment lancé pour la deuxième fois une opération "déploiement du drapeau tibétain".
A ce jour, plus de 500 communes européennes (24 en Suisse) ont déjà accepté d'y participer. Celle de Veyrier va même inaugurer, vendredi 7 mars à 17h30, une petite place face à la mairie, baptisée pour trois jours "place du Tibet".
Flavia Giovannelli