Dupuis (ARE). - Monsieur le Président, les présidents de séance passent, les députés vont et viennent, les commissaires restent. C'est tout à l'honneur du commissaire Marín et c'est tout à notre avantage, parce que la question de la Birmanie fait partie de ces dossiers et j'en suis très heureux.
Je pense que cette décision en faveur de la suspension du SPG (*) est particulièrement importante, parce qu'une réunion de constitution d'un réseau international de soutien à la démocratie en Birmanie vient de se tenir à Tokyo. Je pense donc que le signal que pourrait envoyer l'Union européenne est particulièrement important pour les pays asiatiques, très nombreux à ce forum de Tokyo et qui manifestent beaucoup plus d'intérêt pour cette question que l'Union européenne, il faut bien l'avouer. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle n'est pas importante.
Par ailleurs, je pense que la décision est importante parce que c'est une première dans la politique de l'Union européenne. C'est la première fois en effet que l'on met au service d'une politique de défense des droits de l'homme et de promotion de la démocratie un instrument de politique économique aussi fort. Je félicite M. Marín pour avoir mené ce dossier comme il l'a fait.
Je voudrais dire aux collègues qui m'ont précédé et qui pensent que Mme Aung San Suu Kyi a beaucoup de charme - ce qui est d'ailleurs aussi mon cas - qu'il y a d'autres personnes dans les pays de la région, comme Wei Jingsheng, comme Wang Dan et beaucoup d'autres dissidents, qui ont beaucoup de charme aussi. J'espère que cela leur donnera des idées pour le futur. Je ne demanderai pas à M. Marín s'il trouve que Mme Aung San Suu Kyi a beaucoup de charme, mais je voudrais lui demander s'il pense - en le priant de ne pas le dire tout de suite à Sir Leon - qu'il serait possible, sur demande du Parlement européen, d'entamer des procédures similaires pour d'autres pays de la région. Je pense qu'on a eu affaire ici à une initiative des syndicats. Mais ne serait-il pas possible, à l'initiative du Parlement cette fois, de lancer des procédures semblables de suspension du SPG pour d'autres pays de la région? mon avis, l'Union européenne ferait ainsi un pas résolument positif sur la voie du renforcement de sa politique
étrangère.
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