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Partito Radicale Centro Radicale - 2 aprile 1997
Le monde et la question de l'eau

L'EAU POURRAIT CONSTITUER LE »CHOC PETROLIER DU XXIe SIECLE

Le colloque de Marrakech a tiré la sonnette d'alarme

par Jean Paul BESSET

Le Monde, 23-24 mars 1997

de notre envoyé spécial Inaugurant, jeudi 20 mars, le barrage AI Wahda - qui devient, avec 4 milliards de mètres cubes de retenue, le plus grand barrage du continent africain après celui d'Assouan -, le roi du Maroc eut cette phrase: »Le monde connaîtra, le prochain siècle, une période difficile pour la vie de l'humanité, une période marquée par la rareté de l'eau. »Les besoins en eau seront tels qu'on peut dire sans nous tromper, ajouta Hassan II, qu'à l'image du pétrole (...), l'eau deviendra un jour commercialisable à l'échelle mondiale, et des pays se mettront à vendre de l'eau à des pays qui ne disposent pas de potentialité naturelle.

Diagnostic partagé par l'ensemble des participants au premier Forum mondial de l'eau, les 21 et 22 mars, à Marrakech (Maroc). Organisée par le tout jeune Conseil mondial de l'eau, cette manifestation a réuni représentants et spécialistes de tout ce que la planète compte d'acteurs en la matière: secrétariat général et agences des Nations unies, Banque mondiale, Banque régionale de développement, représentants de gouvemements, ONG et entreprises privées.

Sous le triple choc des sécheresses, des pollutions et de la croissance des besoins consécutive à l'augmentation de la population, la ressource naturelle que l'on croyait disponible à jamais devient un bien économique rare. Mais sa pénurie n'enlève rien à sa nature indispensable et irremplaçable. Comme le pétrole, l'eau douce va donc connaître une explosion de son prix au cours des années futures. Comme le pétrole, elle pourrait aus-si devenir un motif de guerre ou de paix dans la mesure où, d'ici à 2025, les deux tiers de la population mondiale vont être, selon les projections de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), »en situation de stress ou de contrainte hydrique .

C'est que, agriculture irriguée et urbanisation obligent, les besoins en eau augmentent deux fois plus vite que la population mondiale, laquelle, de son côté, va s'accroître de 60 % à 70 % d'ici au milieu du siècle prochain. L'offre est donc sur le point de ne plus satisfaire la demande. Perspective de relatif court terme extrêmement préoccupante pour les Nations unies, qui risque d'»entraîner une série de catastrophes locales et régionales, et des confrontations pouvant conduire à une crise mondiale .

Pour résorber la crise de l'eau, les participants du Forum de Marrakech ont identifié trois défis à relever. Financier, d'abord: les investissements en matière de dépollution et d'irrigation vont se chiffrer entre 600 et 800 milliards de dollars, selon la Banque mondiale. Qui paiera ? Economique, ensuite: il va falloir fixer un prix à l'eau qui corresponde à sa nouvelle valeur. En faire, par conséquent, une marchandise négociable sur un marché de type nouveau. Qui régulera celui-ci ? Politique, enfin: seuls une trentaine de pays sont assurés d'avoir les moyens de leur autosuffisance.

Tous les autres - en particulier les plus peuplés - devront partager, négocier, acheter l'eau. Qui déterminera la répartition de ce carburant essentiel du développement et de la vie ?

 
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