Le Monde, mardi 8 avril 1997, page 3
Les Francais sont favorable à une levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes à la Chine.
Pékin. Charles Millon, qui a entamé, lundi 7 avril, une visite de cinq jours en Chine, est non seulement le premier ministre de la défense francais à s'y rendre en trentetrois ans de relations diplomatiques, mais également le premier titulaire de ce poste au nivaeu européen - si l'on excepte ses homologues portugais et suisse - à effectuer pareil déplaement depis la crise de Tiananmen en 1989. Sa visite survient alors que se dessine une nette tendance internationale à la levée de l'embargo sur le ventes d'armes à la Chine que s'étaient imposé les nations occidentales à la suite du massacre de Pékin. Si M.Millon ne projette pas de conclure des ventes à la suite de ce sejour, la France ne se cache pas d'etre favorable, sous certaines conditions, à une telle décision, qui constituerait la suite logique de son récent changement de position sur la question des droit de l'homme en Chine.
Coté francais, on précise toutefois qu'il ne peut s'agir que d'un processus devant traveser une certaine maturation avant qu'on aboutisse à terme - puetetre l'année prochaine - à la reprise des programmes d'armement qui avaient été entrepris avant 1989 ou la mise en route d'autres opération de coopération militaire visant à la moderniser l'armée chinoise. "La France souhaite développer les échenges entre les forces armées francaises et chinoises", a indiqué M.Millon, à Pékin, où il devait etre recu lundi par le president Jiang Zemin et le premier ministre Li Peng. Dans le passé, la France a notamment équipé d'electronique de guerre des vedettes gardecotes chinoises et engagé un programme de modernisation d'avions de chasse. La chine vient da soumettre à la France une liste de matériel qu'elle souhaiterait acquérir pour un total de quelque 3 miliardds de dollars. Cette lsite a été jugée "irréaliste" par Paris, car elle comporte des armes que la France ne fournirait pas à ses propres alliés.
Volet industriel
Le sejour de M.Millon doit aussi comporter un volet industriel dans lequel la France est sur les rangs pour la foruniture d'équipements de haute technologie proches du secteur militaire. Il en va ainsi des projets de modernisation du controle du trafic aérien civil, où la Chine semble en passe de griller les étapes pour acquérir directement des systèmes satellitaires sans passer par l'amélioration des équipements existants au sol. Les partisans d'une reprise sélective des ventes d'armes à Pékin soulignent la nécessité d'acquérir une meilleure connaissance de la "grande muette" chinoise, qui est appelée à jouer un roleclé dans l'ère postDeng Xiaoping. Le seul responsable gouvernamental occidental de la défense à avoir visité la Chine depuis a été l'americain William Perry durant le premier mandat présidentiel de Bill Clinton. La pression des millieux militaroindustriels américains pour une reprise des ventes d'armes à la Chine se fait, elle aussi, sentir, avivée notamment par les acquisition multiples d'armem
ent faites ces derniers temps par Pékin auprès de la Russie.
Francis Deron