Intervention d'Olivier Dupuis en séance plénière
Strasbourg, le 10 avril 1997
Dupuis (ARE). - Madame le Président, je pense qu'il s'agit d'une résolution importante et nos amis du groupe communiste ne pourront pas dire que nous avons été influencés par le Congrès américain, dans la mesure où c'est la première fois qu'un parlement prend position sur la question du Turkestan oriental, c'est-à-dire de la province chinoise du Xinjiang. La situation y est dramatique: comme M. Habsburg vient de le dire, elle est comparable à la situation au Tibet. Ce qui a lieu aujourd'hui au Turkestan oriental, c'est une véritable politique de génocide par dilution ethnique. Il importe que l'Union européenne prenne position sur ce sujet. Il importe aussi que nous donnions un autre signal au Conseil, qui malheureusement fait exactement le contraire de ce que notre Parlement a demandé et qui a eu une attitude on ne peut plus divisée à la commission des droits de l'homme, à Genève, comme vient de le rappeler M. Bertens.
Je pense que c'est particulièrement grave et que cela souligne l'urgence absolue d'une réforme de notre politique étrangère et de sécurité commune. Je pense qu'on ne peut pas continuer ainsi. De nouveaux éléments s'ajoutent chaque jour. On a dit les tentations françaises d'exportation des armements. On s'imagine les tentations auxquelles cette nouvelle offensive des Français en Chine va donner lieu dans d'autres États membres. Je pense que l'Union européenne doit se doter d'urgence d'une véritable politique européenne dans le domaine des affaires étrangères.
Je crois qu'il serait particulièrement important d'avoir des informations de la Commission et de savoir ce qu'elle prépare pour Amsterdam. Sinon, en Chine comme dans d'autres régions du monde, on se dirigera toujours plus vers le désastre et vers la division, et donc vers la disparition de l'acquis que nous avons conquis en quarante ans de lutte pour la construction européenne.