RAPPORT SUR LES PROGRES DE LA PESC 1996: INTERVENTION D'OLIVIER DUPUIS
Strasbourg, le 11 juin 1997
Madame le Président, je voudrais souligner un aspect qui semble un peu oublié. Nous sommes en effet saisis d'un très bon rapport de M. Spencer sur la PESC, mais il y a moins de deux heures, nous avons voté un document absolument abominable, qui sanctionne l'absence de quelque espoir que ce soit dans ce même domaine lors du sommet d'Amsterdam. Nous savons déjà tous, et je ne suis pas d'accord ma collègue et amie Anne André-Léonard à ce sujet, qu'il ne se passera rien sur le plan de la politique étrangère et de sécurité commune à Amsterdam. Nous savons tous que la proposition de Traité telle qu'elle nous a été présentée sera adoptée et qu'elle ne contient aucun progrès significatif de notre politique des affaires étrangères. C'est cela qu'il faut montrer. Nous sommes devenu un Parlement qui murmure, qui murmure de façon professionnelle, certes, comme dirait M. van Mierlo, mais qui n'a plus aucune efficacité face aux deux autres institutions, et en particulier face au Conseil. Nous murmurons nos désagréments, n
ous murmurons nos souhaits, mais nous n'avons même pas la conviction de ce que nous voudrions. Je pense que cela est particulièrement grave. Quelque part, la déception est très grande aujourd'hui. Nous avons ce rapport qui propose des choses très claires. Il propose des lignes politiques pour une série de régions du monde; il indique une série de réformes ponctuelle de la politique étrangère et de sécurité commune; il propose d'utiliser les délégations de la Commission pour en faire des représentations diplomatiques pour les Etats membres qui n'ont pas de représentation diplomatique dans plus de la moitié des Etats du monde. Ce sont des pistes concrètes. On pourrait les explorer. Par ailleurs, nous avons voté, le mois dernier, une proposition du rapport Tindemans demandant la création d'un corps européen pour les missions de Petersberg. Et nous ne cessons de nous lamenter sur la Bosnie, le Rwanda, l'Albanie. Il faudrait commencer à faire du concret et ne plus pleurer parce qu'on ne réussit pas à intégrer l'U
EO. Commençons par ce sur quoi on est d'accord. Nous savons qu'il existe au sein de notre Parlement une majorité très forte dans ce sens. Qu'elle arrête donc de murmurer et qu'elle propose du positif!