LA CIG DOIT ABOUTIR A UNE AMELIORATION "STRUCTURELLE"
13/06/1997 (Agence Europe)
Le PE, en suivant le conservateur britannique Tom Spencer président de sa commission des affaires étrangères et son rapporteur sur les progrès de la Pesc en 1996, a regretté que les actions communes de l'UE, trop peu nombreuses, aient été utilisées de façon ponctuelle, sans oser établir des actions globales; que la présence communautaire ait été insuffisante dans les grands conflits; que l'UE ait parfois fermé les yeux sur de flagrantes violations des droits de l'homme par certains pays. Le PE, qui regrette que la Commission ait apparemment renoncé à faire des propositions sur la Pesc alors que l'Article J 8 du Traité lui en donne le droit, approuve les propositions faites à la CIG sur une Troïka "plus stable" et constate avec satisfaction que l'idée de l'intégration de l'UEO dans l'UE fait son chemin, tout en plaidant pour une sécurité qui ne serait pas seulement militaire. Le PE, qui estime que la CIG doit aboutir à une amélioration structurelle de la Pesc, passe en revue toutes les crises de l'année derni
ère, en regrettant notamment les faiblesses de l'action de l'UE en ce qui concerne Chypre et la Turquie, et l'absence d'une position commune sur l'élargissement de l'Otan et les relations avec la Russie. Maastricht a doté l'UE de nouveaux instruments, mais l'Union n'est toujours pas en mesure de les utiliser, a noté Tom Spencer, en arrivant à la conclusion que l'UE doit pouvoir intervenir sur le plan militaire si elle ne veut pas se limiter à financer les efforts de maintien de la paix de pays non européens. Je n'accepte la doctrine selon laquelle les affaires étrangères sont la province de l'exécutif, a-t-il dit, ajoutant que, pour lu politique concerne "les échanges, les emplois, la sécheresse et les ouragans". Le président du Conseil Hans Van Mierlo a admis que les instruments de la Pesc restent limités, mais s'est demandé: cette inefficacité est-elle bien due à l'instrumentaire ou à l'absence de bonne volonté des Etats membres ? Ceci dit, il a reconnu qu'une amélioration des structures s'impose (car actu
ellement, au dernier moment chaque pays peut décider de faire ce qu'il
veut), même s'il faut avant tout un accord sur les défis auxquels faire face ensemble. Le Commissaire Hans van den Broek, notant
que l'UE est un des plus importants donateurs d'aide humanitaire et à la reconstruction, a constaté que tous les conflits du
monde ne sont pas dus au "nanisme" de l'Union, et que cette dernière a notamment su établir le contact avec l'ex-URSS et avec les pays de l'Est, et maintenir les relations avec la Turquie. Au cours du débat, le socialiste néerlandais Wiersma a fustigé la tendance des grands pays à faire cavalier seul, et l'Irlandais Cushnahan (PPE) a regretté que l'intérêt économique prime parfois sur le politique, alors que M. Carrero Gonzalez
(Gauche unitaire, espagnol) a déploré que, alors que l'Otan et la Russie signent un accord, l'Union se limite à applaudir. Nous
sommes un Parlement qui "murmure" et rien de plus, a estimé sa part M. Dupuis, membre belge de l'Alliance radicale (élu sur
une liste italienne) qui s'est prononcé pour la création d'une "diplomatie commune", notant que les ministères des affaires étrangères des Etats membres sont un des principaux obstacles à une véritable politique étrangère commune (dans sa résolution, le PE demande que les Etats membres puissent utiliser, dans les pays tiers où ils n'ont pas de représentation
diplomatique, les délégations de la Commission "aux fins de représentation exclusive de leurs intérêts outre ceux de l'Union"). La tradition de non-alignement des trois nouveaux Etats membres de l'UE n'est pas un handicap, a dit quant à lui socialiste finlandais Paasio, alors que Mme Stenzel (PPE, autrichienne), a souligné que la Pesc doit donner aux citoyens le sentiment qu'ils vivent en sécurité, ce qui est particulièrement vital pour des pays comme le sien, aux frontières orientales de l'Europe. M. Souchet (Europe des Nations, Français) a estimé que la Pesc doit être un complément des politiques nationales, et M. Alavanos (Gauche unitaire, grec) a affirmé que l'UE a fait tout ce qu'elle a pu pour réduire le rôle de son envoyé spécial à Chypre, alors que les Etats-Unis y ont joué de tout leur poids. Quant au travailliste britannique Titley, il a regretté les difficultés de l'UE à Mostar et le sort de Koschnick, "trahi", a-t-il dit, par le Conseil.