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Conferenza Partito radicale
Partito Radicale Centro Radicale - 20 giugno 1997
Convention Cites/pachyderme

LA PILULE POUR MADAME JUMBO

par Caroline Dumay

Le Point, le 7 juin 1997

(...) Vendre l'ivoire provenant des abattages légaux pour sauver les éléphants, c'est, en effet la proposition des parcs nationaux d'Afrique australe. Zimbabwe, Botswana et Namibie montent une fois de plus au créneau pour tenter de faire déclasser le pachyderme de l'annexe 1 de la convention de Washington. La conférence sur le commerce international des espèces menacées (Cites), qui se tient du 9 au 20 juin à Harare (Zimbabwe), amendera-t-elle la décision de 1989, qui interdisait tout commerce des produit de l'éléphant? Au grand dam des organisations de protection des animaux, l'Afrique du Sud soutient les arguments des ses voisins. Mais pour que les pays d'Afrique australe redeviennent exportateurs de défenses, il faudrait l'accord des deux tiers des pays présents à Harare. Tout dépendra de l'attitude du Japon (qui absorbait jadis 40% des produits en ivoire finis), de la Grande-Bretagne, de Hongkong, de la Belgique, de la Suisse ou des Etats-Unis. Entre les lobbies des chasseurs américains et les organisat

ions de protection des animaux, en passant par la mafia de l'ivoire, la bataille promet d'être rude. Une fois de plus, le sort des éléphants d'Afrique se décidera autour d'une table ronde. Il existe une solution alternative ou complémentaire à l'abattage sélectif et au contrôle des naissances: la transplantation des troupeaux d'éléphants dans les régions d'Afrique qui n'en ont plus. De l'Afrique du Sud à la Côte d'Ivoire, les responsables du parc Kruger sont régulièrement appelés à rendre ce genre de service. L'an dernier nous avons déplacé 150 éléphants. Cette année moins de 70. Nous pourrions pourtant facilement fournir plus de 1000 spécimens, assure Douw Grobler. Manque de demande ou manque d'argent? A raison de 10 000 francs minimum par animal pour le moindre transport, il n'y a que peu de candidats. C'est délicat. En revendant la quinzaine des tonnes d'ivoire que nous avons en stock, nous pourrions financer plus d'expériences de repeuplement. Mais certains pensent que ce serait la porte ouverte à toute

sortes d'abus, confie Ian Whyte. C'est l'avis des organisations protectrices des animaux. En militant pour le maintien total de l'interdiction du commerce de l'ivoire, et ce dans toutes les régions d'Afrique, elles sont convaincues qu'elles sauveront à long terme plus d'éléphants. Environmental Investigation Agency (EIA), une ONG basée à Londres, affirme par ailleurs que la CITES ait rouvert le débat a accéléré la contrebande d'ivoire au Congo ou en Inde. Même réaction du côté de la SNPN (Société nationale de protection de la nature), qui reprend avec ardeur la lutte pour la protection des pachydermes. Considéré comme l'un des mammifères les plus sensibles, l'éléphant est réputé pour avoir une conscience aiguë de la mort. Ne dit-on pas qu'il cache avec pudeur les ossements de ses congénères? Aussi personne ne sait si les massacres qui ont ensanglanté les petits matins d'hiver du parc Kruger pendant prèsde trente ans n'ont pas eu un impact sur la mémoire collective de ces troupeaux. Douw Grobler ne peut répo

ndre. Plus on vit avec les éléphants, et plus on les aimes, avoue-t-il. Nous espérons que tous ceux qui ont eu à les tuer pour protéger les hommes n'aient plus jamais à le refaire.

 
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