ANKARA REFUSE DE PORTER LE CONTENTIEUX SUR IMIA/KARDAK DEVANT LA COUR DE JUSTICE DE LA HAYE EN CONTREPARTIE D'UNE LEVEE DU VETO GREC AUX FINANCEMENTS COMMUNAUTAIRES EN TURQUIE, AFFIRME M. CEM
9/09/1997 (Agence Europe)
"Il est futile d'attendre de la Turquie qu'elle accepte un tel "marché", a affirmé devant la presse le ministre turc des affaires étrangères, Ismail Cem, au sujet des allusions de "certains cercles étrangers", à la possibilité que, "si la Turquie déclare que l'affaire de Kardak peut être portée devant la Cour de justice internationale comme demandé par la Grèce, le veto Grec levé et VUE pourrait concrétiser l'assistance financière promise à la Turquie. L'aide financière à la Turquie est "un engagement concret de la part de l'UE,découlant de l'accord sur l'Union douanière", et cela n'aurait pas de sens que l'UE "ajoute une condition à un engagement qu'elle n'a pas encore rempli, a déclaré M. Cem. En outre, selon lui, l'UE ne devrait pas traiter un seul contentieux gréco-turc (celui de l'îlot d'Imia/Kardak) "en ignorant tous les autres". M. Cem reproche à la Grèce de "nous avoir empêché de porter devant la Cour de justice internationale la question des îles qu'elle a militarisées en violation des Traités de L
ausanne de 1923 et de Paris de 1947", et estime que"la bonne approche pour l'UE consisterait à intéresser d'abord aux îles à l'Est de l'Egée qui ont été militarisés en violant des accords internationaux, plutôt qu'à une paire d'innocents rochers". L'Union européenne devrait donc "demander à la Grèce de lever ses réserves" au sujet de la juridiction de la Cour de La Haye en ce qui concerne les "îles militarisées", affirme M. Cem, accusant la Grèce de "manipuler l'UE". Par ailleurs, M. Cem, qui indique qu'il a exposé la position de son gouvernement lors de récentes rencontres avec le président en exercice du Conseil de l'UE Jacques Poos et avec les ministres des affaires étrangères italien Lamberto Dini et français Hubert Védrine, reproche à la Grèce son "injuste et erronée obstruction" du processus de Madrid (le rapprochement entre la Turquie et la Grèce lancé par la déclaration du président Demirel et du premier ministre Simitis en marge du sommet de l'Otan à Madrid: voir EUROPE du 10 juillet, p.2). a Grèce
essaie de retarder par des "prétextes divers et artificiels" la réunion du Groupe de Sages chargé d'examiner les contentieux entre les deux pays dont elle avait pourtant accepté la mise en place en avril dernier, affirme M. Cem, en estimant que, "peut-être, la partie grecque ne souhaite pas, en réalité, "une ultérieure amélioration de l'image de la Turquie". La Turquie ne participe pas aux manoeuvre annuelles de l'Otan en Egée Par ailleurs, la Turquie a annoncé samedi qu'elle ne participerait pas aux manoeuvres annuelles de l'Otan, qui se dérouleront du 23 septembre au 9 octobre en Egée, en affirmant que l'Alliance atlantique a fait des "concessions à la Grèce" pour s'assurer qu'elle prendrait part à ces manoeuvres. Depuis des années, la Grèce ne participait plus aux manoeuvres de l'Otan en Egée, mais cette année, elle a décidé de le faire, après la décision de l'Alliance de déplacer l'exercice vers le Sud de la Mer Egée, hors des zones où elle a des contentieux avec laTurquie.