VERS UNE REPRISE DU DIALOGUE SUR LES DROITS DE L'HOMME
Bruxelles-New York, 25/09/1997 (Agence Europe)
- L'Union européenne et la Chine devraient reprendre dès octobre-à Bruxelles, le dialogue sur les droits de l'homme interrompu depuis 1996, a-t-il été indiqué à l'issue de la rencontre ce lundi à New-York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Qian Qichen, et la Troïka de l'UE composée par les ministres luxembourgeois, britannique, et néerlandais des Affaires étrangères. Les deux parties ont évité de poser des conditions à la reprise du dialogue, que Pékin bloquait en s'opposant à ce que l'UE présente une résolution à la Commission des droits de l'homme de l'ONU sur la question des droits de l'homme en Chine (on connaît les divergences existant entre les Etats membres quant à l'opportunité de présenter une telle résolution). L'UE a donc proposé une forme de dialogue qu'elle qualifie de "constructive", basé sur des projets de coopération concrets (voir EUROPE du 20 septembre p. 9). De son côté, la mission chinoise à Bruxelles indique, dans une déclaratio
n à EUROPE, que : "La Chine est d'avis depuis toujours que les divergences sur les questions de droits de l'Homme doivent être réglées à travers des dialogues fondés sur l'égalité et le respect mutuel. Elle est donc disposée à reprendre le dialogue sans condition préalable, ce afin de remplacer la confrontation par la coopération". Les Européens, pour leur part, n'ont pas précisé s'ils renonçaient définitivement à présenter une résolution. La Chine a-t-elle renoncé totalement à des conditions préalables ? : "Cela reste une question ouverte. Mais, si nous observons des progrès, une nouvelle dynamique et le développement d'une attitude coopérative sur les droits de l'homme... nous devons tirer parti de cette nouvelle atmosphère. Les résultats sont plus importants que la rhétorique", a déclaré à New York à la presse le président du Conseil de l'UE, Jacques Poos. Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, en revanche, une telle politique empêchera en fait l'UE de critiquer publiquem
ent les pratiques de droits de l'homme en Chine. Dans une lettre ouverte aux ministres des affaires de l'UE, la représentante d'Human Rights Watch à Bruxelles, Lotte Leicht, demande de préparer, dès le Conseil Affaires des 6 et 7 octobre, la position européenne pour la prochaine réunion de la Commission des droits de l'homme de l'ONU qui se tiendra à Genève du 16 mars au 24 avril 1998.