Strasbourg, jeudi 23 octobre 1997
Intervention d'Olivier Dupuis sur la situation en Corée du Nord
Dupuis (ARE). - Madame le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je m'inscris en faux contre le tableau idyllique que mon prédécesseur vient de brosser sur ce qui se passe en Corée du Nord. Il ne manquait que les petits anges qui passent et qui font tchip, tchip, et on y était. Ce qui se passe en Corée du Nord aujourd'hui est le résultat de quarante années du régime le plus fou. Ceaucescu faisait presque figure d'enfant de choeur à côté de ceux qui règnent en Corée du Nord et on veut nous faire croire, aujourd'hui, que le problème est seulement un problème de sécheresse, de pénurie alimentaire, alors qu'on se trouve confronté à un régime dément, qui se lance dans des entreprises pharaoniques en l'honneur des Kim Il-sung Ier, II et bientôt III. Nous sommes confrontés à un régime absurde et on - les amis socialistes - nous prétend qu'il faut tempérer notre résolution, qu'il ne faut pas carrément condamner le gouvernement. On peut peut-être critiquer les autorités nord-coréennes, mais un peu. C'es
t vraiment du délire. On nous demande un vote séparé sur le point 2, qui vise seulement à ce que les journalistes occidentaux puissent se rendre et circuler en Corée du Nord pour vérifier si au moins, l'aide alimentaire ne finit pas dans les poches des détenteurs du pouvoir en place, mais bénéficie bien à ceux qui en ont besoin. Alors nous, les radicaux, nous avons introduit un petit amendement pour que, si la situation ne change pas de façon drastique dans ce pays, si on n'y opère pas de privatisations, de réformes politiques, il soit mis sous tutelle internationale dans six mois, parce que non seulement il ne garantit pas la liberté, mais il ne garantit même pas du pain pour ses habitants.