EN VISITE A ANKARA, M. VAN DEN BROEK CONFIRME L'ELIGIBILITE DE LA TURQUIE A L'ADHESION - SIGNES DE RADICALISATION DU COTE TURC
30/10/1997 (Agence Europe)
Le commissaire Hans van den Broek a entamé, jeudi, une visite de deux jours en Turquie, la première depuis l'installation du gouvernement Yilmaz. Il a indiqué que le principal message qu'il transmettrait à ses interlocuteurs - en particulier le Premier ministre Mesut Yilmaz, le vice-Premier ministre Bülent Ecevit, le ministre des Affaires étrangères Ismaïl Cem et le président du Parlement turc, Hikmet Cetin - serait que l'UE "reste fermement attachée à développer ses liens avec la Turquie, pays éligible à l'adhésion", mais qu'Ankara pourrait davantage contribuer à ce processus "en apportant la preuve irréfutable de son attachement aux valeurs" que partagent les Etats membres et en "contribuant activement à la solution de problèmes qui constituent une préoccupation commune". Concrètement, M. Van den Broek passera en revue, notamment à la lumière de l'Agenda 2000, les dossiers des droits de l'homme, de Chypre, de l'Union douanière et de la mer Egée. Selon des sources diplomatiques convergentes, le message qui
sera transmis par les autorités turques à Hans van den Broek est que les relations entre Ankara et l'Union arrivent à un tournant capital et que si des solutions transitoires peuvent être trouvées en ce qui concerne les dossiers bilatéraux, la position d'Ankara pour ce qui est du dossier chypriote restera inflexible, notamment dans la perspective d'une ouverture de négociations d'adhésion avec Nicosie. EUROPE croit savoir que cette radicalisation de la position turque pourrait être officialisée lors de la prochaine visite à Ankara du président du Conseil européen, M. Juncker, et du président du Conseil, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jacques Poos, et qu'elle suscite d'ores et déjà certaines inquiétudes dans les milieux diplomatiques européens (ainsi qu'atlantiques, à la suite d'une lettre du chef d'état major général des armées turques demandant à l'Otan d'intervenir contre une collaboration entre la Grèce et la Russie en mer Egée, notamment à la lumière de la possible installation de mis
siles russes à Chypre).