LES QUINZE PROPOSENT A ANKARA DE REMPLACER LE CONSEIL D'ASSOCIATION PAR UNE RENCONTRE INFORMELLE - MOUVEMENT DE M. KINKEL EN FAVEUR DE LA "CONFERENCE EUROPEENNE" AVEC LA PARTICIPATION DE LA TURQUIE
10/11/1997 (Agence Europe)
Lors du déjeuner de leur Conseil Affaires générales de lundi, les ministres des Affaires étrangères des Quinze, réunis sous la présidence du Luxembourgeois Jacques Poos, ont émis une préférence pour proposer à Ankara que le Conseil d'association programmé le 24 novembre prochain soit remplacé par un dîner de travail informel. Les Quinze ont estimé que le peu d'éléments de substance à proposer à la partie turque (notamment pour ce qui est de l'approfondissement de l'Union douanière projetée par la Commission) rendait la tenue d'un Conseil d'association en bonne et due forme superflue à ce stade; il pourrait être utilement remplacé par une rencontre informelle au cours de laquelle les Quinze et le ministre turc des Affaires étrangères Ismaïl Cem pourraient échanger librement leurs vues sur les sujets qu'ils souhaitent, notamment dans la perspective de la visite que le président du Conseil européen Jean-Claude Juncker, accompagné de M. Poos et du commissaire Hans van den Broek, effectuera en Turquie le 27 novem
bre prochain. Des contacts seront noués dans les prochains jours avec Ankara afin de proposer cette formule.. et d'expliquer qu'elle ne doit pas être interprétée de manière négative, bien au contraire. D'autre part, les Quinze ont évoqué la question de la participation de la Turquie à la future Conférence européenne parallèle aux négociations d'adhésion qui seront ouvertes. A cet égard, le ministre allemand Klaus Kinkel a confirmé que cette perspective ne l'enthousiasmait pas, tout en laissant entendre qu'il n'y était pas définitivement opposé. Lors d'un point de presse, M. Kinkel a expliqué qu'il continuait "personnellement à penser que la recherche d'une solution bilatérale (entre l'UE et la Turquie: NdlR) serait préférable", mais a précisé aussitôt: "Mais si tout le monde, y compris les Turcs -et M. Cem vient de me le dire-, estime que la Conférence européenne est la bonne solution, je pourrais tout à fait m'imaginer une réunion par an au niveau des chefs de gouvernement et de leurs ministres des Affaires
étrangères (les Quinze, les dix pays d'Europe centrale et orientale candidats, Chypre, la Turquie et M. Santer) pour évoquer les questions d'intérêt commun'. EUROPE croit savoir que dans l'esprit de M. Kinkel, la problématique de l'adhésion ne pourrait toutefois pas figurer, à ce stade, parmi ces questions d'intérêt commun en ce qui concerne la Turquie: il ne s'agirait que d'une "bourse d'opinions européennes". Des sources diplomatiques ont précisé que la décision finale concernant la possible participation de la Turquie à la Conférence européenne appartiendrait, en Allemagne, au chancelier Kohl en personne. Lors de la discussion sur ce point, le ministre grec Theodoros Pangalos a confirmé, pour sa part, qu'il ne voyait pas l'utilité de tenir une Conférence européenne.