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Amnesty International/Algérie

ALGER: C'EST LA FAUTE A AMNESTY

Les responsables algériens ne décolèrent pas. Pour eux, Amnesty pousse leur pays dans la guerre civile

par Francis David

Le Soir, lundi 22 décembre 1997

Haro sur Amnesty! Depuis quelques semaines, la presse et certains officiels algériens ne trouvent pas de mots assez durs pour qualifier l'attitude de la célèbre organisation internationale. »Amnesty, caisse de résonance du GIA , titre le quotidien » L'Authentique qui appartient au général Mohamed Bétchine, le tout-puissant conseiller du président Zéroual pour les affaires de sécurité. L'argumentaire à sens unique ( .. ), relève le rédacteur de l'article, dévoile ( .. ) la nature de l'acharnement de cette ONG sur l'Algérie. Il est clair, vu les sources d'Amnesty, que cette dernière a choisi de privilégier les thèses du GIA et de ses sponsors nationaux et internationaux. L'exigence de l'ouverture d'une enquête internationale ne bute pas sur un refus des autorités algériennes ( .. ) mais sur le manque de professionnalisme de certaines ONG ( .. ) et l'inexistence de toute éthique de ces organisations dites »indépendantes .

Le journal arabophone »El Alam Essiyassi accuse directement Amnesty de préparer le lit à une intervention militaire étrangère en Algérie sous couvert des droits de l'homme. Sous le titre »Rapport 97 d'Amnesty International, doutes et amalgames , le quotidien »Liberté écrit: Amnesty tente de minimiser la responsabilité des groupes armés, de dédouaner totalement le FIS présenté comme une victime et de rejeter sur l'Etat et les groupes d'autodéfense la responsabilité de la violence...

»Le Matin , journal proche des communistes, est allé plus loin. En se livrant à une véritable manipulation, dans une reproduction du »Livre noir sur l'Algérie , il a effacé les noms des trois organisations internationales (Human Rights Watch, Reporters sans frontières et la Fédération Internationale des ligues des

droits de l'Homme) sur les quatre qui l'ont cosigné, ne gardant que celui d'Amnesty, devenue, pour les lecteurs abusés du »Matin l'auteur unique de l'ouvrage.

INFORMATION BIAISÉE

Seuls deux journaux, »El Watan et »La Tribune , ont tenté de résister aux pressions du gouvernement qui a décidé de mener une campagne de presse contre Amnesty, destinée à réduire la portée de son témoignage dans l'opinion algérienne. Ils ont publié les seuls articles pouvant éclairer le lecteur algérien noyé, à dessein, dans des arguments polémistes qui privilégient l'insulte gratuite au débat. Dans un article informatif »El Watan a le mérite de reprendre les principaux griefs d'Amnesty, passés sous silence par les autres médias. Le lendemain, l'équilibre est rétabli par un article accusant les ONG en général de s'adonner à une sorte de »terrorisme médiatique contre l'Algérie.

Le dernier rapport d'Amnesty International, »Algérie, la population civile prise au piège de la violence , diffusé le 18 novembre dernier, demande l'ouverture d'une enquête internationale sur les massacres et autres violences. Une demande justifiée par les doutes qui pèsent sur l'attitude des autorités: Alors que la plupart des tueries ont été commises dans des zones proches de la capitale, région la plus militarisée du pays et souvent à proximité immédiate des casernes de l'armée et d'avant-postes des forces de sécurité, celles-ci ne sont jamais intervenues pour mettre un terme aux massacres ou pour les empêcher, ni pour en appréhender les auteurs. Une passivité restée sans réponse. La diplomatie algérienne a été mise sur le pied de guerre pour contrer l'offensive des ONG. Le ministre des Affaires étrangères a été dépêché auprès de l'Union, européenne à Bruxelles. Les représentants de l'Algérie auprès des Nations unies à Genève et à New York tentent de constituer un lobby »anti-ONG , avec d'autres pays afri

cains. Alger redoute, par-dessus tout, l'effet »boule de neige qui se dessine avec le »basculement de l'Unicef, et d'autres organisations des Nations unies. Le président de l'Observatoire national des droits de l'homme (ONDH, organisme officiel dépendant de la présidence de la République), Me Bara, multiplie les déclarations. Pour lui, il n'y a pas de doute, Amnesty pousse à la guerre civile en Algérie. La preuve? C'est le septième rapport incendiaire qu'elle consacre à notre pays en l'espace de dix-huit mois. La commission d'enquête internationale préconisée par Amnesty, il ne veut pas en entendre parler, à l'instar de tous les officiels algériens. C'est une grossière manoeuvre destinée à absoudre le GIA.

M ME LES ÉTATS-UNIS

Le gouvernement algérien comptait sur la »bienveillante neutralité américaine pour contrebalancer les pressions européennes en faveur de la constitution de cette commission. Mais les Etats-Unis sont sortis de leur réserve et ont récemment invité les autorités algériennes à autoriser certaines organisations des droits de l'homme à enquêter en Algérie.

Les Etats-Unis apportent indirectement leur soutien a la commission d'enquête internationale et resserrent un peu plus l'étau autour du gouvernement algérien. Acculé par là communauté internationale, isolé, à court d'arguments, ce dernier continue pourtant à opposer son refus. Pour »Le Matin , le gouvernement, qui s'est retranché avec une constance inamovible dans le rejet de l'ingérence d'où qu'elle vienne, se garde, conformément à des habitudes ancrées et prégnantes, à apporter des réponses aux interpellations des ONG auxquelles il oppose un silence aussi glacial que méprisant. En attendant les massacres reprennent dans l'indifférence de la communauté internationale. Les Algériens s'attendent au pire pour le ramadan prévu pour le 31 décembre.

 
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