LES DEPUTES EUROPEENS ESQUIVENT UNE REPONSE A LA DEPENALISATION DES DROGUES
AFP, 15 janvier 1998.
Les députés européens ont évité de se prononcer jeudi à Strasbourg sur un rapport consacré à la dépénalisation des drogues douces dans l'UE. La majorité des députés ont opté pour ne pas voter en session plenière le texte de la néerlandaise Hedy d'Ancona (Parti socialiste européen), et ont préféré son renvoi devant la commission des libertés publiques au Parlement. Le rapporteur demandait notamment la possibilité pour les Etats membres de l'UE de dépénaliser la consommation des drogues douces dans un cadre international ainsi que la médicalisation des drogues dures. Elle plaidait également en faveur d'une réglementations harmonisée du commerce et de la production de cannabis. Selon l'ONU, citée dans le rapport d'Ancona, le trafic de drogue représente 8% du commerce mondial, autant que le commerce du textile. Mercredi, des députés européens italiens, déguisés en parrains de la mafia avaient dénoncé "la mafia qui au sein du Parlement européen réfuse de libéraliser la consommation des drogues douces". Selon eux,
une libéralisation dans ce domaine a eu des effets "particulièrement positifs aux Pays-Bas où la consommation de drogues douces et dures est en baisse".