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Orofino Veronica - 18 gennaio 1998
Jeune Afrique/ lunedì 5/ 01
DENG XIAOPING AVAIT-IL RAISON?

Wei Jingsheng est ce dissident chinois qui lutte, depuis un quart de siècle, pour la démocratie et les droits de l'homme dans son pays.

Lorsque, il y a dix-neuf ans, Deng Xiaoping proclama la nécessité d'introduire les "quatre modernisation" (l'agricolture, de l'industrie, de l'armée et de la science), Wei Jingheng exigea qu'on y ajoute la MODERNISATION DE LA POLITIQUE par la démocratie. " SAN QUOI, précisa-t-il, il n'y aura pas la vraie modernisation."

Deng n'hésita pas: il le fit mettre en prison et on l'y garda dix-huit-ans.

Libéré il y a quelques semaines, il a été autorisé par son gouvernement à aller se soigner aux Etats Unis et... à y rester. Le président Clinton l'a recu en décembre dernier à la Maison Blanche, ce qui n'a pas manqué de susciter une vive réaction à Pékin.

Quant à la presse américaine, elle a posé à Wei Jingsheng la bonne question:

Deng Xiaoping n'a-t-il pas eu raison de s'en tenir aux quatremodernisation, et lui-meme n'a--il pas eu tort d'affirmer qu'elles ne pourront pas se faire sans libéralisation préalable de la politique?

Réponse: "Au contraire, le temps a montré que j'avais raison et Deng tort. Un milliard de Chinois ont été contraints de renoncer à leur droits fondamentaux, à la liberté, dans l'espoir de bénéficier des fruits des modernisation entreprises par un parti communiste qui n'a jamais eu pour préoccupation le bonheur des gens. Le "miracle économique chinois" n'a bénéficié qu'a une classe de bureaucrates capitalistes corrompus. Les entreprises publiques sont criblées de dettes et ne parviennent plus à payer les salaires. Le chomage fait des ravages, les campagnes sont à l'abandon. Pendant ce temps, le systéme politique dictatorial protège les corrompus, par des moyens légaux et illégaux, et gaspille les richesses du pays..."

On le voit: Wei Jingsheng persiste et signe. Il a payé très cher le droit de parler de la situation de son pays.

Ses critiques sont fondées, sans aucun doute, mais, à la fins, a-t-il vraiment raison ? Que serait-il advenue de ce pays si Deng n'avait libéré l'économie tout en gardant la haute main sur la politique ?

Il y a de bonnes chances que la Chine du XXI siècle soit plus prospère et beaucoup plus démocratique. Y serait-elle parvenue par la voie souhaitée par Wei Jingsheng ?

 
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