Espagne/ relance le débat sur l'euthanasieSampedro, tétraplégique, s'est empoisonné au cyanure. / Jean-Hébert Aemengaud/ liberation
Dix jours aprés le crime, la police espagnole recherche toujour la personne qui a "suicidé" Ramon Sampedro. Ce tétraplégique galicien de 55 ans se battait depuis des années pour sa propre euthanasie. Il était remonté jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme. Sans succès. Fatigué de "tant de bureaucratie", il avait annoncé son intention d'en finir, aidé " d'un ami proche". Il est mort empoisonné au cyanure, brouillant les pistes sur "l'ami proche", pour lui éviter une peine qui peut atteindre trois ans de prison.
Ce suicide assisté a réveillé en Espagne le débat sur la dépénalisation de l'euthanasie, débat ouvert par ce meme Ramon Sampedro, en 1993, quand il avait commencé son long parcours devant le tribunal constitutionnel avait rejeté un nouveau recours, il y six mois,et le tétraplégique préparait, depuis, sa sortie de scène: "La tyrannie des lois est indigne: le code pénal n'interdit pas le suicide, mais interdit l'aide au suicide. " Il avait déménagé, quitte sa famille et s'etait installé dans une ville proche de son village natal. (cont.)
L'homme a besoin d'un éqiulibre entre le corps et la pensée. Je suis comme un naugrage ancré au milieu de l'océan qui sait qu'il ne touchera plus jamais terre. C'est pour ca que je préfere en finir."
Il etait parvenu à dédramatiser la mort: "La mort est un réve, elle corrige un chaos, elle rééquilibre la vie. La peur de la mort est une stupidité avec laquelle on nous tourmente dés notre plus jeune age."
Dès le début de son combat devant les tribunaux, Ramon Sampedro avait recu l'aide de l'association Droit à mourir dignement (DMD), la seule en Espagne à défendre la dépénalitisation de l'euthanasie. Propulsée par l'extreme médiatisationd'un cas si particulier, DMD estime au jourd'hui que Ramon S. " a beaucoup aidé à éliminer les tabous" qui existent en matière d'euthanasie. (con.)
DMD estime que l'on nage " en pleine hypocrisie" puisque déjà l'euthanasie passive serait pratiquée dans les hòpitaux.
Seuls les communistes l'Izquierda Unida défendent ouvertement le " droit individuel à mourir".