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Conferenza Partito radicale
Orofino Veronica - 22 gennaio 1998
UN SHOW
OU CHACUN A SON ROLE

Le pape veut imposer l'Eglise comme un acteur de l'après-castrisme.

Castro cerche un allié de prestige contre Washington.

Derniers monstres sacrés de la scène internationale, Jean Paul II et son hote jouent gros jeu dans leur rendez-vous de l'havane. C'est une étrange partie de poker où les deux protagonistes se sont entendus pour se partager la mise et les gains, au risque assumé d'un dérapage toujours possible.

SUSPENSE. Deux imponderables entretiennent le suspense. L'éventualité d'abord, d'un " derapage" verbal, forcément prémédité, de l'un ou de l'autre acteur. Le pape aura à tout moment, au fil de ses onze interventions publiques, le loisir de glisser la petite phrase déstabilisatrice que guetteront ses auditeurs, tandis que Fidel Castro, maitre du terrain et des médias locaux, peut répliquer comme il l'entend.

L'autre inconnue sera la réaction des foules qui se presseront sur l'itinéraire papal à la Havane où sur le parterre des messes publiques.

LIBERTE DU CULTE ET D'EXPRESSION. Que cherche J.P.II ? La réponse officielle est connue. Le souverain pontife vient précher l'Evangile dans un pays peu christianisé et où près de quarante ans de socialisme d'Etat ont réduit la foi et la pratique religieuse à une très modeste expression.

Le pape revendique pour l'Eglise catholique cubaine une marge d'autonomie admise par le régime castriste afin d'exercer librement son magistère pastoral: liberté du culte, éducation religieuse, animation sociale. " CADEAU" espéré au terme du voyage: un espace garanti dans les journaux et à la télévision, et la réouverture d'écoles confessionnelles, interdites depuis trente-sept ans.

C'est un objetif immédiat au service d'une cause plus incertaine. J.P.II parait convaincu qu'à terme plus ou moins rapproché le régime castriste cessera d'etre la force hégémonique de l'ile et que s'amorcera un processus de transition. En attendant, l'Eglise cubaine doit se renforcer pour devenir, l'échéance venue, une incontournable médiatrice, voire une actrice déterminante du changement. Il s'agit pour l'instant de grossir l amaigre armée des fidèles. d'infiltrer millimètre par millimètre chaque parcelle d'influence concédée, de former les cadres de demain . Comme l'a dit l'écrivain exilé Carlos Montaner, "le pape n'est pas venu enterrer Castro, mais il creuse la fosse" pour le jour où...

DENONCER LE NEOLIBERALISME.

Les visées de Fidel Castro sont plus transparentes. l'incroyable manouvre de récupération en cours (lire page 2) trahit d'abord une préoccupation de politique intérieure. Le Lider Maximo va tenter de redorer le blason de son régime en parasitant le prestige de son visiteur.

Question d'ego aussi: aux yeux de la planète télévisuelle, il partagera la vedette. Sur le terrain idéologique enfin, Fidel Castro escompte l'onction papale sur plusieurs des thèmes dont il se proclame le champion. Solidarité avec les pauvres et les laissés-pour-compte;condamnation des ravages de la société de consommation; dénonciation du néolibérisme et des inégalités sociales qu'il exaspère; proclamation des "vrais" droits de l'homme, à savoir le droit à l'éducation et à la santé pour tous.

Fidèle, en l'occurrence, à une conviction fréquemment exprimée, le pape condamnera, par ailleurs, les embargos en général, et celui qui frappe Cuba en particulier. Il l'a dejà dit hier dans l'avion qui le conduisait à La Havane, en invitant Washigton à "changer"

RICOURS AUX PARABOLES. Fera-t-il parallèlement la lecon à Fidel Castro sur le terrain des libertés individuelles, de la démocratie où de la famille (l'avortement, considéré comme une méthode contraceptive, est très répandu à Cuba)?

J.P.II est imprévisible, mais le plus probable est qu'il recoure à l'ambiguité des paraboles et des allégories pour dire sans le dire ce qu'il à à dire, laissant Fidel Castro, formé par les Jésuites et rompu à ce genre d'habiletés, faire semblant de ne pas entendre.

"LE PAPE N'EST PAS VENU ENTERRER CASTRO, MAIS IL CREUSE LA FOSSE." CARLOS MONTANER, ECRIVAIN CUBAIN EXILE.

Christian Lionet /liberation/ envoyé spécial

 
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