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Orofino Veronica - 25 gennaio 1998
ALGERIE, comment mettre un terme aux massacres ?
Les pressions internationales se multiplient pour tenter de dégager une solution. En vain, l'instant.

Paul-Marie de La Gorce / J.A. /24 /01

L'INTERVENTION EN QUESTION.

Les massacreurs de Relizane, d'Ain Tagoura, d'Oued Riou et de Sidi Hamed ont obtenu - politiquement parlant - un premier résultat : à lire la presse occidentale et les déclarations de nombreux gouvernements étangers, l'Algérie est encerlée. A l'intérieur, elle doit faire face à une nouvelle vague de tueries, oeuvre des groupes armés; à l'extérieur, elle voit converger vers elle les pressions internationales, américaines aussi bien qu'européennes. La situation n'est, du reste, pas tout à fait nouvelle. Après les massacres perpétrés dans l'Algérois, notamment en septembre et en octobre dernier, on avait vu déjà, en Europe, s'exprimer les meme intentions : envoi d'une "commission d'enquete", demande d'un supplément de démocratie, compassion affichée envers les victimes, sans que jamais soient désignés les massacreurs... En exécutant en masse des populations civiles, avec une prédilection particulière pour les assassinats de femme et d'enfants, le but des groupes armés n'était évidemment pas de se rendre popu

laires auprès des Algériens ou de se préparer à recueillir leurs voix aux élections. En revanche, s'il était de mettre en difficulté le gouvernement algérien, ce but est, pour une part, atteint...

La réaction algérienne, en tout cas, n'a pas varié. On la retrouve, en des termes à peine differénts, chez les porte-parole officiels, dans la presse et le les partis politiques. Les Occidentaux, remarque-t-on, interviennent toujours quand le pays est confronté à de dures épreuves, comme s'ils s'efforçaient de profiter de l'occasion pour peser sur les affaires intérieures algériennes. De plus, dans toutes leurs déclarations, ils ne font jamais référence à ceux qui, souvent au péril de leur vie, luttent contre les massacreurs, qu'il s'agisse des membres des groupes d'autodéfense, de ceux des forces de sécurité, dont les familles ont très souvent été l'objet d'attentats, ou simplement des citoyens qui continuent d'enseigner, de publier des journaux, d'envoyer leurs filles à l'école ou meme de voter. Enfin, ce qu'ils disent, montre que, loin de vouloir apporter une aide quelconque à l'Algérie, ils entendent s'ériger en juges de ce qui s'y passe, apprécier souverainement ce qu'il convient d'y faire et, au fon

d, renvoyer toutes les parties dos à dos, comme si toutes se valaient. Il ne faut pas s'y tromper : cette analyse est partagée par tous les courants algériens, à très peu de chose près. Les partis et les journaux les plus critiques envers le pouvoir ne sont d'ailleurs pas les moins virulents.

Devant la vague des pressions extérieures, le gouvernement algérien ne s'est pas borné, comme on pouvait s'y attendre, à exprimer son indignation. Il a perçu de notables différences entre les déclarations des principaux gouvernements européens et les a jugées significatives. C'est l'Allemagne qui a pris l'initiativve des premières démarches, probablement parce que le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, de passage à Algér il y a un mois, y a tenu des propos particulièrment compréhensifs envers l'Algérie, et que, depuis, les relations germano-algériennes sont excellentes. Il se peut d'ailleurs que l'initiative soit venue de Paris, mais que les responsables français aient souhaité ne pas s'exprimer en premier. Quoi qu'il en soit, la déclaration allemande était tout à la fois prudente et téméraire. Elle envisageait carrément la venue à Alger d'une " Troika" européenne (composée de hauts fonctionnaires représentant trois pays de l'UE) - ce qui constituait une démarce politique lourde - mais un

iquement pour "proposer au gouvernement algérien une coopération dans la lutte d'un Etat de droit contre le terrorisme", ce qui reconnaissait au régime algérien son role entier. Il est vrai que la dernière phrase du texte de Klaus Kinkel gachait tout : elle recommandait d'associer aux responsabilités les forces islamistes décidées à jouer le jeu politique, oubliant que l'actuel gouvernement compte sept ministres venant de l'ex -Hamas...

Rien, en tout cas, n'a empeché qu'une fois de plus, le gouvernement français soit le plus critiqué à Alger. Force est de reconnaitre que sa déclaration a été particulièrment maladroite. Pas de désignation claire des auteurs des massacres... Pas un mot pour ceux qui les combattent...

Invitation quelque peu hautaine à plus de démocratie, comme si, une série d'élections - aussi criticaquables qu'elles aient pu etre - n'avait pas été organisée de 1995 à 1997...Demande de création d'une commission d'enquete, ce qui revient à estimer que c'est aux Européens d'évaluer la situation en Algérie et d'en informer le monde...

Le comble ? Une phrase alambiquée semblant suggérer une réintroduction du FIS dans la vie publique. Or l'expérience a, comme l'on sait, été tentée à plusieurs reprises, la dernière fois en octobre, avec Abassi Madani lui meme... Le direction du mouvement islamiste a en outre, perdu toute cohérence, comme le prouvent les désaccords publics entre ses représentants à l'étranger. Les accords de cessez-le-feu et de désarmement conclus avec les deux principaux groupes de l'AIS l'ont d'aillerurs été sans eux, ou plutot malgré eux. De toute façon, le FIS a toujours été le parti le plus fanatiquement antifrançais... Il faut vraiment ne rien connaitre à l'état d'esprit des Algérien pour ne pas prévoir leur véhémente réaction. Aussitot, les responsables fraçais, apparemment étonnés, se sont effortcés de mettre les choses au point, meme si Jacques Chirac, en présentant ses voeux au corps diplomatique, s'est fort sagement borné à parler "d'aide et de coopération". Force est de le reconnaitre : on aurait voulu compromettr

e les positions françaises en Algérie qu'on ne s'y serait pas pris autrement.

Par contraste, les respponsables algériens ont apprécié le langage tenu à Londres. C'est le Royaume.Uni qui préside désormais l'Union européenne, et c'est à lui que les autres Européens se sont adressés en vue de définir une position commune. Or la réponse britannique a été très significative : "Nous sommess prets à examiner avec le gouvernement algérien les moyens de venir en aide aux victimes." A partir de là, on a compris que tout devenait possible, et les diplomates se sont mis au travail : la suite devait montrer, pourtant, que les ambiguités n'etaient pas levées ni les arrièere-pensées levées.

Plus genante pour le gouvernement algérien, parce que plus imprévue, fut la réaction américaine. Elle s'est exprimée par une déclaration officielle assez dure, dans le fond comme dans le ton, réclamant, comme les Européens, la mise en place d'une commission d'enquete. On s'est alors abondamment interrogé, en Algérie, sur l'apparent revirement de la politique des Etats-Unis. En novembre, en effet, l'ambassadeur Ronald Neumann, sur le point de quitter Alger, avait publiquement déclaré que l'action de l'armée algérienne lui parassait "compatible avec un Etat de droit

". Cette fois, le porte-parole du département d'Etat, James Rubin , a demandé que le gouvernament algérien "autorise des enquetes... pour déterminer l'ampleur des massacres et faires la lumière sur les circonstances de leur déroulement". Les Algériens on donc pu vérifier à quel point la politique définie à Washington pouvait fluctuer en fonction des circonstances et du jeu des influences: Du meme coup, ils ont découvert que le lobby diplomatique, universitaire et meme financier qui a imposé ses vues sur la question algérienne jusqu'en 1995 est loin d'avoir perdu toute influence dans la capitale fédérale. Sa thèse ? L'instauration d'un régime islamique de type plud ou moins saoudien constitue la meilleure solution pour l'Algérie et ne remettrait nullement en cause, au contraire, les intéréts américains. En réalité, le revirement américain n'est pas aussi net qu'on pourrait le croire. Il a pourtant provoqué, à Alger, une salutaire démystification : on s'aperçoit que l'euphorie quelque peu naive qui prévalait c

es derniers temps à propos des relations algéro-américaines gagnerait à etre tempérée par une analyse plus rationnlle. Cette épreuve de force diplomatique aboutissait en tout cas à un indiscutable recul des pressions extérieures. Avec Washigton, un arrangement est en cours de discussion, reprenant l'idée, dont on parlait déjà il y a un mois, de l'envoi en Algérie d'une mission des Nations unies qui n'aurait pas de mandat précis, surtout pas celui d'enqueter, mais qui bénéficierait d'une grande liberté de mouvement : les conversations, nécessairement discrèts, sont toujours en cours. Avec les Européens aussi, un arrangement a paru acquis. S'etant entendu dire qu'ils pouvaient envoyer leur "troika, il sannocérent qu'elle allait arriver et serait composée de trois hauts fonctionnaires : il était entendu, en principe, qu'ils ne parleraient que de la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Mais les responsables algériens, comprenant bien qu'ils étaient en train d'obtenir gain de cause, voulurent aller au-

delà.

S'agissant d'un sujet aussi sensible et significatif que le terrorisme, ce n'etait pas un succès que d'en parler à des hauts fonctionnaires, alors que, déjà, une coopération existe, dans l'ombre, entre service de sécurité. C'en serait un, au contraire, si c'était des ministres qui devaient en parler. On annonça donc que la "troika" prévue ne serait pas reçue, mais qu'elle le serait si elle était de niveau ministériel. Les premières réactions européennes laissaient prévoir qu'on finirait qu'on par y venir.

En définitive, c'est de l'évolution de la situation intérieure algérienne que dépendra la suite des événements. La détermination du governement se fonde d'abord sur une conviction : toute ingérence extérieure profiterait aux massacreurs, en leur donnait l'occasion d'apparaitre comme "partie prenante" dans les affaires algériennes. Mais aussi de l'expérience : il n'y a jamais eu d'aide extérieure effective à l'Algérie. Il lui est, par exemple, presque impossible d'acheter aux pays occidentaux des équipements militaires, fut-ce les plus simples comme des tenues de nageurs de combat.

Reste que des aménagements paraissent indispensables. Les responsable algériens auraient, par exemple, intéret à s'interroger sur la composition du gouvernement et de la majorité qui le soutient, en subordonnant tout à la lutte contre l'islamisme armé et à l'impérieuse nécessité d'une véritable mobilisation populaire, sans laquelle cette lutte ne pourra etre gagnée.

Ils gagneraient également à améliorer leur méthodes de communication, comme ils ont d'ailleurs commencé à le faire.

Moyennant quoi, l'humour algérien ne perd par ses droits, comme en témoigne la fameuse chronique satirique publiée quotidiennement par El Watan. Le 7 janvier, le journal imaginait ce dialogue entre Bill Clinton rt un dirigeant algérien baptisé général Fléne.

" Clinton : On va vous envoyer des renforts

Général Flène - Avec tout mon respect pour vous,votre épouse et votre mère, cela ne serait pas de l'ingérence, par Hasard ? Enfin, je pose une question...

Clinton - On va bientot débarquer avec les Allemands, les Français, le Suédois, les Portugais et les Italiens.

Genéral Flène - Je pourrais connaitre le lieu du débarquement ?

Clinton- Sidi Ferruch. Pourquoi ? "

Personne n'a oublié que c'est dans cette bourgade proche d'Alger que les troupes françaises débarquèrent, en 1830...

 
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