La junte au pouvoir depuis huit mois n'a pas rétabli l'ordre/Thomas Sotinel / le monde / 28 /01
Le conflit importé du Liberia il y a quelques années ronge la Sierra Leone. La guerre civile accentue maintenant les clivages qui se redessinent sur des bases ethiniques. Des combats entre "Kamajors", issus des sociétés initiatiques de chasseurs traditionnels et des militaires ont encore fait 35 morts, dimanche 25 janvier, à quelque 200 kilomètres au sud-est de la capitale, Freetown.
La région diamantifère de Tongo Fields, à l'est de la Sierra Leone, a été reprise, lundi 19 janvier, par les forces de la junte au pouvoir. Cette zone, riche en diamants alluvionaires exploités par des prospecteurs artisanaux, était brièvement passée sous le controle d'une milice fidèle au président déchu, les "Kamajores". Il semble que ceux-ci aient, en fait, monté un coup de main afin de rançonner les prospecteurs et de se procurer les diamants nécessaires au financement de leur milice. "les soldats de la région étaient un peu démobilisés. Ils passaient trop de temps avec leurs copains", explique Alieu Kamara, porte-parole de la junte, bien forcé de reconnaitre que l'armée sierraléonaise a brillé par son indiscipline.
La contr-offensive a été menée par une coalition de soldats gouvernementaux et d'ancien guérilleros du Front révolutionnaire uni (RUF). A Freetown, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime à environ six mille le nombre de civils qui ont fui les combats et se sont réfugiés dans la ville de Kenema avec plus de 180 blessés.
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