LE CAS D'UKSHIN HOTI OU LA POLITIQUE SOUS LES VERROUS
Note:
La présente brochure est basée sur un ouvrage beaucoup plus large et approfondi écrit par Bislim Elshani, bon connaisseur de la vie et de l'activité politique et intellectuelle d'Ukshin HOTI, qui est en train de purger la troisième année de sa troisième condamnation pour des motifs purement politiques et ethniques.
Nous avons été mus dans cette entreprise par la pensée qu'il est grand temps de briser le silence établi autour du cas d'Ukshin HOTI et par la conviction qu'il s'agit de l' intellectuel qui, après Adem Demaçi, a subi le plus de persécutions en raison de ses opinions politiques: il a prôné l'accession de la Kosove au statut de république, sur la base du principe du droit des peuples à l'autodétermination. Quoi de plus légitime, de plus démocratique et de plus universel pour un peuple que de pouvoir disposer de sa propre destinée ?
Ukshin HOTI est l'une des victimes les plus tragiques du drame albanais actuel. Toute action en faveur de sa libération immédiate serait un acte de solidarité, une nouvelle confirmation des valeurs humaines et démocratiques de notre époque.
Ukshin HOTI: prisonnier politique, prisonnier de guerre ou otage?
Il y a 5 ou 6 mois que l'affaire Ukshin HOTI a été jugée en deuxième instance, ultime recours juridique en "République de Serbie". Le tribunal serbe de première instance l'avait condamné, au mois de septembre 1994, à une peine de 5 ans de prison pour avoir soi-disant menacé l'ordre constitutionnel serbe, à savoir la souveraineté serbe sur la Kosove. Toutefois, l'accusé Ukshin HOTI n'a pas reçu d'acte de décision écrit à ce sujet. Si l'on tient compte de l'irrecevabilité juridique de l'acte de jugement, on peut considérer qu'Ukshin HOTI n'est pas un simple prisonnier politique d'ex-Yougoslavie, mais plutôt un prisonnier de guerre ou un otage politique, qui sera retenu par les autorités serbes "jusqu'à ce que la question de la Kosove soit résolue".
Qui est Ukshin HOTI?
Ukshin HOTI, fils de Fatime et de Nazif, est né en 1943 à Krushe e Madhe (Rahovec), en Kosove.
A l'âge de 12 ans, après 8 ans d'études primaires, il part pour Prizren et Prishtine pour suivre des études secondaires pendant 5 ans. Plus tard, il va étudier à la Faculté des Sciences politiques de Zagreb. Ensuite, il se rend à Belgrade, où il fait 2 ans d'études post-universitaires dans le domaine des relations politiques et économiques internationales, suivis d'une année de spécialisation dans les universités américaines de Chicago et de Washington. Il travaille comme chercheur scientifique indépendant à l'Université de Harvard. Il participe à de nombreuses activités organisées par des membres du congrès et d'autres politiciens américains.
Dans la seconde moitié des années 70, il enseigne à Prishtine, à la Faculté de Droit, à la Faculté de Philosophie, ainsi qu'à l'Ecole politique "Eduard Kardel". Il est ministre provincial des Affaires Etrangères et membre de tous les forums fédéraux de la politique internationale.
Il a été condamné pour la première fois en 1981, après les soulèvements estudiantins. Le 19 novembre 1981, lors d'une réunion de l'organisation de base de la Ligue des Communistes de la Faculté de Philosophie, à Prishtine, il a soutenu ouvertement les manifestations des étudiants, notamment leur revendication fondamentale: la constitution de la République de Kosove. Il a été arrêté, jugé et condamné à 9 ans de prison (cette peine sera par la suite réduite à 3 ans et demi par la Cour suprême).
Sorti de prison, il a dû retourner dans son village natal, où il a vécu dans des conditions difficiles d'isolement et d'ostracisme complet.
En 1990, il commence à travailler pour les revues albanaises "Alternativa", "Republika" et "Demokracia Autentike - DeA", à Ljubljana, en Slovénie. Il sera le rédacteur en chef de cette dernière jusqu'en 1991, date de sa fermeture.
Il retourne cette année-là dans son pays natal. Il écrit des essais politiques et donne des cours de sociologie politique à l'Université de Prishtine.
Pendant les mois de mars et avril 1993, Ukshin HOTI purge une deuxième peine de prison. Il a été condamné pour avoir organisé, une année avant, à Brestovc, une activité pour rendre hommage aux martyrs de la démocratie.
En 1994, il est invité à prendre la tête du Parti de l'Unité nationale (UNIKOMB). Redoutant son engagement politique, les autorités serbes l'arrêtent le 17 mai 1994. Elles l'accusent d'être devenu membre d'UNIKOMB et du Mouvement pour la République de Kosove (LPRK) dans le but de saper le système constitutionnel et de porter atteinte à l'intégrité territoriale de la Yougoslavie, et le condamnent à 5 ans de prison. Il est maintenant en train de purger la deuxième année de cette peine, dans la prison serbe de Dubrave, à Istog (en Kosove).
Ukshin HOTI a publié deux ouvrages d'analyse: "La Guerre froide et la détente" (Prishtine, 1976) et "La Philosophie politique de la question albanaise" (Tirana, 1995).
Condamnation de 1981
Ukshin HOTI a été condamné une première fois après les manifestations estudiantines de 1981, qualifiées de contre-révolutionnaires par les autorités yougoslaves de l'époque.
Ukshin HOTI et quelques autres intellectuels albanais de Prishtine ont été arrêtés en novembre 1981. Ils étaient accusés d'activité hostile contre l'Etat, aux termes de l'article 133 du Code pénal yougoslave. Des conversations privées au sujet de la situation en Kosove ont servi de prétexte à cette arrestation. Mais en vérité, l'une des causes résidait dans le fait qu'Ukshin, en tant que spécialiste des relations politiques internationales, ait refusé de se mettre au service de Belgrade et ne se soit pas opposé à la revendication par les Albanais de l'égalité avec les autres nations de la Yougoslavie. Au contraire, lors d'une réunion de l'organisation de base de la Ligue des Communistes de la Faculté des Philosophie de Prishtine, il a fait une présentation scientifique de la revendication du statut de république, sur la base du principe du droit des peuples à l'autodétermination, et l'a soutenue pleinement, estimant que cette revendication ne portait pas atteinte à l'intégrité territoriale de la Yougoslavie,
mais qu'au contraire elle la renforçait.
Ukshin HOTI argumentait la revendication du statut de république pour la Kosove par la nécessité d'un développement accéléré. Il citait à l'appui les indices économiques et financiers, qui signalaient un fossé entre elle et les autres républiques et constatait qu'en fait, la Kosove était transformée en une source de matières premières pour les autres républiques.
Lors de cette réunion, sans s'écarter du programme de la Ligue des Communistes yougoslaves (LCY) et tout en tenant compte des développements démocratiques dans le monde, Ukshin HOTI apporte des arguments à l'appui de la nécessité d'une égalité nationale plus grande, allant de pair avec les progrès des processus démocratiques dans le monde.
En outre, il s'est opposé aux allégations selon lesquelles des forces extérieures (surtout l'Etat albanais) seraient intervenues dans les événements en Kosove. Connaissant bien la nature des rapports albano-yougoslaves, il estimait que l'insatisfaction des Kosovars, accumulée pendant une période assez longue, était à l'origine des événements de 1981.
Il a donc pris la défense des étudiants et de tous les jeunes Kosovars, maltraités, poursuivis, arrêtés et condamnés à de lourdes peines, sous divers prétextes. Cela étant, les autorités serbes l'ont arrêté, jugé et condamné à 9 ans de prison. Mais voyant que l'acte de jugement était dépourvu de toute base juridique, la Cour suprême a réduit cette peine à 3 ans et demi.
Sorti de prison, Ukshin HOTI retourne dans son village natal. Il n'a ni emploi ni ressources pour assurer son indépendance économique, et devient nécessairement une charge pour ses parents âgés. Par là même, il est totalement isolé et ne peut exercer aucune influence sur les courants politiques en Kosove. Une campagne est déclenchée contre lui par les services secrets serbes, dans la presse de Belgrade, en 1988 et 1989. Il est entre autres traité d'agent de l'Albanie. Il répond à cette campagne par un essai théorique, où il demande l'ouverture d'institutions démocratiques de type occidental.
En 1990, il publie dans la revue albanaise "Alternativa", à Ljubljana, son essai politique intitulé "L'année 1981 et les processus de la démocratie", où il démontre que les événements de cette époque n'étaient dus qu'à la maturité politique du peuple albanais de Kosove, auquel l'autonomie ne permettait pas un développement normal. Ukshin HOTI fait valoir que la revendication essentielle des jeunes Albanais, en 1981, était l'accession de la Kosove au statut de république, donc l'égalité nationale. Il estime en outre que les événements de 1981 ne se sont pas déroulés en dehors des influences des processus internationaux, tel que celui de "Solidarnosc" en Pologne, et qu'ils sont en étroite corrélation avec les mouvements démocratiques dans d'autres pays, surtout de l'Est.
A Ljubljana, il publie le journal "Demokracia autentike - DeA" (La Démocratie authentique). Il s'efforce de définir les objectifs politiques des Albanais. Il attire l'attention sur le fait que la démocratie doit naître dans le pays et non pas y être implantée par les autres, et estime que la démocratie kosovare était née d'elle-même, qu'elle était authentique, aussi bien lors du prologue de l'année 1981 que lors de l'épilogue en 1990.
Il convient de relever qu'avant le démembrement de la Yougoslavie, il soutenait des options très modérées quant à la résolution de la question de la Kosove. Il était pour la République de Kosove, mais contre la destruction de la Yougoslavie. Et cela à un moment d'euphorie, où l'unification de la nation albanaise semblait être une alternative parfaitement réalisable. Mais ce qui distinguait Ukshin HOTI, c'est sa résolution de mettre en oeuvre les revendications politiques albanaises, sur la base du principe du droit des peuples à l'autodétermination.
Il a conçu la proclamation de l'indépendance de la Kosove comme une mise en oeuvre de son projet. Il a écrit à ce sujet un long article intitulé "La République et la lutte dans le contexte européen", où il demande aux facteurs politiques albanais, yougoslaves et internationaux de ne pas se contenter d'une demi-solution de la question de la Kosove, ce qui risquerait de se retourner comme un boomerang et de constituer un obstacle au développement des Serbes et des Albanais.
Condamnation de 1992
Au mois de février 1992, Ukshin HOTI, à la tête d'une foule d'habitants, va rendre hommage aux morts tombés lors des mouvements pour la démocratie. La police serbe leur barre la route et leur demande de faire demi-tour. Elle se sert même de ses armes et blesse un étudiant de Krushe e Vogel. A la suite de cet événement, Ukshin HOTI est condamné à 2 mois de prison, une peine qu'il purgera un an après, en 1993.
Pendant cette période, il donne des cours de sociologie politique à la Faculté de Philosophie à Prishtine, dans des locaux privés et semi-privés (l'immeuble de la Faculté étant usurpé par les autorités serbes depuis 1990). Dans ces cours, réunis sous le titre "L'Individu et les processus politiques", il relate le rôle particulier de l'individu dans des périodes de tournants politiques d'importance historique. Il estime que la Kosove se trouve devant une contradiction difficile dont il ne voit pas la résolution dans le statu quo, mais bien dans l'accession de la Kosove au statut de république, conformément à la volonté du peuple de Kosove librement exprimée lors du référendum de 1991.
Condamnation de 1994
Dans les nouvelles circonstances créées dans les Balkans par le démembrement de la Fédération yougoslave, Ukshin HOTI élabore une nouvelle thèse politique, celle de l'unification de la nation albanaise dans un seul Etat, par des moyens démocratiques et pacifiques. Il estime que cette unification assurera la paix et la prospérité pour tous. Une thèse similaire était prônée par le Parti de l'Unité nationale (UNIKOMB). Un groupe de représentants de ce parti lui suggère d'en prendre la présidence. Il accepte et se met au travail pour rédiger une déclaration politique par laquelle l'UNIKOMB ferait part à l'opinion albanaise de son intention d'oeuvrer en faveur de l'unification nationale. Mais, à la veille même de son investiture à la présidence de ce parti, le 17 mai 1994, il est arrêté. On l'accuse d'être membre de deux organisations dites clandestines, le LPRK et l'UNIKOMB. On lui reproche aussi la publication du journal "Demokracia Autentike" (DeA), sous les instructions du LPRK. Il sera prouvé lors du procès
que l'UNIKOMB est un parti légal, qu'Ukshin HOTI n'est pas membre du LPRK et que "DeA" est un journal indépendant. Toutefois, le tribunal serbe le condamne, en septembre 1994, à une peine de 5 ans de prison, en se servant des affirmations qu'il faites lors de sa défense, sans détenir aucune preuve matérielle.
L'acte d'accusation, ainsi que l'acte de jugement en deuxième instance, citent également parmi les "preuves" à la charge de l'accusé, cinq numéros du journal "DeA", qui est en fait un journal légal, enregistré à Ljubljana. Son adhésion à l'UNIKOMB constitue une autre "preuve" pour le tribunal serbe. Mais quand il a été prouvé que ce Parti était enregistré conformément à la loi, le tribunal a retenu comme "preuve" son "adhésion" au LPRK. L'irrecevabilité de cette dernière accusation étant démontrée, le tribunal retient enfin contre lui "l'entreprise d'actions incriminées comme actions préparant à l'oeuvre pénale de mise en danger de l'intégrité territoriale".
C'était le seul moyen, arbitraire certes, permettant aux juges de justifier leur verdict. En réalité, pendant tout le procès, ils se sont évertués à faire croire qu'Ukshin HOTI n'était pas jugé pour ses opinions politiques, mais pour s'être efforcé de les mettre en oeuvre violemment. Par contre, la défense a démontré qu'Ukshin HOTI n'était qu'un militant démocrate et humaniste.
Politique et humanisme
Sa défense, Ukshin HOTI l'a conçue comme un essai politique. Il essaie de relever les malentendus entre Albanais et Serbes et de présenter une solution qui éviterait une confrontation entre eux. Pour lui, la politique reste une science humaniste, dont le but est d'éviter les conflits. Il dénonce l'opportunisme politique, qui a permis d'après lui l'escalade des événements en ex-Yougoslavie et l'investiture de Milosevic au pouvoir, en Serbie, à la fin des années 80.
Il n'a jamais incité à la guerre, sans pourtant se conformer à la soumission. Cela lui a valu les tortures d'une unité de la police serbe, à Gllogovc, pendant l'été 1993. Par ailleurs, il n'a pas cessé de demander aux Serbes d'admettre le fait que les Albanais aussi ont le droit au développement comme toutes les autres nations européennes.
Ukshin HOTI prône que les Albanais doivent vivre et s'épanouir là où ils sont, sur leurs propres territoires ethniques. Il dénonce l'exode forcé de plusieurs centaines de milliers de jeunes Kosovars, qu'il considère comme l'une des plus grandes tragédies des Balkans.
Annexe I
L'acte d'accusation contre Ukshin HOTI
REPUBLIQUE DE SERBIE
PARQUET PUBLIC DE DISTRICT
Nr Prot. 197/94
Prizren, le 30.05.1994
Au Tribunal du District
Prizren
Sur la base de l'article 45, 2 et 3 du Code de Procédure Pénale, je porte cette accusation contre Ukshin HOTI, fils de Nazif et de Fatime HOTI (nom de jeune fille Teqi), né le 17.06.1943 dans le village de Krushe e Madhe, commune de Rahovec, domicilié rue Ulpiana n 29-5-7, Prishtine; Albanais, citoyen de la RFY, sachant lire et écrire, diplômé en sciences politiques, politologue, ayant une famille, père de trois enfants; ayant déjà fait le service militaire et figurant sur le registre du Secrétariat de la Défense populaire à Rahovec; situation économique pauvre; condamné antérieurement à une peine de 3 ans et demi pour le délit pénal stipulé dans l'article 133 du Code Pénal Yougoslave; détenu depuis le 17.05.1994.
Pour les raisons suivantes:
Dans la première partie de 1994, en tant que membre de l'organisation clandestine "UNIKOMB" et candidat au poste de président de celle-ci, il a préparé et entrepris des actions pour, au moyen de la force et d'autres moyens anticonstitutionnels, menacer l'ordre constitutionnel de la RFY, détacher une partie du territoire de la RFY et de la République de Serbie, le territoire de la Kosove et Métohie, peuplé par des membres de la minorité nationale albanaise, et, en tant que candidat à la présidence de cette organisation clandestine, créer un Etat particulier.
Il a accepté cette tâche lors d'une réunion secrète de la présidence élargie d'UNIKOMB, tenue à Prishtine. Il y a participé dans le but d'élaborer le statut et le programme de cette organisation clandestine. Après avoir accepté la proposition de se mettre à la tête d'UNIKOMB, il a élaboré une "déclaration politique", proclamant la création de l'Etat national de tous les Albanais, "la République de Kosove". Parmi les moyens qui serviraient à atteindre cet objectif figure aussi l'option militaire, à savoir la prise du pouvoir en Kosove et Métohie par la force et le détachement de ce territoire de la République de Serbie.
Il s'engage pendant ce temps pour l'initiation, le développement et le raffermissement des processus qui mèneraient vers la réalisation de l'objectif proclamé, la création d'un Etat national. En tant que membre de l'organisation clandestine hostile LPRK, il a été chargé par la direction de celle-ci de publier le journal "DeA" à partir de 1990. Il en a aussi reçu des instructions sur les tâches concrètes à accomplir et l'action hostile à entreprendre dans le but de créer "la République de Kosove" et de la détacher du territoire de la RFY. Son activité a été concentrée surtout dans le district de Prizren.
et je propose qu'une audition publique principale se tienne devant ce tribunal où doivent être convoqués:
- le procureur public du district de Prizren;
- l'accusé Ukshin HOTI, qui doit être amené de son lieu de détention.
que les preuves soient présentées lors de cette audition générale:
- que l'on fasse lecture de la liste des objets saisis provisoirement, /94 en date du 17.05.1994.
Justification
Les preuves recueillies pendant l'instruction attestent l'état de fait mentionné dans le dispositif de l'acte d'accusation.
Annexe II
L'acte de jugement contre Ukshin HOTI (extraits)
Prizren, le 28.09.1994
Le Tribunal du district de Prizren ... a annoncé publiquement que l'accusé Ukshin HOTI ... est reconnu coupable d'avoir, pendant la première partie de l'année 1994, en tant que membre de l'organisation UNIKOMB et candidat à sa présidence, préparé et entrepris des actions par lesquelles, en recourant à la violence et à d'autres moyens anticonstitutionnels, l'ordre constitutionnel de la RFY serait mis en danger, une partie du territoire de la RFY, le territoire de la Kosove et Métohie, serait détaché... et est condamné à 5 ans de prison, y compris le temps passé en détention préventive....
Le procureur public du district Dobrivoje Peric a maintenu tous les points de l'acte d'accusation présenté et a proposé au tribunal de déclarer l'accusé coupable d'avoir commis un délit pénal et de le condamner en conformité avec la loi ...
Le but de l'accusé... a été non seulement la formation de la République de Kosove..., mais également le détachement de cette partie du territoire de la RFY, ce qui met réellement en danger l'ordre constitutionnel de la RSS et de la RFY, ce qui a été proclamé dans sa thèse "une nation - un Etat"...
Si l'accusé a été le dirigeant idéologique et théorique du LPRK, sachant que dans ses principes il envisageait aussi l'option armée pour atteindre le but de "la République de Kosove", il est alors illogique que lui-même n'embrassât pas une telle thèse... .
De même, le Parti de l'Unité nationale, dans son programme..., envisage de lutter pour la libération nationale par des moyens civilisateurs et démocratiques, mais dans une situation d'occupation, où règne la violence policière et la terreur d'Etat, il n'exclut pas les autres formes d'autodéfense... . Pour le tribunal, ce qui importait était seulement l'entreprise d'actions incriminées en tant qu'actions préparant à l'oeuvre pénale de mise en danger de l'intégrité territoriale, par l'adhésion (à l'UNIKOMB)... .
En tenant compte du fait que l'accusé lui-même admet qu'il a été l'un des fondateurs de la République de Kosove, qu'il a assisté aux réunions de la direction du LPRK et de l'UNIKOMB, dont les programmes envisagent aussi l'usage de la violence, ce qui signifie qu'il a convenu avec les autres, planifié et organisé avec eux la mise en oeuvre de ses actions, et ensuite, avec la publication de son discours écrit et de ses idées, qui sont imprégnées tout ce qui a été dit plus haut, il a contribué à la création des conditions pour la mise en application directe de l'oeuvre pénale....