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Conferenza Partito radicale
Orofino Veronica - 4 febbraio 1998
Par Jean-François
Ravel

ZOLA, LES INTELLECTUELS

ET LES FAUX DISCIPLES.

Jeune Afrique : Que vous inspire la commémoration du centenaire du " J'accuse " d'Emile Zola ?

JEAN-FRANCOIS REVEL : Elle m'amène à me poser une question : est-ce que nous célébrons Zola, ou est-ce que nous nous autocélébrons, en tant qu'intellectuels ou hommes politiques, en nous attribuant tous les mérites de Zola ?

Autrement dit, le fait que celui-ci se soit montré à la fois clairvovant et courageux doit inciter les intellectuels,après lui, à faire de meme: Pourtant, cela ne doit pas servir de justification à toutes les positions qu'ils prennent, fussent les plus extravagantes, parfois les plus criminelles. Le courage et la clairvoyance ne sont pas des vertus héréditaires que tous les intellectuels tiendraient d'une sorte de droit de succession, et qui leur donneraient, une fois pour toutes, raison. Ce sont des vertus dont chaque génération, chaque individu, doit faire preuve pour son prope comte, dans chaque cas particulier, devant chaque nouveau problème moral ou politique. Zola ne leur a pas délivré un certificat éternel d'infaillibilité, ils ne peuvent pas faire n'importe quoi sous prétexte que Zola a eu raison. Ils doivent faire ce que Zola aurait fait aujourd'hui avec sa rectitude de jugement, sa probité morale et son souci de vérité et de désintéressement. Ce que Zola nous donne, c'est modèle, non une garantie.

Y a-t-il vraiment un risque de détournement d'héritage ?

Je n'irai pas jusque-là, mais enfin, ce n'est pas un hasard si les historiens, dans leur exames rétrospectif du XX siècle, sont amenés à parler plus souvent des erreurs des intellectuels que de leur lucidité. Cela vaut aussi pour les politiques, dont un grand nombre d'ailleurs sont des intellectuels. Quand Lionel Jospin, en novembre dernier à la tribune de l'Assemblée, nie toute complicité du PCF dans les crimes du communisme soviétique, il trahit un peu la vérité et beaucoup la morale. Pense-t-il que Zola se serait comporté ainsi devant ce problème ? Il sait bien que non, et du meme coup, il perd le droit de se réclamer de Zola. Le Premier ministre a raison d'applaudir à l'abolition de l'esclavage, il y 150 ans, mais au meme moment, il refuse, comme d'ailleurs le président de la République, de recevoir le dissident chinois Wei Jingsheng, de peur de peiner les clients de la France, les dictateurs de Pékin. Or la Chine est aujourd'hui le plus grand des pays esclavagistes. Car que sont les millions de priso

nneier du Lao gai, mot qui signifie "camp de rééducation par le travail", sinon des esclaves ? On image la tete de par le travail

On image la tete de Schoelcher et Zola s'ils pouvaient contempler de tels disciples !

 
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