les taliban restent bloqués

Ravan Akram/ nouvel A.Asie

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En septembre 1996 les taliban s'emparaient de Kabul, apès la fuite du président Rabbani et du commandant Massoud, le "Lion du Panchir" tadjik. Mais Massoud, contreattaquant, est revenu aux portes de la capitale. Au printemps 1997, les taliban tentèrent, en vain, de s'emparerde la "capitale" du Nord, Mazar-i-Sharif. Entre-temps, la guerre se poursuit autour de Kaboul... la véritable capitale des taliban est Kandahar. C'est de là qu'ils controlent les deux tiers du pays, sous la direction de l'émir Al-Mameneen (Commandeur des croyants), le mollah Omar, chef supreme des taliban, un religieux de 33 ans, borgne, blessé au combat. Bien que très peu de gens aient la possibilité de le voir, tous le respectent et ses décisions font loi. Nul ne sait à l'heure actuelle qui sortira vainqueur du conflit, tant les pays voisins et certaines grandes puissances y mènent un jeu complexe, où s'entremelent des intérets économiques et stratégiques. Comment expliquer autrement le fait que Washington ait poussé ses pions en fav

eur des taliban, avec l'aide du Pakistan et de l'Arabie Saoudite, alors que l'Iran craint l'encerclement,que la Russie menace et que l'Inde et la Chine sont sur le qui-vive ? En fait, comme le disait Rudyard Kipling au XIX siècle, c'est le "grand jeu" qui est rouvert dans cette région, stratégique pour le controle de ce qu'on peut considérer comme le carrefour de l'Asie et du Moyen-Orient. Au fond, l'enjeu est l'accès aux immenses richesses pétrolières et minières de l'Asie centrale ex-soviétique : Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan et Tadjikistan. Le général russe Lebed avait bien mis en garde les taliban contre toute incursion au Tadjikistan, dont il considère la frontière comme étant celle de la Russie. Les forces de Massoud controlent aujourd'hui, par le biais du général ouzbek Abdul Malik, la ville de Mazar-i-Sharif et encerclent Kunduz, soit le Nord-Est du pays. Conséquence : toute l'élite de l'armée des taliban est prise dans le piège de Kunduz. Bien sur, si ce dernier parvient à occuper Kaboul, il

envisage un gouvernement d'union nationale avec les taliban sur des bases "modernes". Mais ces derniers l'accepteront-ils? On en doute sérieusement. Pour mieux cerner le problème ethnique du pays, il est important de rappeler que les taliban appartiennent à l'ethnie majoritaire pashtoune, soutenue par le Pakistan, l'Arabie Saoudite, voire les Etats Unis, alors que leurs adversaires, minoritaires, appartiennent à celle des Ouzbek, des Tajik et des Turkman, soutenue par la Russie , l'Iran et les Républiques de l'Asie centrale.

L'ultime solution, se demandent certains milieux diplomatiques à Kaboul, ne serait-elle pas la création d'un système politique comme celui qui a prévalue en Yougoslavie à l'époque de Tito ? Quels qu'en soient les aléas...

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2800 tonnes de pavot/an

cont.