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Partito Radicale Centro Radicale - 27 febbraio 1998
France/débats sur les drogues

La consommation de drogues demeure en France un sujet tabou.

Le Monde, le 26 février 1998

Le débat public sur le statut légal des stupéfiants et des centaines de milliers de personnes qui en usent reste enfermé depuis près de trente ans dans le même carcan Idéologique et passionnel. La pétition en forme d'aveu signée par une centaine de personnalités rappelle étrangement l'»appel du 18 joint de 1976. De part et d'autre, les arguments n'ont pas varié: les militants favorables à une révision de la loi de 1970 revendiquent publiquement un droit d'usage; les défenseurs de l'interdit les accusent de vouloir pervertir la société. Fortement divisée, la gauche n'a pas su développer sur cette question de discours cohérent ou de vision politique d'ensemble. Un rapport préliminaire de la Cour des comptes a d'ailleurs estimé que les dérives dans la gestion des fonds de la lutte contre la toxicomanie résultaient d'une »définition insuffisante d'objectifs et de priorités .Le débat sur la »proportionnalité des peines encourues et l'efficacité de la loi de 1970 a pourtant été lancé, relancé, éclairé et enterré

à maintes reprises. Il a, chaque fois, suscité des anathèmes et des interdits. Dernièrement, c'était la »gauche-pétard , inventée par le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, en réponse aux propos favorables à la légalisation de la marijuana de la ministre Dominique Voynet. Les confidences de Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé, en faveur d'une prescription thérapeutique de cannabis et d'héroïne, sont ensuite venues embrouiller un peu plus les esprits. Ségolène Royal, ministre déléguée à l'enseignement scolaire, s'est empressée de rectifier le tir en déclarant qu'»il n'existe pas de drogues douces , tandis que Marie-George Buffet, ministre communiste de la jeunesse et des sports, a jugé »essentiel que la société fixe un interdit . En vingt ans, quelques éléments objectifs ont été pourtant portés au dossier. Le rapport de Monique Pelletier a mis à bas, en 1978, la »théorie de l'escalade des drogues »douces vers les drogues »dures ; celui de Catherine Trautmann a qual

ifié, en 1989, la distinction entre drogues licites et illicites de »clivage obsolète . Fin novembre 1994, le comité national d'éthique a jugé que le distinguo légal entre les substances psychotropes »ne repose sur aucune base scientifique cohérente . En décembre 1997, les spécialistes de la toxicomanie ont réclamé une dépénalisation de l'usage des drogues.

Paradoxalement, la seule véritable réflexion sur le phénomène aura été lancée sous la droite, par Simone Veil, alors ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville. Une commission présidée par le professeur Roger Henrion s'était prononcée, en février 1995, à une voix de majorité, en faveur d'une dépénalisation expérimentale de l'usage de cannabis. Son rapport dort aujourd'hui, comme tous les autres, dans un tiroir.

 
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