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Partito Radicale Centro Radicale - 4 marzo 1998
Chine/Droits de l'homme

CHINE ET DROITS DE L'HOMME: L'EUROPE SE TROMPE

par Wej Jingsheng

Le Monde, mercredi 4 mars, 1998

Je viens d'apprendre que les ministres des affaires étrangères de la Communauté européenne ont adopté une résolution tout à fait stupéfiante. En s'appuyant sur des thèses erronées, ils ont abandonné leur devoir de condamnation de la Chine au sujet des droits de l'homme et ainsi abandonné la cause de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme dans le monde. je ne peux qu'exprimer la plus profonde indignation. L'unique raison qui a motivé cette décision d'affirmer que la situation des droits de l'homme en Chine [s'est] améliorée est ma libération. Mais ai-je été libéré ? Désormais, le monde entier sait que l'on m'a contraint à rejoindre les Etats-unis pour raisons médicales. Selon les paroles mêmes du ministre chinois de la justice, je suis toujours un prisonnier. Autrement dit, la sentence illégale prononcée à mon encontre est toujours en vigueur. En Chine, militer pour la démocratie et la défense des droits de l'homme continue à exposer à des verdicts illégaux. En Chine, on est toujours puni pour act

ivités au sein de syndicats non officiels. En Chine, le travail pour des organisations caritatives non officielles est toujours interdit. En Chine, même mener des activités artistiques ou culturelles non officielles est considéré comme illégal. Il s'agit là des quatre principaux chefs d'inculpation pour lesquels j'ai été jugé en 1995.

Le secrétaire général du Parti, le premier ministre et le ministre de la justice ont déclaré à la face du monde que ces chefs d'inculpation sont toujours en vigueur. Ces activités sont toujours interdites par le système législatif dictatorial du parti unique. Les droits de l'homme invoqués par la constitution chinoise ne constituent qu'un texte sans portée. Il ne se passe pourtant pratiquement pas un jour sans rappel aux Chinois et aux étrangers: tels sont nos principes fondamentaux inébranlables, jamais nous les abandonnerons! Les prisonniers politiques Wang Dan, Liu Nianchun, Liu Jingsheng, Hu Shigen et tous les autres en sont les preuves vivantes. Les nombreux démocrates chinois exilés et refoulés à la frontière chinoise le sont aussi. En Chine même, ceux qui militent pour la démocratie et les droits de l'homme ainsi que leur famille sont surveillés et persécutés

par la police secrète quotidiennement. Quant aux Occidentaux, les journalistes Jonathan Mirski de Time, et le journaliste allemand Bork, tous deux en poste à Pékin, ont été expulsés de Chine. Le journaliste Jürgens, de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, en poste actuellement à Pékin, ainsi qu'un journaliste de la BBC, anciennement en poste dans cette ville, peuvent tous les deux témoigner: ils ont été surveillés, suivis, harcelés et même gardés à vue illégalement et roués de coups. Beaucoup d'autres journalistes occidentaux que je ne connais pas ont subi le même traitement. Tel West pas le cas, bien sûr, de la minorité dejournalistes qui se contentent d'être les relais de la propagande du Parti et vivent leur profession beaucoup plus confortablement. S'agit-il donc de l'amélioration de la situation des droits de l'homme évoquée par les quinze ministres des affaires étrangères de la Communauté européenne ? Mais alors, du point de vue de ces hommes politiques, que signifie donc la situation des droits de l'h

omme? Auparavant, le Parti communiste chinois affirmait fréquemment pour se justifier: on ne peut appliquer en Orient les valeurs occidentales. Aujourd'hui, cet argument n'est plus guère utilisé. C'est pourquoi on aurait pu penser que le concept des droits de l'homme progressait quelque peu en Chine. En fait, c'est tout à fait le contraire. Ce n'est pas le concept des droits de l'homme du Parti qui progresse en direction des critères internationaux. Mais, au contraire, ce sont les valeurs des hommes politiques occidentaux qui régressent pour s'adapter aux critères du communiste chinois. La résolution des ministres des affaires étrangères européens annonce au Parti communiste chinois et au peuple chinois que les critères des droits de l'homme fixés par le Parti sont tout à fait acceptables et que, donc, fi n'est plus question de venir mesurer la violation des droits de l'homme en Chine à Faune des critères fixés par les hommes politiques européens. Quand déclareront-ils aux peuples de l'Europe: en ce qui conc

erne les droits de l'homme, nous devons nous aussi réfléchir à appliquer les critères fixés par le Parti communiste chinois ?

 
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