L'élection de Li Peng est "une insulte", selon le dissident Wei Jingsheng
16 mars 1998 (AFP)
L'élection du Premier ministre chinois sortant Li Peng à la tête de l'Assemblée nationale populaire (parlement) est une "insulte au peuple chinois et à ceux qui sont morts à Tiananmen", a déclaré lundi à Bruxelles le dissident Wei Jingsheng. Lors d'une conférence de presse organisée par Amnesty International, Wei Jingsheng a affirmé que de "nombreux militants du parti communiste chinois étaient opposés à la nomination" de Li Peng qui a joué un rôle central dans la répression de la place Tiananmen à Pékin en juin 1989. Le dissident chinois qui a passé 17 des 18 dernières années en prison o en camp de rééducation et a été libéré en novembre dernier pour raisons médicales, a par ailleurs à nouveau fortement critiqué l'attitude de l'Union européenne et des Etats-Unis qui ont décidé de ne pas soutenir de résolution condamnant la Chine devant la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. "Cela montre que les officiels occidentaux ne sont pas très concernés par la situation des droits de l'Homme dans le tiers-mond
e et qu'ils ne respectent pas la position de leurs opinions publiques", a affirmé Wei Jingsheng.
Selon lui, "ils croient plus au dialogue secret, mais quand on leur demande quels résultats ils obtiennent d'un tel dialogue, ils ne sont pas capables de donner de réponse claire".
Le seul résultat concret que Wei Jingsheng constate, c'est que le parti communiste chinois "n'a pas à s'inquiéter" et qu'il va en conséquence "renforcer la répression contre le peuple". Il a affirmé que des militants pour la défense des droits de l'Homme et la démocratie ont récemment été arrêtés à Shangaï et à Pékin. "La position des gouvernements occidentaux à l'égard de la Chine est irresponsable", a affirmé le dissident chinois qui a accusé plusieurs hommes politiques - qu'il n'a pas nommés - de tirer "des bénéfices directs pour eux et leurs familles" de relations étroites avec le pouvoir en place à Pékin.