DEVANT LA COMMISSION DE L'ONU, MME BONINO DEFEND L"'IDEALPOLITIK" ET INSISTE SUR LA CREATION D'UN COUR PENALE PERMANENTE
18/03/1998 (Agence Europe)
L'Union européenne, qui a toujours soutenu activement l'esprit et la lettre de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948, s'inspire aussi, dans son action ponctuelle, des priorités fixées en 1993 à Vienne par la Deuxième Conférence Mondiale sur les Droits de l'Homme, a affirmé le 17 mars à Genève Emma Bonino, en parlant, au nom de la Commission européenne, devant la Commission des droits de l'homme à Genève. Mme Bonino a rappelé que le Traité d'Amsterdam a introduit la possibilité de sanctionner, le cas échéant, d'éventuelles infractions des Etats membres de l'Union contre les droits de l'homme, et a affirmé: "quoi qu'il arrive, dans n'importe quel Etat membre, il !Y aura pas d'exception au respect de ces principes". Ceci nous permet, a-t-elle ajouté, "dans le processus de l'élargissement de l'Union qui s'entame, d'exiger de la part des pays candidats à l'adhésion" le respect de la démocratie et des droits de l'homme comme des conditions auxquelles on ne peut
pas renoncer. Mme Bonino a rappelé que ces mêmes principes sont à la base de toute relation de l'UE avec les pays tiers, qu'ils resteront parmi "les pierres angulaires de la nouvelle Convention de Lomé", et qu'ils sont désormais des "ingrédients incontournables" dans l'ensemble des accords de l'UE avec ses partenaires. Ses contributions financières placent l'UE parmi les principaux bailleurs de fonds des activités en faveur des droits de l'homme, a rappelé aussi Mme Bonino, qui a plaidé pour l'institution d'une Cour pénale internationale Permanente (une cause en faveur de laquelle elle s'est particulièrement engagée). La Conférence diplomatique qui s'ouvrira à Rome en juin prochain doit décider l'établissement de cette nouvelle instance, et ne doit pas être une énième "étape procédurale", a-t-elle dit. Enfin, Mme Bonino a constaté que même "le régime autoproclamé des Taliban (... ), ces fanatiques qui transforment leur obsession en loi, a réussi à jouir de la bienveillance de certains adeptes de la Realpolit
ik" Et elle a conclu: "Je reste, en ce qui me concerne, une adepte de l'idealpolitik, d'une diplomatie solidement ancrée dans la morale, la seule que l'on peut toujours expliquer et défendre la tête haute".