LA COMMISSION A DEFINI LES ORIENTATIONS VISANT A ETABLIR UN PARTENARIAT GLOBAL EURO-CHINOIS
25/03/1998 (Agence Europe)
La Commission européenne a adopté sa communication "Vers un partenariat global avec la Chine", qui plaide "pour la pleine participation de la Chine au système mondial", en favorisant son intégration dans ce système, en soutenant ses réformes économiques et sociales et en l'aidant à créer une société ouverte fondée sur l'Etat de droit. Pour y arriver, il faudra utiliser de façon plus intensive et plus cohérente les instruments et structures déjà existants, c'est-à-dire :
i)renforcer le dialogue politique, qui doit être placé au même niveau que celui avec les Etats-Unis, la Russie et le Japon. La Commission propose d'organiser des sommets annuels (gouvernement chinois/présidence de l'UE/Commission) ainsi que des réunions régulières entre hauts fonctionnaires. Les domaines du dialogue politique devraient être étendus à des questions telles que le contrôle des armes, la lutte contre la criminalité, l'environnement et la sécurité régionale en Asie,
ii) mieux intégrer la Chine dans l'économie mondiale. L'UE devrait poursuivre et intensifier son appui à une adhésion rapide de la Chine à l'OMC (tout en insistant pour que ce pays observe les principes de base de cette organisation : transparence, traitement national, non-discrimination, ouverture du marché des biens et des services, etc.), mais aussi relancer les discussions commerciales bilatérales, en vue d'obtenir un meilleur accès pour les exportations et les investissements européens. L'UE devrait établir un dialogue macro-économique régulier avec Bejing, aider la Chine à créer des services financiers sains, transparents et ouverts et utiliser le savoir-faire des entreprises européennes pour aider à moderniser les pratiques économiques chinoises;
iii) la Chine à devenir une société ouverte et humaine. La Chine est encore loin de respecter les normes internationales en matière de droits de l'Homme, car de graves lacunes subsistent : non-respect des libertés fondamentales de certaines minorités ethniques et de certains dissidents politiques, travail forcé dans les prisons, application fréquente de la peine de mort. Ces questions doivent être soulevées en public et en privé, mais dans un cadre de dialogue franc et ouvert, en faisant preuve de respect pour l'autre. Parallèlement, des projets concrets de coopération devraient être lancés, notamment en vue de promouvoir l'Etat de droit (mettre en place un cadre réglementaire solide et transparent, tant sur le plan civil et pénal) et de renforcer la société civile;
iv) renforcer les crédits octroyés par l'Europe. La Commission estime qu'il existe plusieurs façons d'améliorer l'efficacité et l'impact de l'aide financière accordée par l'UE à la Chine sans en augmenter nécessairement le budget, qui est actuellement d'environ 70 millions d'Ecus par an (jusqu'en 1999); premièrement, en essayant d'impliquer d'autres donateurs -notamment la Banque européenne d'investissement (BEI)- dans des projets réalisés en Chine, afin de multiplier l'effet de l'assistance; deuxièmement, en améliorant les synergies avec les programmes des Etats membres de l'UE dans ce pays.