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Partito Radicale Centro Radicale - 1 aprile 1998
Tunisie/droits de l'homme

LES PROCES POLITIQUES SE MULTIPLIENT EN TUNISIE

L'avocate Radhia Nasraoui, qui risque plus de vingt ans de prison, a été laissée en liberté

par Jean-Pierre Tuqoui

Le Monde, le 1er avril 1998

Avocate tunisienne, spécialisée dans les procès politiques et la défense des droits de l'homme, Mme Radhia Nasraoui s'est vu signifier onze chefs d'inculpation, lundi 30 mars à Tunis, par le doyen des juges d'instruction. Accusée, entre autre, de liens avec une organisation terroriste, d'appartenance à une bande de malfaiteurs, d'incitation à la rébellion, d'outrage à la magistrature et au président de la République, d'organisation de réunion illégale, l'avocate, dont la date du procès n'a pas été fixée, risque plus d'une vingtaine d'année de prison. Selon un communiqué du Comité pour le respect des libertés et des droits del'homme en Tunisie, les accusation à son encontre réposent sur les déclarations d'étudiants arrêtés et torturés et de personnes accusées d'appartenance au Parti Communiste ouvrier de Tunisie (PCOT), une organisation d'extrême gauche interdite.

BUREAU MIS A SAC

Mme Nasraoui s'était présentée à l'audience en compagnie de plusieurs de ses collègues du barreau tunisien venus lui témoigner leur soutien. Un collectif d'avocats est en cour de création pour assurer sa défense. Mais certains de ses proches n'excluent pas que le régime préfère renvoyer au calendes un procès qui, du fait de la personnalité de l'inculpée, risque de se retourner contre lui. Laissée en liberté, Mme Nasraoui - dont le bureau, plusiers fois visité par des inconnus, a été mis à sac en février - s'est vu notifier lundi une interdiction de quitter le territoire tunisien, et de se déplacer au-dela du district de Tunis. Profitant de son passage à Paris, Mme Nasraoui avait été reçue il y a quelques jours par un responsable du ministère français des affaire étrangères mais, dans le souci de ne pas froisser les autorités tunisiennes, l'entretien se serait déroulé en dehors du quai d'Orsay, selon le bulletin Maghreb Confidentiel. Une autre affaire va prochainement mobiliser la justice tunisienne: le proc

ès en appel, le jeudi 8 avril, de Kémaïs Ksila. Le numéro deux de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme (LTDH) a été condamné en février 1998 à trois ans de prison pour outrage à l'ordre public, diffusion de fausses informations et incitation des citoyens à enfreindre la loi. Dans une déclaration publique, M. Ksila, quarante et un ans, avait dénoncé les tracasseries dont il était l'objet (surveillance policière, licenciement par son employeur, une entreprise publique, interdiction de circuler), et critiqué ouvertement le régime. Le pouvoir cherche à quadriller toute la societé, éliminer toute opinion dissidente (...). La dégradation de l'information a atteint un niveau que la Tunisie n'a jamais connu auparavant, accusait M. Ksila, toujours détenu dans une prison de Tunis où, selon ses proches, il a été victime de deuxmalaises cardiaques. Pour avoir marqué sa solidarité totale avec M. Ksila dans une déclaration du conseil national de la Ligue, le président de la LTDH, M. Taoufik Bouderbala

, avait été convoqué à la mi-février par le procureur de la République. Ancien président du Mouvement des démocrates socialistes (MDS, opposition légale), Mohamed Mouada, cinquante-huit ans, devrait lui aussi passer en jugement le 21 mai. Il avait été interpellé en fin d'année au retour d'un séjour en France et en GrandeBretagne au cours duquel il aurait eu, selon les dirigeants tunisiens, des contacts avec des représentants de l'opposition. M. Mouada est poursuivi pour entreprise de déstabilisation du régime en ralation avec un réseau terroriste fondamentaliste. A ce titre, il risque plusieurs années de prison. M. Mouada avait déja été condamné, en février 1996, à onze ans de prison pour intelligence avec un Etat étranger (la Libye). Peu de temps avant son arrestation, l'ancien responsable politique avait publié une lettre au président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, critiquant le climat politique régnant en Tunisie.

 
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