PREPARENT LA DEFENSE DERADOVAN KARADZIC
L'un d'eux incrimine M. Mladic et M. Milosovic
le monde / 17/04/ Christian Lecomte
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Sarajevo / de notre correspondant
Un officier de la SFOR ( Force de stabilisation de l'OTAN) a confirmé l'information selon laquelle deux avocats américains prépareraient la défense de Radovan Karadzic, dans l'hypothése où celui-ci aurait à répondre devant la justice internationale. Ce militaire de haut rang, qui affirme par ailleurs que "Radovan Karadzic ne se trouve pas loin", c'est-à -dire en Bosnie, a déclaré au Monde avoir rencontré l'un de ces deux avocats à Sarajevo, il y a cinq mois. L'officier lui a remis un document qu'il a présenté comme étant " une bonne base de départ pour une future plaidoirie".
Le document en question, que Le monde s'est procuré, est intitulé " La Haye contre la justice, le cas du D'Radovan Karadzic". L'auteur, Kosta Cavoski, est un avocat, expert en droit international. Plus connu sous le nom de "livre bleu", le document compte centaine pages, dont une centaine reproduisent des fac-similés signés de la main de Radovan Karadzic entre 1992 et 1995. Ce courriers adressés tant à la communauté internationale qu'aux forces politiques ou militaires serbes de Bosnie tendraient, dan un premier temps, à "prouver" que Radovan Karadzic a multiplié très tot les initiativbes en faveur d'une solution pacifique au conflit bosniaque.
Dans un second temps, et ceci est nouveau, certains crimes perpétrés par les Serbes de Bosnie sont reconnus, mais ils sont imputés à des forces dont le controle aurait échappé à Karadzic et qui auraient agi sans son consentement. Le tout vise à minimiser, voire à nier, la responsabilité de l'ancien chef de Serbes de Bosnie dans les atrocités commises et à en faire porter toute la charge à des chef de guerre (en particulier Ratko Mladic, inculpé lui aussi par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie - TPIY -) qui commandaient l'armée des Serbes de Bosnie.
Dans une longue diatribe, Kosta Cavoski dissèque les dysfonctionnements du TPYY et tente de détruire un par un les actes d'accusation versés au dossier (le TPIY a inculpé Radovan Karadzic de génocide, crimes contre l'humanité et violation des lois ou coutumes de guerre). Il cite en exemple le cas de Goran Lajic, un Serbe suspecté de crime que le TPIY a gardé pendant cinquante-trois jours en prison, avant de s'apercevoir que le détenu n'était qu'un Homonyme de l'inculpé et de le relacher. Kosta Cavoski parle d'"emprisonnement arbitraire qui entache la crédibilité du Tribunal de la Haye". Il énumerère ensuite d'autres cas litigieux et conclut que le TPIY a démontré qu'il avait failli à sa mission à maintes reprises.
L'auteur du "Livre bleu" aborde le cas du Dr Radovan Karadzic "en élevant le débat sur un plan politique". Il écrit en substance que "le diplomates internationaux avaient tout intéret à écarter à Radovan Karadzc avant de penser à ouvrir de véritables négociations de paix". Il reprend une citation d'Antonio Cassese, le président du TPIY, qui aurait dit : "Ce gentlemen ne devra pas y participer (aux négociations). Sa mise en accusation est une avancée politique cruciale."
LE TPIY,INSTRUMENT POLITIQUE
Il ne fait aucun doute, selon Kosta Cavoski, que le TPIY est un instrument politique et que son président se comporte plus comme un diplomate que comme un juge.
" La prouve, poursuit-il, à Dayton, la Republique serbe (RS) n'était pas représentée par Radovan Karadzic mais par le plus flexible et coopératif Slobodan Milosevic ( à l'époque président de la Serbie, aujourd'hui chef de la Yougoslavie)."
A la lecture des premiers paragraphes,il apparait que l'expert en droit international ne remet pas totalement en question la légitimité du tribunal et et s'astient de qualifier sa mise en place d'"illegale", contrairement à ses homologues serbes. Evitant les formules à l'emporte-pièce, il suggère meme entre deux phrases complaisantes que les juges du TPIY ne sont pas des gens infaillibles. A l'instar des magistrats qui pourraient un jour lui faire face dans une salle d'audience, "Radovan Karadzic n'est lui-meme pas infaillible", avance Kosta Cavoski, qui developpe la thèse selon laquelle l'ancien leader des Serbes de Bosnie "aurait été dépassé par les événements".
"L'accuse ne peut pas porter la responsabilité des crimes commis par chaque citoyen de nationalité serbe pendant la guerre civile, ethnique et religieuse qui a enflammé la Bosnie", écrit-il, en rappelant toutefois qu'en qualité de président de la République serbe, Radovan Karadzic était, selon la Constitution, pleinement responsable des agissements de son armée et de ses subordonnés en général. A ce titre, le document publie plusieurs de ses forces armées à respecter les coutumes de guerre selon le conventions de Genève et à traiter humainement les civils et les prisonniers de guerre.
TENTATIVE DE COUP D'ETAT
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