Le dissident chinois Wei Jingsheng déplore l'"indifférence" du

gouvernement italien

AFP 22/04/98

Rome Le dissident chinois Wei Jingsheng a déploré mercredi à Rome l'"indifférence" du gouvernement italien qui ne l'as pas reçu durant son séjour de cinq jours en Italie tout en jugeant "positifs" ses entretiens avec les représentants politiques et syndicaux. La présence à Rome de Wei Jingsheng jusqu'à mercredi soir, sur l'invitation du Parti Radical italien transnational, entre dans le cadre d'une tournée européenne qui l'a notamment conduit la semaine dernière à Vienne et le 9 avril à Genève, où il a pris la parole à La Commission des Droits de l'Homme de l'ONU. Wei a malheureusement dû constater que le gouvernement italien ne m'as pas reçu et je suis obligé de l'interpréter comme une position de non condamnation de la violation des droits de l'homme en Chine, a déclaré le dissident qui, en France a déjà rencontre le premier ministre Lionel Jospin et dans d'autres pays européens, des représentants ministériels, a souligné le Parti Radical. Wei Jingsheng, qui a passé près de 18 ans en prison en Chine avant

d'être expulsé en novembre dernier, s'est dit "très surpris" que le gouvernement italien (centre-gauche) ne réussisse pas à trouver un peu de temps pour parler des droits de l'homme et de la démocratie". "Car il en a trouvé pour aller jusqu'en Chine afin de parler affaires", a-t-il ajouté. "De plus, les autorités italiennes continuent à dire qu'elles savent qu'il y a une amélioration de la situation des droits de l'homme en Chine", a-t-il poursuivi. "Mais je me demande d'où ils obtiennent ces informations", s'est-il interrogé. En revanche a qualifié de "positifs" les résultats de ses entretiens avec des responsables politiques et des syndicalistes. Il a notamment rencontré Massimo D'Alema, secrétaire du Parti des Démocrates de Gauche (DS), Antonio de Martino de Forza Italia (FI, droite), Sergio D'Antoni, secrétaire de la CISL, l'un des trois syndicats les plus importants du pays et Marco Pannella, leader du Parti Radical. Durant son séjour en Italie, wei Jingsheng a appelé les pays occidentaux à ne pas renon

cer à condamner la violations des droits de l'homme en Chine, en pensant que cela puisse aider les autorités chinoises à stabiliser leur gouvernement. Croire, selon lui, qu'un processus de démocratisation est en cours en Chine est un "alibi" des occidentaux "pour se soustraire à la responsabilité de se battre pour les droits de l'homme". Wei Jingsheng, 48 ans, a indiqué avoir été contacté par Wang Dan, le héros des manifestations de Tienanmen en 1989, libéré et exilé dimanche, dès l'arrivée de ce dernier aux Etats-Unis. Wei Jingsheng espère pouvoir reprendre dès que possible sa collaboration avec Wang Dan, dont il était très proche, a-t-il commenté. "L'une des tâches prioritaire est de lutter pour la libération des démocrates emprisonnés", a-t-il poursuivi. Wei Jingsheng doit faire une étape jeudi à Paris pour rencontrer des amis avant de rentrer samedi à New York où il vit en exil et où est arrivé, mardi en fin d'après-midi (heure locale), Wang Dan en provenance de Detroit.