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Orofino Veronica - 28 aprile 1998
LA RECOLTE CUBAINE
APRES LE VOYAGE DU PAPE

Jean-Michel Caroit / le monde / 25 avril

Trois mois après la visite du pape à Cuba, la Havane engrange les succès diplomatiques qui constituent autant de << déceptions >>, voire de revers, pour Washington, dont la politique cubaine apparait de plus en plus isolée. << Que Cuba s'ouvre au monde et que le monde s'ouvre à Cuba >>, avait lancé Jean Paul II lors de son voyage historique dans l'ile caraibe. Après la normalisation des relations avec l'Espagne, important partenaire commercial lié à Cuba par de puissants liens historiques et affectif, la diplomatie cubaine a marqué, en moins d'une semaine, trois noveaux points: l'annonce de la visite à La Havane du premier ministre canadien, Jean Cretién, le 27 avril; le rejet par la commission des droits de l'homme de l'ONU d'une résolution critique présentée par les Etats-Unis; et le rétablissement des relations diplomatiques avec la République dominicaine, nouveau pas vers la réintégration de Cuba dans l'espace caraibe.

Salué comme <> par les autorités cubaines, le vote de la commission de l'ONU met fin à sept ans de condmnation du régime castriste pour violations des droits de l'homme. Cuba a été récompensé pour avoir libéré, à la demande du Vatican, quelque trois cents prisonniers, dont une centaine de détenus politiques , et permis une plus grande liberté religieuse à la faveur de la visite du pape. La défaite américaine a été accueillie avec <> par la déléguée des Etats-Unis, Nancy Rubin, tandis que porte parole du département d'Etat, James Rubin , parapharasait Fidel Castro pour exprimer sa déception : << L'histoire n'absoudra pas le gouvernement cubain et le peuple cubain pourra vivre en liberté. >> L'aile dure de l'exil cubano-américain n'a pas caché sa colère. <>, s'est indigné le représentant républicain Lincoln Diaz-Balart.

Le vote de Genève a confirmé que les voisin de l'<> craignent de moins en moins d'afficher une politique cubaine différente de celle du << gran frère >>. En annonçant sa prochaine visite à Cuba depuis Santiago du Chili, Jean Chrétien s'est tranquillement posé en chef de file de cette >>autre politique >>.

Une nouvelle fois, Fidel Castro était le grand absent et l'un des principaux sujets de conversation du sommet des Amériques, réuni au Chili. Face à la politique d'isolement et de confrontation menée par Washington depuis le début des années 60, le Canada prone le << dialogue constructif >> avec la Havane. Pour les responsables de la diplomatie canadienne, dont le chef, Lloyd Axworthy, s'était rendu à Cuba en janvier 1997, mieux vaut maintenir le contact pour accompagner le changement qui se produira tot ou tard dans l'ile. Un dialogue qui peut apporter des résultats positifs y compris sur le dossier délicat des droits de l'homme, comme l'a montré la visite du pape.

Cette autonomie canadienne, bien vue en Amérique latine, s'appuie sur de solides intérets économiques, qui ont conduit Ottawa à s'opposer fermement à la loi Helms-Burton. L'une des victimes de cette loi, qui depuis deux ans a renforcé et internationalisé l'embargo américain, est une compagnie canadienne, Sherrit International. Troisième partenaire commercial de Cuba, avec des échanges dépassant 700 millions de dollars (4,2 milliards de francs), le Canada est le pays qui a le plus investi dans l'ile et qui y envoie le plus de touristes.

Les affaires ne sont pas étrangères au réchauffement des relations avec l'Espagne, qui s'étaiient fortement dégradées après l'arrivé au pouvoir du conservateur espagnol José Maria Aznar. Moins de quinze jour après la nomination d'un nouvel ambassadeur, Eduardo Junco, une imposante délégation de chefs d'entreprise conduite par le patron des patrons espagnols, José Maria Cuevas, a dèbarqué à Cuba.

Ami du président du gouvernament espagnol, José Maria Cuevas a preché << le réalisme et le pragmatisme >> pour conforter les positions des entreprises espagnoles dejà très présentes dans le secteur touristique. Le patrons français n'ont pas attendu l'appel du pape pour s'ouvrir à Cuba. Le Conseil national du patronat français (CNPF) s'apprete à envoyer sa quatrième mission à Cuba, qui précédera de quelques jours le ministre français de la coopération, Charles Josselin.

Face à cette offensive européenne et canadienne, les entreprises américaines ne cachent pas leur impatience de se lancer à l'assaut d'un marché situé à quelques encablures des cotes de la Floride. A cette pression s'ajjoutent les signaux, souvent contradictoires, d'une politique de plis en plus difficile à justifier.

Après avoir annoncé, en mars, des << mesures humanitaires >> assouplissant l'embargo - rétablissement des vois directs, autorisation des envois de fonds et de médicaments -, (vols directs,) l'administration américaine a donné le feu vert pour l'organisation à l'Havane d'une foire commerciale qui présentera les produits de plus d'une centaine d'entreprises du secteur de la santé.

<< Il s'agit de mesures qui aident le peuple de Cuba sans renforcer le régime cubain >>, s'est justifié le président Bill Clinton dans une interview publiée par plusieurs quotidiens latino-américains.

FLOTTEMENT A WASHINGTON

Les responsables américains sont de plus en plus embarassés pour expliquer la difference de traitement entre Cuba et la Chine ainsi que le maintien de l'embargo, que le pape a qualifié de <>. James Rubin, porteparole du département d'Etat, vient d'invoquer la << SECURITE NATIONALE >> et la nécessité d'empecher la prolifération des armes nuclésres et chimiques pour justifier le sort plus favorable réservé à Pékin.

Samuel Berger, conseiller de la Maison Blanche pour les affaires de sécurité nationale, a pour sa part souligné que Washington est plus exigeant avec les pays latino américains en matière de démocratie. Autre signe de flottement, accentué par les divergences croissantes au sein de l'exil cubano-américan : l'administration hésite toujours à publier un rapport du Pentagone constant que Cuba ne constitue pas une menace militaire pour les Etats-Unis.

En attendant de retrouver sa place au sein de l'organisation des Etat américains (OEA), Cuba pourrait rapidement rejoindre les quinze pays membres de la Communauté des membres de la des Caraibes (Caricom). Si le secrétaire général de l'OEA, César Gaviria, et la quasi-totalité des pays membres sont favorables à la réintégration de Cuba, Washington y demeure toujours fermement opposé. Début avril à Trinidad -.

et Tobago, la secrétaire d'Etat Madeleine Albright a admis qu'une éventuelle adhésion de Cuba à la Communauté des Caraibes << dépend du Caricom >>. Cuba devrait aussi rejoindre le groupe des pays ACP (Afrique, Caraibes, Pacifique) et bénéficier de l'aide européenne dans le cadre de la prochaine convention de Lomé.

<< Pour en finir avec le climat de guerre froide qui perdure dans le détroit de Floride, la communauté internationale, l'Europe, les Amériques devraient exiger des deux gouvernements qu'ils normalisent, enfin, leurs relations >>, réclame Elizardo Sanchez, l'un des dissidents de l'intérieur les plus respectés.

 
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