<< Nous avons agi par ignorance et suffisance >>. a déclaré Michel Cuingnet
Le président de la mission d'information sur le Rwanda, Paul Quilès, a qualifié d'<< extravagants >> les propos tenus dimanche par Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait estimé que la mission permettait << de servir la soupe à tous les adversaires de la France en Afrique et dans le monde >>. La mission devait entendre mercredì, à huis clos, le général Marc-Amédée Monchal, l'amiral Lanxade et le général Maurice Schmitt.
le monde / 30 avril
>>Au Rwanda, nous avons agi par ignorance et suffisance. Nous savions qu'Habyarimana était un dictateur faible et criminel, et nous avons confié aux militaires un role qui aurait du n'appartenir qu'aux politiques et aux parlementaires.>>
Michel Cuingnet, chef de la mission de coopération française au Rwanda de 1992 à 1994, n'à pas maché ses mots. A la retraite depuis quelques semaines, l'ancien fonctionnaire a été entendu, mardi 28 avril, par les députés membres de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda.
M. Cuingnet a brossé un tableau assez précis de la situation calamiteuse dan laquelle se trouvait le pays des Mille collines au moment où le drame rwandais éclatait. Mais avant de répondre aux questions des parlementaires, il a conclu sa déclaration liminaire par des propos forts, traduisant vraisemblablement une émotion trop longtemps contenue. Des propos qu'aucun responsable français n'avait tenus publiquement jusqu'à présent.
L'ancien chef de la mission de coopération a estimé que << si le président Habyarimana n'avait pas été tué, il y aurait quand meme eu de gigantesques massacres, car tout était pret pour le pouvoir reste à l'Akazu (le cercle d'extrémistes hutus proches de le présidence), dont on a évacué les responsables par le premier avion >> Evacué lui-meme dans l'urgence de Kigali le 9 avril 1994, en compagnie du nonce aposolique et de l'ambassadeur d'Allemagne, trois jours après que l'avion du président Habyarimana eut été abattù, M. Cuingnet a vu tout le personnel tutsi de sa résidence etre tué sous ses yeux.
Répondant à la question d'un parlementaire qui l'interrogeait sur le sort des employés rwandais des différentes services de l'ambassade de France à Kigali, il a déclaré que << tous les personnels de la coopération avaient été tués >>.
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