Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mer 16 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Partito radicale
Partito Radicale Centro Radicale - 1 maggio 1998
LES MEDIAS AU VIETNAM

I - La situation de la Presse au Vietnam

On compte actuellement près de 500 journaux, hebdomadaires, périodiques et magazines dans toutes les grandes villes comme Saigon, Hanoi, Hai Phong, Hue, Nha Trang, Can Tho... et dans toutes les provinces. Quoique ce chiffre soit l'équivalent au total de la presse à l'étranger distribuée à un nombre de vietnamiens 25 fois plus réduit, le gouvernement communiste s'en est montré fier en vantant la liberté de presse dans le pays. Outre que les quotidiens servant de tribune officielle du Parti Communiste Vietnamien (PCV) tels que Le Peuple, l'Armée Populaire, le magazine Défense Nationale du Peuple Entier, il en existe plusieurs autres appartenant aux organes de la masse, satellites du PCV, comme Le Front Patriotique, l'Association Scientifique et Technique, l'Union des Femmes, Confédération Générale du Travail, le Club de la Jeunesse Communiste... Ces derniers publient des informations sur presque toutes les activités sociales, mais sous le contrôle rigoureux, dans le domaine politique, de la Commission Centrale

d'Idéologie et de Culture du PCV, du Ministère de l'Intérieur et du Ministère de l'Information et de la Culture.

Toutefois, à n'importe quel moment, un certain nombre de journalistes, par ''conscience professionnelle'' ne cesse de surveiller et profiter des fentes gouvernementales pour exposer les réalités sociales, par exemple au moment de la campagne ''de libre publication des lettres et arts et du franc parler'' encouragée par Nguyen Van Linh en 1989, ou tout récemment, avec l'appel de l'Etat à multiplier les dénonciations de corruption, plusieurs articles de presse ont révélé les cupidités des cadres, les distinctions de traitement, etc....

Pour apaiser la colère et les oppositions du peuple, les dirigeants communistes ont exploité ces articles qui, peu à peu, attirent le public grâce aux révélations des mystères cachés dans le mécanisme du parti. Les factions au sein de ce dernier qui se disputent profits et priviléges profitent aussi de ce tribune pour salir le camp adverse et réduire son influence. Ces faits ont aidé un nombre d'écrivains et journalistes de faire mieux: ils commencent à réclamer le droit à la liberté de recherche d'information sur la vérité, afin de résoudre jusqu'au fond le problème de la corruption... C'est donc le premier pas dans le processus d'officialiser la réclamation du droit de libre expression au Vietnam.

En dehors de quelques bulletins d'information et magazines cachés des forces populaires démocratiques ou des dissidents dans le pays, comme les bulletins ''Le Saigonais'', ''Le professeur de Tan Dinh'', ''Démocratie et Etat de Droit'' en quantité limitée et diffusés clandestinement sous diverses formes, mais qui intéressent beaucoup de gens grâce à leurs révélations des secrets les plus profonds du parti, dont les teneurs attaquent politiquement les hauts dirigeants du régime, alors que presque toute la presse officielle n'attire pas l'attention de la population, dégoûtée de la publicité quotidienne en faveur du parti. Le développement de la presse pendant ces dernières années, en même temps que celui des investissements étrangers est dû aux prestations publicitaires des produits importés et aux services tout à fait nouveaux par rapport au passé.

Bref, avec sa capacité d'adaptation aux événements, la presse vietnamienne actuelle acquiert assez d'informations variées plus attirantes pour le lecteur que par le passé. Le public actuel cherche à lire les informations relatives aux actes cupides des fonctionnaires du gouvernement, actes qui se présentent quotidiennement à ses yeux.

Par ailleurs, avec la présence des journalistes étrangers, le régime ne peut censurer ni contrôler sans ménagement comme auparavant, pour ne pas être accusé de violation flagrante de droit de l'homme. C'est ainsi qu'un certain nombre d'opposants intellectuels a réclamé hardiment la liberté de presse et de média, parce qu'il sait que ces réclamations seront rapidement propagées dans le pays, alors que, à l'étranger, elles auront le soutien des organisations combattantes pour les droits de l'homme, empêchant ainsi Hanoi de prendre des mesures de répression impitoyable à leur égard.

II - Les médias électroniques

Actuellement, le Vietnam n'est pas relié directement au réseau internet international car il doit passer par la porte d'entrée de l'Australie, et la pratique de cette technique reste encore à l'état primitif, limitée aux échanges de lettres électroniques entre certaines personnes dans le domaine universitaire ou échanges d'études et d'informations entre les ministères et ses services par Email. Il n'y a qu'un seul réseau internet interne dont le plus grand système est NetNam, fondé par l'Institut de l'Industrie et d'Information en décembre 1994 et essentiellement réservé aux organes gouvernementaux, entreprises, Organisations Non Gouvernementales et internationales. Afin de répondre aux besoins de plus en plus nombreux, NetNam a établi un nouveau système à Saigon en février 1996, mais les frais d'utilisation sont très coûteux.

Les utilisateurs d'Email ne sont pas nombreux. On compte environ 4.000 boîtes aux lettres dont la plupart appartient aux services administratifs, instituts d'études et ministères. Ce système est en cours de développement. Selon les prévisions, vers fin 1997, le Vietnam va être relié à internet par deux portes d'entrée, l'une à Hanoi et l'autre à Saigon. En septembre 1996, le gouvernement a décidé de mettre sur pied un Comité d'administration d'internet placé sous la responsabilité du Ministère des Sciences, Industries et Environnement, en coordination avec L'Office général des Postes et d'autres ministères. Certains composants de la presse et sociétés étatiques ont appréciés les avantages du système, comme par exemple l'hebdomadaire anglais Saigon Times Weekly et le quotidien Saigon Time Daily, lesquels comptent créer un Web Page sur le réseau internet lorsqu'ils seront en possession des conditions de juridiction, de marché et de technique. A présent, on y trouve un Site Web de la Voix du Vietnam communiste,

et dans le monde des affaires, certaines sociétés y ont marqué leur présence tel que Saigon Tourist.

En dépit des conditions suffisantes en infrastructure comme en technique lui permettant de se relier à l'internet, le régime reste très réticent. Ce qui l'inquiète, ce n'est pas l'influence culturelle de l'occident sur le réseau, mais sa principale inquiétude se porte sur son effet politique, notamment sur la diffusion par la communauté vietnamienne à l'étranger des informations désavantageuses pour sa publicité, telles que celles dénonçant les violations des droits de l'homme dans le pays, ou celles du Comité central du PCV, gardées jalousement secrètes.

Début septembre 1997, comme le Vietnam et d'autres pays de l'ASEAN avaient décidé de censurer le réseau internet, quinze organisations de protection des droits de l'homme, dont Human Rights Watch Asia et l'Union des Utilisateurs d'Internet en France, ont adressé à l'ASEAN et ses membres des lettres exprimant leur inquiétude sur le fait que des obstacles aux informations sur ce réseau portent atteinte à la liberté d'expression. Hanoi se trouve pour le moment devant un dilemme: se relier au réseau est une action à entreprendre tôt ou tard, mais agir de telle sorte pour empêcher les communications désavantageuses au régime est un problème infiniment compliqué. Même sous son contrôle, presque tous les réseaux internet du régime seraient inondés d'informations internationales, ainsi que celles des vietnamiens à l'étranger sur la lutte pour la liberté et la démocratie du pays.

III - La presse reste toujours un moyen stratégique de l'évolution gazines Hanoi Moi (Hanoi Nouveau), Tien Phong (Avant Garde) et Thuong Mai - Phap Luat (Commerce - Législation) dont les sièges sociaux ont été envahis et fouillés par la police, pour avoir ''révélé les secrets d'Etat''

En vérité, les journalistes avancés n'osent pas toujours exprimer ouvertement ses sentiments mais ils les font parfois sous forme de motion, car la loi de la presse et d'édition stipule à l'article 22:''Il est sévèrement interdit de publier les ouvrages à teneurs suivantes:

1)- S'opposer à l'Etat socialiste, saboter l'union du peuple,

2)- Propager la violence, la guerre d'envahissement, la haine entre les peuples et le peuple d'un pays,

3)- Falsifier l'histoire, rejeter les exploits révolutionnaires, porter atteinte aux grands hommes, aux héros, aux crédits de l'organisation...

4)- Révéler les secrets du parti''

Les responsables du département de la culture et de l'information ont déclaré le 8.10.96 que l'ordre a été donné à la presse et aux journalistes de s'arranger et écrire'' mieux'', notamment la presse distribuée à l'étranger. Tout récemment, le 25.8.97, le chef de la commission culturelle et idéologique du parti Do Huu Tho a exprimé dans une réunion que ''les publications et l'édition des ouvrages culturels vietnamiens nécessitent la supervision du parti et fonctionnent dans le cadre des lois''. Selon lui, la presse doit être ''la voix du parti, de l'Etat, des organisations sociales, la tribune du peuple'' Toutefois, il n'a pas préciser les mesures prises par le parti pour renforcer le contrôle de la presse.

Pour ce qui concerne les soulèvements du peuple à Thai Binh, Dong Nai, Xuan Loc, les dirigeants du parti ont fait part de ses accusations dans un circulaire secret à l'intérieur du parti:''Le fait que la presse occidentale et les organisations réactionnaires dans la communauté vietnamienne à l'étranger se montrent intéressées, encouragent à temps les désordres dans le diocèse de Tra Co (Dong Nai), lient cet événement avec celui qui s'est produit plusieurs mois auparavant à Thai Binh, nous amènent à prendre garde aux manoeuvres des forces adverses pour nous nuire..... Dernièrement, à travers le système Internet et Fax, plusieurs organes du pays ont reçu des textes à caractère d'excitation à la révolte, appelant à renverser le gouvernement. Nous ne pouvons le laisser passer sans prendre de précautions''

Certaines de nos actions, qui ont agi sur la presse dans le pays, concernent les échanges d'informations, d'opinions de plus en plus variés et riches en contenus entre un nombre de professionnels intellectuels à l'intérieur et à l'extérieur du pays par le biais d'une tribune intermédiaire. Des phénomènes constatés dans les documents politiques circulés dans le pays montrent que la faculté de contrôle du parti s'affaiblit de plus en plus. Comme rare événement, le régime a déclenché une campagne appelée ''prenons garde vis à vis des actions ennemies de la part des réactionnaires à l'étranger'' et commencée le 15.9.96, lorsque la télévision de la province de Quang Nam - Da Nang lisait des commentaires accompagnés d'image de quelques scènes de manifestation des réfugiés vietnamiens pour justifier ce qu'il appelle ''les manoeuvres de l'évolution pacifique de l'occident et des groupes de réactionnaires vietnamiens à l'étranger''.

Concernant la presse étrangère au Vietnam, le parti a aussi renforcer son contrôle. En septembre 1996, la police a tabassé un reporter de Reuters lorsque celui ci photographiait un groupe de marchands en train de manifester devant le comité populaire de Hanoi. Il fut ensuite arrêté et interpellé au ministère de l'intérieur, les pellicules confisquées. Le 31.10.96, les autorités ont ordonné l'extradition d'un reporter américain, chef de bureau de l'hebdo Far Eastern Economic Reviews à Hanoi. Ensuite, le quotidien Nhan Dan, paru le 5.11.96, a fait mention de nouveaux principes décidés par le gouvernement, portant sur la limitation du nombre de reporters étrangers autorisés à exercer au Vietnam et sur le renforcement de contrôle de la presse étrangère. Les organisations et sociétés étrangères qui désirent diffuser les informations de presse, organiser une conférence de presse, une exposition, doivent obtenir l'autorisation préalable du ministère de la culture. Le reporter étranger qui désire se déplacer pour te

lle information ou tel interview doit en informer les autorités compétentes.

Conclusion

Selon les constatations des observateurs internationaux, les médias au Vietnam subissent un sévère contrôle du gouvernement et les rédacteurs en chef sont tenus complètement responsables du contenu de leur publication, afin de parer les ''négligences'' qui ont tendance à aller à l'encontre ''des réflexions de l'Etat'' . En dépit de toutes les mesures précitées, bon nombre d'articles de presse du système de média gouvernemental renferment quand même des contenus négatifs, tendants à critiquer les politiques incohérentes ainsi que les violations des droits des citoyens de la part du régime. Des documents, ouvrages et magazines ont toujours été publiés et passés clandestinement de main en main puis expédiés à l'étranger pour être retransmis au pays à travers les ondes des radios internationales.

Dans le processus de démocratisation du Vietnam, la liberté de pensée et de presse est une nécessité importante visant à abolir le système de contrôle et affaiblir le régime. C'est une revendication faisant partie de la première étape exposée dans le document politique ''Démocratisation et Développement du Vietnam'' promulgué par l'Alliance Vietnam Liberté le 13.12.97 à Berlin.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail