Dix-sept ans après un premier voyage, V.S. Naipaul a parcouru l'Iran, la Malaisie, l'Indonésie et le Pakistan. A travers un mosaique de portraits émerge un monde de traumatisme et de souffrance. Rencontre à Salisbury avec l'auteur.
libération / 7 /mai
<< IL N'Y A PROBABLEMENT JAMAIS EU D'IMPERIALISME COMPARABLE A CELUI DE L'ISLAM ET DES ARABES, DES PEUPLES CONVERTIS N'EST EXIGEE QUE LA FOI LA PLUS PURE.>>
...conversion qui a guidé ses recherches, et celle de l'immense bouleversement que représente pour une société l'abandon de ses anciennes croyances et l'adoption, parfois après conquete et dans la violence (comme en Iran ou au Pakistan) d'un nouveau système religieux. Entre-temps, la conjonture a changé: à la grande aspiration révolutionnaire islamique ont succédé la poussée du fondamentalisme (partout), la guerre (en Iran), l'exacerbation des tensions ethniques (au Pakistan), un boom économique (en Malaisie et en Indonésie).
Selon sa méthode, l'écrivain s'est immergé pendant cinq mois entre 1995 et 1996 dans ces quatre pays (sa première <> lui en avait pris sept). Il s'est laissé guider par les circonstances et ses intuitions, saisissant les occasion, changent d'orientation en cours de route, rencontrant personnes connues et inconnues, artistes et employés, soldat et hommes d'affaires, religieux et laics, écoutant leur histoire et tentant de remonter aux sources du roman familial, prenant des notes après toutes ses entrevues, les accumulant dans des carnets rapportées en Angleterre.