Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 17 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Partito radicale
Orofino Veronica - 22 maggio 1998
DICTATURE PAS MORTE

le monde / éditorial / 22

---------------------------------------------------

Le dictateur parti, sa dictature peut-elle lui survivre ? C'est toute la question que vont devoir régler les Indonésiens pour s'arracher à l'héritage empoisonné de Suharto. Après trente- deux ans de pouvoir sans partage, le général- président quitte la scène d'une manière au bout du compte moins dramatique que la toile de fond ensanglantée qui avait vu son arrivée au pouvoir. Les violences des derniers jours, ravivant le souvenir des massacres anti-chinois des années 60, mais sur une moindre échelle heureusement, ont précipité, à la fois sur le plan national et à l'échelle internationale, ce scénario pacifiquede façon à ce que le pire soit, pour l'heure en tout cas, évité.

Car pacifique, le restera-t-il ?

L'Indonésie a le malheur d'etre un de ces pays qui savent casher sous des dehors envoutants une violence estreme. Le chef de l'Etat ainsi déposé s'état lui meme distingué par la dureté de son règne, dont firent les frais les opposants en tout genre, à commencer par les communistes, encore assassinés avec ou sans habillage légal dans les années 80. La solution adoptée - la nomination pour succéder à Suharto de son meilleur ami politique - est, sans doute, aussi provisoire qu'insuffisante. L'homme est fini, son système demeure. Tout est à faire pour le démocratiser, ne serait-ce déj· que pour l'amener aux normes internationales minimales de pluralisme et de liberté.

Il reste aux Indonésiens à poser les fondaments d'un Etat de droit susceptible de satisfaire les espoirs de la plus populeuse nation musulmane du monde. Dans cette entreprise, le poids de la religion peut jouer de manière plus positive qu'on pourrait l'imaginer à première vue. L'échec du milieu politique indonésien , asphyxié sous Suharto, à fournir un projet de société digne des aspirations de la population a rejeté celle-ci vers des structures associatives d'inspiration musulmane qui ne colportent pas toutes, il s'en faut de beaucoup, le fanatisme islamique tant redouté ailleurs. C'est un atout. Comme a pu l'etre, dans un contexte bien différent, le poids de l'Eglise en Pologne lors de l'agonie du communisme.

Mais, ici comme là, beaucoup peut aussi dépendre des appuis extérieurs apportés à cette transformation.

Le contraste est frappant entre le role joué par Washington dans ce début de décrispation en Indonésie et la pusillanimité des Etats-Unis ou de la communauté internationale dans son ensamble, selon les cas, vis-à-vis d'autres situations intolérables. Preuve est faite, ici, que quand on veut, on peut influer sur une crise intérieure aux répercussions internationales potentiellement inquiétantes. Il ne serait pas mauvais que les Etat-Unis et les Occidentaux en général s'en souviennent, au Moyen-Orient à l'évidence ou encore à l'égard de la Chine.

Les peuples qui souffrent devront-ils éternellement attendre qu'une crise économique ouverte, menaçant l'équilibre d'une région et, plus généralement, le marché mondial, reveille nos sollicitudes démocratiques?

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail