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Conferenza Partito radicale
Orofino Veronica - 3 giugno 1998
QUELLES VALEURS? QUELLE VERITE ? A VERONE, NOBEL ET SPECIALISTES ONT COGITè.

SCIENCE EN COSCIENCE

<< La science nous angoisse >>, n'ont cessé de répéter les enseignants à l'académicien et astrophysicien Pierre Léna, qui a rencontré ces derniers mois des dizaines d'instituteurs et de professeurs dans le cadre d'une opération pédagogique baptisée << la main à pate >>. Et constaté que << la science est largement absente des apprentissage des élève de 5 à 12 ans >>. Oui, l'angoisse est là dit en écho le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine. Surtout depuis que la science elle -meme a découverte la << fin des certitudes >> obligeant le monde et ses décideurs, ses penseurs, ses scientifiques à << confronter l'incertain >>. Avec une conscience nouvelle: << La vérité est à construire.>>

cont.

Federico Mayor, directeur général de l'Unesco

<< NOUS MANQUONS DE REBELLES NON VIOLENTS >>

Federico Mayor, 64 ans, directeur général de l'Unesco, n'a pas oublié son passé de biologiste. Ce dernier semble meme le rendre d'autant plus exigeant vis-à- vis de la communauté scientifique, qu'il n'à pas hésité à critiquer pour sa << passivité >> à Vérone, lors du séminaire << Science et valeurs >>.

Porququoi une conférence mondiale entiérement consacrée à la science en 1999, à Budapest ?

Les scientifiques gardent trop le silence. Il faut que certains s'engagent, en proclamant que la science travaille au bénèfice de l'etre humain. Cette réunion peut leur en donner l'occasion. Ce qui nous manque, ce sont des << rebelles non violents >>, qui s'expriment afin d'éviter des rébellions violentes.

Un engagement contre quoi ?

La science appliquée a traditionnellement servi plutot le pouvoir et la destruction que la construction. Aujourd'hui, il est inadmissible d'imaginer un monde seulement basé sur le marché. Ou les scientifiques, dont la grandeur tient à l'indépendance et à la capacité d'apporter des connaissances au monde, ne soient qu' une partie de l'engrenage du marché mondial. Il y a le risque d'une implosion immense d'un sYsteme qui n'a que le marché comme objectif.

Le célèbre biologiste amèricaine Craig Venter vient d'annoncer qu'il allait, avec des fonds privés, déchiffrer le génome humaine plus vite que ne le faisaient les organismes publics.

Justement, il faut affirmer avec force, comme nous l'avons fait (1), que le vivant n'est pas brevétisable. Qu'on ne peut pas déposer de brevets sur ce <> qu'est le génome.

Un exemple de non -rébellion ?

Quand, ces dernières semaines, je voyais bruler Kalimantan (Indonesia) puis Roraima (Amazonie), je me demandais: qui lance un grand cri de protestation ? Alors que 800 milliards de dollars sont investis à travers le monde dans des machines à tuer, alors que nous sommes capables d'aller explorer l'espace, où est l'alliance capable de mettre en oeuvre une flotte de 200 avions pour sauver le poumon de la terre ?

Souvent, les scientifiques ont été du coté du pouvoir. Et beacoup, de façon scientiste, ont joué le role de verrou...

Oui, mais cela arrive aussi aux philosophes, ou aux Eglise. Ce qui compte, c'est qu'il y ait des scientifiques assez libres pour prendre la parole et ne pas rester enfermés dans leur tour d'ivoire, réaffirmant que le manque de connaissance c'est l'oppression. Et que l'éducation, qui doit conduire à la maitrise de soi-meme, ne peut jamais etre en faveur de la dictature. Or, actuellement, il y a un manque de vision à long terme, une forme de passivité. Longtemps, l'Unesco a fait de gros efforts pour protéger le patrimoine dans le monde, mais est-ce que, en priorité ce n'est pas la capacité intellectuelle que nous devons protéger ?

Comment procéder?

Chaque pays doit avoir son développement scientifique à lui. Ma proposition est de voir si on peut, en dix ans, atteindre 0,5% du PIB consacré à la recherche scientifique. Tout en facilitant le retour dans leur pays des diasporas éduquées. 30000 PhD (titulaires d'un doctorat, ndlr) ne sont pas dans leur pays d'origine. C'est une perte énorme pour le Sud. J'insiste pour que 3% du fonds du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) soit consacré à la recherche scientifique et technologique.

Les pays doivent eux -memes investir ?

Ces dernières années, l'Inde, le Bangladesh, lEgypte, le Mexique ont doublé leurs investissements dans le domaine scientifique. En ayant défini leurs priorités et sans devoir un seul dollar. Il ne faut pas aggraver le flux international de capitaux qui fait que les pays pauvres payent 60 milliards de dollars par an au Nord pour rembourser leur prets.

Comment l'Unesco peut-il faire passer un message sur la science, alors que les Etats-Unis, premier << Producteur >> du domaine, s'en sont retirés?

En 1995, Bill Clinton m'a promise que les Etats-Unis reviendraient. Dejà, le Royaume -Uni a rèintegré l'Unesco. Et il y a des Américains qui agissent avec nous. Ainsi, notre commission de biotechnologie est présidée par un Américain, Indra Vasil, de l'université de Gainsville (Floride). Les Etats-Unis aussi ont besoin de comprendre les religions, les différentes cultures, ils ne peuvent pas seulement s'appuyer sur le marché. Il y a toujours besoin d'avoir en tete une certaine globalité: la popolation des Etats-Unis plus celle de l'Europe en comptant la Russie, c'est à peine les deux tiers de la population indienne...

/ racueilli par Dominique Leglu

(1) la conférence générale de l'Unesco a adopté, le 11 novembre 1997, une Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme.

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