DROGUE: UNE IDEOLOGIE MORTIFERE

Il est anormal que l'on est pu organiser, à l'Assemblée Nationale, un colloque visant à promouvoir non seulement la dépénalisation, mais encore la légalisation de toutes les drogues.

par Evelyne Sullerot* et Roland Moreau**

Le Figaro, mardi 9 juin, 1998

Notre combat pour la vie et contre la drogue n'est pas politisé. Nous y veillons scrupuleusement, puisque notre union d'associations, le collectif Une France sans drogue regroupe plusieurs centaines de milliers d'adhérents de toutes opinions, religions et sensibilités. Il n'en est pas de même du puissant lobby de la légalisation des drogues, financé, entre autres, par Georges Soros. Les députés européens de la coordination radicale antiprohibitionniste, qui regroupe les radicaux européens de gauche (dont Bernard Kouchner pour la France), ont tenu, le 5 juin, à l'Assemblée nationale, un colloque visant à promouvoir non seulement la dépénalisation, mais encore la légalisation de toutes les drogues. Au programme de ce col loque, pas un mot sur les modalités de distribution, de prescription et de vente des drogues prévues par cette légalisation, ni sur les conséquences sur la santé physique et mentale de la population. On peut dès lors se demander si le but poursuivi n'est pas l'augmentation du nombre de clients

captifs. Les citoyens français et les jeunes, qui sont opposés, dans leur grande majorité, à la dépénalisation (sondage Figaro-Sofrès du 30 mai 1998) apprécieront cette conception particulière du débat démocratique, qui consiste à utiliser les locaux de l'Assemblée nationale pour combattre les lois promulguées par ladite Assemblée. Qu'entendrait-on si les opposants à la loi IVG tenaient congrès au Sénat! Un puissant lobby Ce colloque du Parti radical transnational aura au moins le mérite de démasquer au grand jour le puissant lobby politico-financier qui milite pour la vente libre de la drogue. Alors que la majorité des Français qui souhaitent le maintien de la législation actuelle se répartissent sur l'ensemble de l'échiquier politique, les promoteurs de la drogue sont regroupés autour des radicaux transnationaux, écolosocialistes post-soixante-huitards. Il est temps de lever le voile sur l'idéologie mortifère de cette gauche qui milite à la fois pour l'euthanasie, pour l'extension de l'avortement au-delà

des limites légales et pour la vente libre des drogues illicites. Vaste programme qui tend à supprimer la vie à ses deux extrémités, et à entraîner vers la mort sociale ou physique des dizaines de milliers de jeunes. Dans le vide de la pensée et des idéologies, il est temps de se mobiliser pour le plus important des combats : celui de la vie, contre les idéologies mortifères. Dans la lutte contre la drogue cela signifie : extension de la prévention et répression contre tout trafic.

* Vice-présidente de la Fédération nationale des associations de prévention toxicomanie. Présidente de France Sans Drogue.

** Administrateur du Comité national d'information sur la drogue (président : Léon Hovnanian). Secrétaire général de France Sans Drogue.