DE PUTSCH TROUBLENT LE SOMMET DE L'OUAle monde / 12 / Thomas Sotinel
Pour leur 34 sommet annuel, qui s'est tenu du 8 au 10 juin dans la capitale du Burkina Faso, les chefs d'Etat de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) devaient paerler d'integration économique et de prévention des conflits. La guerre entre l'Ethiopie et l'Erythrée, le déceès du président nigérian Sani Abacha, la tentative de putsh en Guinée Bissau ont troublé l'ordonnancement des travaux.
L'Oua ainsi décidé de dépècher << d'ici une semaine >> à Asmara et Addis Abeba une délégation dirigée par son nouveau président en exercice, le chef de l'Etat Blaise Compaoré; le nouveau président nigérien a reçu de l'Organisation un message l'encourageant à poursuivre le processus de démocratisation engagé par son prédécesseur; quant au chef de l'Etat bissau-guinéen Bernardo Nino Vieira, il a reçu l'assurance de la solidarité de ses pairs face à la mutinerie militaire qui le menace. Mais, dans l'après midi, le Sénégal et la Guinée Conakry ont envoyé des troupes à Bissau de leur propre initiative.
Finalement, ce sommet qui aurait du se terminer rapidement s'est éternisé dans la soirée de mardi, une fois que le représentant de la Guinée Conakry eut suggéré l'exclusion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de l'OUA.
L'admission de la RASD en 1982 avait provoqué le départ du Maroc. Ce deux dernières années, Rabat a obtenu l'abandon de la reconnaisance de la République sahraouie par une petite dizaine de pays africains. Le Sénégal, par exemple, a proposé le gel de l'adhésion des Sahraouis jusqu'au référendum d'autodétermination qui devrait etre organisé sous l'égide des Nations unies en début d'année prochaine.
SOUTIEN A LA LIBYE
En fait, l'exclusion d'un membre à part entière de l'Oua n'est pas prévue par les status de l'organisation, ce que ne manquent pas de rappeler les alliés traditionnels de la RASD comme l'Agérie. La probabilité d'une expulsion est donc très mince, d'autant que le prochaine sommet de l'OUA doit se tenir à Alger.
En dépit des critiques de Washington, les chefs de l'OUA ont enfin décidé de lever unilatéralement mais partiellement - l'embargo aérien décidé contre la Libye. L'Organisation a lancé un ultimatum aux Nations unies en annonçant que si l'ONU ne se conformait pas à l'arret que prendra la Cour internationale de justice, concernant les auteurs présumés de l'attentat de Lockerbie, les pays n'appliqueraient plus aucune des sanctions décidées par les Nations unies.