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Conferenza Partito radicale
Orofino Veronica - 17 giugno 1998
EDITORIAL
par Laurent Joffrin

liberation

DECALAGES

Un peu à la manière de Bourvil ( "L'alcool, non! L'eau ferrugineuse, oui!"), les autorités médicales viennent de rendre un verdict promis à d'innombrables exégèses: l'ecstasy, la cocaine, l'héroine, l'alcool, non

Le cannabis, oui!

Bien sur, on force un peu le trait. Consommés en quantité excessive, le haschisch ou la marijuana finissent par provoquer, eux aussi, des troubles genants.

Mais, si l'on interprète à peine le rapport des experts, pas plus que le boudin noir ou le bonbon Haribo.

Etabli par les meilleurs spécialistes, ce nouveau palmarès des risques apportera de l'eau au moulin de la dépénalisation.

L'indulgence cannabique des médecines fait apparaitre un étonnant décalage entre l'échelle des interdictions et celle des risques sanitaires.

Hasardons un pronostic: en dépit de la cautèle affichée dans les cercles gouvernementaux et de l'hostilité des amateurs de bière Corona domiciliés à l'Elysée, ce fossé rendra bientot intenable la position des prohibitionnistes.

Porquoi gaspiller les énergies policières et judiciares dans une croisade à l'enjeu aussi mince? Elles sont miex employées, par exemple, à limiter l'ardeur des supporters embiérés qui saccagent les abordes des stades. La dépénalisation de l'herbe parait maintenant inéluctable. Nos excellences finiront bien par s'en rendre compte.

Il ne s'ensuit pas que les abolitionnistes aient raison sur toute la ligne. Leur argument ne repose pas sur le caractère inoffensif de telle ou telle substance. Il se fonde sur le droit supposé inaliénable de mettre sa santé en danger et sur les effets pervers engendrés par la prohibition (délinquance associée et création d'une économie parallèle). Cest un tout autre débat que les abolitionnistes aient raison sur toute la ligne. Leur argument ne repose pas sur le caractère inoffensif de telle ou telle substance. Il se fonde sur le droit supposé inaliénable de mettre sa santé en danger et sur les effetspervers engendrés par la prohibition (délinquance associée et création d'une économie parallèle) . Cest un tout autre débat que les études des médecins ne tranchent pas.

Au contraire, ces études bienvenues mettent fin à une fiction colportée par certains milieux bien-pensants: l'innocuité supposée de l'ecstasy, dont il est clair, désormais, qu'il met des miliers de personnes en danger. C'est le propre des bonnes études statistique: elles prennent tout le monde à contre-pied.

 
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