Plusieurs parlementaires américains ont accusé le 4 juin le gouvernement de Pékin de favoriser le trafic d'organes, en particulier en provenance de prisonniers exécutés.
"Il est clair que ces meurtres officiels font partie d'une entreprise à but lucratif", a affirmé le représentant républicain Chris Smith devant la commission des relations internationales à la Chambre.
Pékin a toujours nié participer à ce trafic d'organes mais, selon des experts, cette pratique est courante.
Un Thaïlandais, Somporn Lorgeranon, a même témoigné indiquant que de nombreux Thaïlandais se rendaient en Chine en raison de la pénurie d'organes en Thaïlande (due aux réticences liées aux traditions culturelles). Il a précisé avoir payé 30.000 dollars pour financer cette procédure à l'hôpital Zongshan à Canton. "Je ne sais pas si cela s'est passé le jour d'une exécution mais le médecin m'a dit après l'opération que le rein que j'avais reçu provenait d'un prisonnier exécuté", a-t-il dit.
Un expert thaïlandais, Phaibul Jitpraphai, a souligné qu'il existait de nombreux réseaux "d'agents" impliqués dans ce trafic d'organes à destination des Thaïlandais.
"C'est à cause de ces agents que certaines exécutions sont reportées parce qu'un patient n'est pas arrivé... C'est à cause de ces agents que quelque 100 000 Chinois qui attendent également des reins n'en auront jamais", a-t-il dit.
Pour Tsuyoshi Awaya, professeur de droit à l'université de Tokuyama au Japon, la vente d'organes "est un secret de polichinelle en Chine", ajoutant que les intermédiaires en passaient même par Internet.
Amnesty International a indiqué récemment que près de 90% de tous les dons d'organes chinois provenaient de prisonniers exécutés et que le nombre d'exécutions était passé de 2.000 en 1994 à 6.000 en 1996.
(Source: AFP 4 juin 98) (Tibet Info 18 mai - 7 juin 98)