Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
dom 20 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza Partito radicale
Tibet Fax Tibet Fax - 2 luglio 1998
Tibet Fax n.73

< DÉMOCRATIE POUR LA CHINE-FAX /LIBERTÉ POUR LE TIBET ! - N.73 >

Bulletin d' information sur les campagnes du Parti Radical transnational pour la liberté du Tibet et la démocratie en Chine.

N.73, 2 Juillet 1998.

>> Rédaction: Massimo Lensi, Via Cavour 68 - 50129 Firenze (Italy)

Tel.+39-55-230.22.66 - Fax +39-55-230.24.52

Mailto: tibet.fax@agora.it

Url - http://www.radicalparty.org

Telnet: Agora.stm.it.

>> Distribution: Alberto Novi, Rue Wiertz 60 - 1047 Bruxelles (Belgium)

Tél.+32-2-230.41.21 - Fax.+32-2-230.36.70

Mailto:A.Novi@agora.it

_________________

"I truly believe that individuals can make a difference in society.

Since periods of great change such as the present one come so rarely

in human history, it is up to each of us to make the best use of our

time to help create a happier world". Tenzin GYATSO,the Fourteenth

Dalai Lama, 1992

_________________

>> Ce bulletin est publié en anglais, français, espagnol et italien.

>> CLINTON A PEKIN

EN FRANCE, UN MILITANT EN FAVEUR DU TIBET S'IMMOLE PAR LE FEU

Nous clôturons le présent numéro de "Chine-Tibet Fax" avant que n'ait pris fin la visite du président américain à Pékin. Une visite qui suit de près celle d'un autre président, Oscar Luigi Scalfaro, le président italien. Nous gardons pour la prochaine édition de notre bulletin les réflexions et analyses relatives à ces deux importantes visites d'Etat, à un moment relativement délicat de la lutte pour la démocratie en Chine et pour la liberté au Tibet.

Il nous semble par contre important d'accorder toute notre attention au second suicide, intervenu cette fois en France, aux portes de Paris, où Gilles Blanchard, en boutant le feu à ses vêtements, s'est immolé en faveur de la liberté du Tibet. Disgrâce qui nous a immédiatement rappelé l'horreur des vêtements en feu du moine Thupten Ngodup à New Delhi.

Des faits tels que celui-là tirent la sonnette d'alarme et signalent un état de tension et d'anxiété dans l'archipel des défenseurs de la liberté du Tibet. Faisant suite à ces événements, mais aussi à la lettre ouverte du Parti Radical au Kashag et à la réponse en découlant de Kalon T.C. Tethong, Piero Verni a lui aussi senti la nécessité d'écrire pour "Chine-Tibet Fax" un article que nous publions à la rubrique la "Seconde Page".

Et sur ce thème toujours, la représentante du Dalai Lama à paris, Kunzang D. Yuthok, dans un communiqué diffusé le lendemain, a réaffirmé que "Sa Sainteté le Dalai Lama et le Gouvernement tibétain en exil désapprouvent toute forme de recours à la violence".

La récolte de fonds visant à éviter la fermeture de Radio Voice of Tibet se poursuit quant à elle.

Bonne lecture à tous !

>> SAUVONS RADIO VOICE OF TIBET !

La souscription publique visant à sauver Radio Voice of Tibet se poursuit. Un certain nombre d'organisations ont à ce jour déjà envoyé leur contribution, tandis que d'autres s'organisent pour récolter des fonds.

La situation des versements à la date du 29 juin (communiqués à la rédaction de "Chine-Tibet Fax") est la suivante :

- Yosh : 20 USD

- Tibet Unterstützung Liechstenstein : 2.000 CHF

- Olivier Dupuis, secrétaire du PR, 500 USD.

Comment envoyer votre contribution ?

Le versement doit être fait à

VOICE OF TIBET

WELHAVENSGATE 1

0166 OSLO (NORVEGE)

COMPTE BANCAIRE : 1607.39.44191 (UNION BANK OF NORWAY)

CODE SWIFT : UBONOKK

Nous vous saurions gré, après avoir effectué votre versement, de nous en informer par fax ou par courrier électronique, à l'adresse suivante : Rédaction de "Democrazia per la Cina - Libertà per il Tibet Fax", ou à l'adresse e-mail : tibet.fax@agora.stm.it, ou encore, par fax au 00/39/055/230.24.52.

---

>>> TIBET CHINE TELEX

>> ROME/VISITE DU MAIRE DE PEKIN

28 mai. L'organisation fédérée au Parti Radical, "Nessuno Tocchi Caino", a organisé une manifestation pendant la visite officielle du maire de la capitale chinoise. Dans un tract distribué aux passants, l'organisation rappelait les 6.100 condamnations à mort et les 4.367 victimes d'exécutions capitales intervenues en 1996 en RPC.

>> MOSCOU/PRESENTATION DE FILM

29 mai. Environ 450 personnes, parmi lesquelles de nombreux députés, journalistes et représentants du Parti Radical, ont assisté à la première du film "Sept années au Tibet". Cette soirée, sur invitation, était organisée par "Tibet Culture & Information Service, American House of Cinema & Moscow Friends of Tibet Society".

>> ITALIE/VISITE DE PALDEN GYATSO

2 juin. Au cours de la visite qu'il a récemment effectuée en Italie, le moine Palden Gyatso a donné une longue interview à la chaîne d'information politique "Radio Radicale". L'interview est intervenue sous la conduite du conseiller général du PR, Paolo Pietrosanti. Alors qu'on lui posait la question de l'organisation d'une action non violente au niveau mondial en dehors du Tibet, Palden Gyatso a répondu comme suit : "Il s'agit d'une excellente solution, il me semble qu'il s'agit là pour l'heure d'une excellente solution".

>> VIENNE/DALAI LAMA

10 juin. Au cours de la visite officielle qu'il a récemment effectuée en Autriche, le Dalai Lama s'est réjoui du rôle constructif de l'U.E. dans la dispute qui l'oppose à Pékin.

>> MARSEILLE/CONGRES DE L'ASSOCIATION TLS

12 juin. L'association "Tibet Liberté Solidarité" a clôturé son congrès par la présentation de la "Marche du Tigre", une marche ralliant Lyon à Marseille en vue de la relance de la proposition de négociations sino-tibétaines. Cette marche, organisée par le collectif CFTL (13 organisations francophones), prendra fin le 24 octobre à proximité du consulat de Chine à Lyon.

>> P.E./VISITE DE CLINTON A PEKIN

24 juin. A l'initiative des députés européens Olivier Dupuis et Gianfranco dell'Alba, une lettre ouverte au président des Etats-Unis, Bill Clinton, a été présentée par le dissident chinois WEI Jingsheng durant la séance de la commission des affaires étrangères du P.E.. Cette lettre, signée par 35 députés européens, demande au président des USA d'insister sur le soutien du monde occidental au mouvement démocratique en Chine, de ne pas suspendre les sanctions commerciales liées aux transferts de technologies sensibles et d'insister sur la reprise immédiate du dialogue direct entre le Dalai Lama et le gouvernement chinois.

>> PRT/CHINE/DECLARATION D'OLIVIER DUPUIS

24 juin. Abordant la question de la lettre au président Clinton, le secrétaire du Parti Radical, Olivier Dupuis, a déclaré ce qui suit : "l'ami WEI a déclaré avec justesse que la démocratie est le chas de l'aiguille à travers lequel les autorités chinoises se refusent de passer. Il est dommage qu'elles trouvent tant de complices dans leur obstination, à commencer par Sir Leon Brittan qui a toujours manifesté le contraire de ce que déclarait hier son collègue conservateur britannique Tom Spencer, président de la commission des affaires étrangères du P.E., pour lequel Wei Jingsheng, comme bon nombre des dissidents restés longtemps en prison dans les anciennes colonies britanniques, mériterait d'être au gouvernement chinois. Nous espérons que le président américain saura se distinguer de cette organisation suicidaire, non seulement pour la Chine et pour ses citoyens, mais pour le monde entier".

>> TURIN/MOBILISATION POUR LE TIBET

27 juin. Alors qu'une délégation chinoise effectuait une visite officielle, des militants radicaux ont organisé une distribution massive de tracts en faveur de la liberté du Panchen Lama.

>> CHINE/DOCUMENT DELEGATION P.E./INTERNET

Le député européen radical Gianfranco dell'Alba n'a pu ni présenter ni illustrer le document qu'il avait préparé en vue des travaux de la délégation du P.E. pour les rapports avec l'assemblée populaire chinoise. Ce document peut toutefois être consulté on-line sur Internet à l'adresse suivante : www.radicalparty.org.

---

>> SECONDE PAGE

C'est bien volontiers que nous publions l'article de Piero Verni qui intervient, tout comme la lettre du Parti Radical au gouvernement tibétain en exil, dans le cadre du débat visant à relancer au plus tôt une campagne mondiale en faveur de la liberté du Tibet. Nous rappelons aux lecteurs que tout un chacun peut nous envoyer ses réflexions et contributions écrites, atteignant de préférence de 60 à 70 lignes, au numéro de fax suivant : (00)39/55/230.24.52 ou par courrier électronique à l'adresse suivante : tibet.fax@agora.it.

______________________

POUR QUE LE TIBET VIVE

Piero Verni

La grève de la faim des six jeûneurs de Jantar Mantar à New Delhi et l'immolation tragique de Thupten Ngodup ont rendu évidents et manifestes aux yeux de tous le désespoir, la frustration et l'exaspération du peuple tibétain. J'ai séjourné à Delhi pendant une bonne partie des plus de six semaines qu'a duré cette grève et j'ai pu parler avec les six grévistes de la faim, avec les dirigeants du Tibetan Youth Congress qui avait organisé cette grève, ainsi qu'avec bon nombre des centaines de Tibétains qui sont venus, pendant toute la durée de la grève, rendre hommage à ces six jeûneurs qui, comme l'a justement rappelé Richard Gere lors d'une conférence de presse tenue à Jantar Mantar, représentaient l'immense majorité des six millions de Tibétains. Pendant quasiment cinquante jours, la tente de New Delhi aura été le centre d'une forte mobilisation politique qui a réussi à toucher tous les niveaux de la société tibétaine en exil et qui a redonné enthousiasme et courage à la résistance au sein même du Tibet. La do

uleur de la population tibétaine, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Tibet, a trouvé dans l'initiative du Tibetan Youth Congress une issue concrète et rationnelle, permettant ce faisant à un désespoir qui atteint réellement un niveau dangereux de s'exprimer dans un cadre politique. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'être historien pour savoir que quand un peuple est colonisé, réprimé, privé des droits humains les plus élémentaires et réduit à penser qu'il n'a plus aucune perspective, il a tendance à se réfugier dans une dérive psychologique, plus encore que politique, au terme de laquelle l'attendent inévitablement les choix extrêmes dictés par le désespoir. Ma crainte, et j'espère de tout coeur me tromper, est que la frustration et la sensation d'isolement que je vois grandir au sein de la communauté tibétaine ne débouchent sur des choix extrêmes et désespérés, choix qui pourraient être porteurs d'actes nihilistes et/ou terroristes.

A mon humble avis, la situation n'a pas encore dégénéré, du fait des exceptionnelles qualités humaines, individuelles et collectives, des femmes et des hommes du Tibet, mais aussi parce que le Tibetan Youth Congress a été en mesure de canaliser et de diriger le désespoir et la frustration des Tibétains. Bien au contraire, il m'a semblé que le gouvernement tibétain en exil a été mis hors jeu par cette action du TYC, plus soucieux qu'il était de convaincre les grévistes d'interrompre leur action après les premiers succès partiels, plutôt que d'en amplifier et d'en soutenir le poids politique. De ce point de vue, la lettre franche et cordiale envoyée ces dernières semaines par le Parti Radical au gouvernement tibétain en exil, afin de l'inviter d'une part à une réflexion commune sur la situation de la lutte pour la liberté du Tibet et d'autre part à prendre une décision avec la tête du mouvement né de la grève de la faim des six jeûneurs de Jantar Mantar et du sacrifice de Thupten Ngodup, m'a quant à elle sembl

é fort opportune. Malheureusement, il me semble que la réponse apportée par Kalon Tethong a été plutôt évasive et n'a pas traité des questions posées par la lettre du Parti Radical. Bien au contraire, et je le dis avec toute l'amitié profonde qui me lie depuis plus de dix ans au gouvernement tibétain en exil, on a choisi d'insister sur le fait que les grèves de la faim jusqu'à la mort et les gestes extrêmes comme l'immolation tragique de Thupten Ngodup constituent également des actions violentes. Mais comment peut-on demander au peuple tibétain, qui depuis plus de quarante ans supporte sans le moindre geste d'authentique violence une répression parmi les plus cruelles et les plus terribles, de renoncer également au sacrifice de soi ? Comment peut-on ne pas comprendre que si pour un jeune Tibétain (de nombreux jeunes ?), un geste aussi noble qu'une grève de la faim au finish doit être considéré comme un acte violent, alors, il pourrait fort bien lui venir à l'esprit de commettre une action qui soit réellement

violente ? Comment peut-on croire qu'il peut être possible de libérer le Tibet sans en payer le prix, et ce, même si celui-ci s'avère très élevé ? Je le répète, c'est avec raison que le peuple tibétain met tout en oeuvre pour ne pas user de violence à l'encontre des Chinois et pour moins encore se servir du terrorisme à l'encontre de tiers. Mais qu'il soit à tout le moins laissé aux Tibétains la liberté de se sacrifier eux-mêmes. Un petit exemple personnel ... Je ne peux oublier qu'il y a trente ans, j'ai décidé de m'occuper de politique lorsque j'ai vu à la télévision un moine bouddhiste vietnamien s'immoler par le feu. Ces images me firent réfléchir et me firent comprendre que si des personnes étaient prêtes à un tel sacrifice, c'est qu'il devait exister des raisons. Je pense que l'on peut aujourd'hui affirmer la même chose en ce qui concerne la question tibétaine et qui n'a rien à voir avec une quelconque volonté de martyr et/ou de martyres qui est tout aussi étrangère à ma culture et à ma psychologie qu

'à celles des Tibétains (et ceci est tellement vrai qu'ils ont évité ce type de gestes durant plus de 40 ans).

Il m'est difficile d'exprimer pleinement l'angoisse et le tourment que j'ai ressentis pendant les vingt jours que j'ai passés à Delhi, en étroit contact avec les jeûneurs. Et ce, parce que d'une part, j'aurais tout fait pour que ces six personnes, bienveillantes et justes, interrompent leur grève et ne meurent pas, et parce que d'autre part pourtant, je savais qu'elles avaient raison quand elles me disaient que s'il y avait une possibilité de placer le monde face à ses responsabilités, elle ne pouvait que passer au travers de leur sacrifice et de celui d'autres courageux militants comme eux. L'angoisse au coeur, je savais que Dawa Gyalpo avait (et a) raison quand il me disait, dans un murmure de voix, au 39e jour de son jeûne, que quand une centaine de Tibétains se seraient laissés mourir, peut-être que ce jour-là, il serait un peu plus difficile pour la communauté internationale d'ignorer la cause tibétaine. J'aimerais me tromper, et je l'espère de toutes mes forces, mais je crains que Dawa Gyalpo n'ait rai

son et que la lutte du peuple tibétain ne doive passer par bien des sacrifices de ce genre.

On m'objectera aisément que pourtant, Sa Sainteté le Dalai Lama s'est à plusieurs reprises exprimé contre ces méthodes de lutte, et plus encore contre l'immolation tragique de Thupten Ngodup (et ces derniers jours, contre celle de Gilbert Blanchard). Pourtant, comme le rappelle justement le président du Tibetan Youth Congress dans le cadre d'une interview publiée dans le numéro de juin de la Tibetan Review, le Dalai Lama est un moine bouddhiste, il s'agit d'un bodhisattva et il est donc l'incarnation de la compassion à l'égard de tous les êtres sensibles. Mais le peuple tibétain lutte pour ses droits politiques et cela n'a rien à voir avec un acte religieux, mais bien avec un acte politique. Et c'est là le point de vue dont devrait partir le gouvernement tibétain auquel je me permets, avec respect, d'adresser ces quelques réflexions, à l'heure où la République Populaire Chinoise semble être plus forte qu'elle ne l'a jamais été au cours des dix dernières années et à l'heure où il est toujours plus difficile p

our mes amis du peuple tibétain de s'opposer aux puissants lobbies de Pékin. A mon humble avis, il conviendrait aujourd'hui que tous, Tibétains ou non, nous coordonnions nos efforts et que nous intensifions la mobilisation par le biais d'actions quantitativement et qualitativement plus efficaces et plus résolues. Parce qu'il n'est pas vrai que l'on puisse dialoguer plus facilement avec le gouvernement de Pékin (qui aujourd'hui justement a pour la énième fois accusé le Dalai Lama de vouloir instaurer une dictature féodale au Tibet et qui a nié avoir jamais réprimé la liberté religieuse au Tibet) dans la mesure où l'on accepte des renoncements et des concessions toujours plus considérables. Le contraire est par contre vrai, comme l'a expliqué ces derniers jours Wei Jingsheng à la commission des affaires étrangères du Parlement européen : la Chine ne cède qu'aux fortes pressions et dès lors que ces pressions n'interviennent pas, son arrogance ne fait que croître.

Pour conclure, j'aimerais souligner l'immense travail accompli de 1959 à ce jour, ainsi que tous les mérites accumulés au fil de ces quarante années d'exil par le gouvernement tibétain en exil. Je voudrais, en toute modestie, le prier de répondre avec énergie, force et détermination à la mobilisation née à la suite du jeûne des six de Jantar Mantar et du sacrifice de Thupten Ngodup. Et lui demander de relancer avec une efficacité plus grande encore que par le passé la lutte pour la liberté, la démocratie et le droit à l'autodétermination du peuple tibétain.

Pour que le Tibet vive.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail