Proposition de résolution d'urgence selon l'article 47 du Règlement
déposée par Olivier Dupuis, Gianfranco Dell'Alba et Jean-François Hory au nom du groupe ARE
sur la situation en Angola
Le Parlement européen,
- vu ses précédentes résolutions sur l'Angola,
- vu le protocole de Lusaka du 1994;
A. Regrettant que le processus de paix en Angola se trouve depuis quelques mois dans une impasse;
B. Constatant avec préoccupation que depuis plusieurs semaines le gouvernement de Luanda a déclenché une campagne médiatique de propagande hostile à l'encontre de l'UNITA et de ses sympathisants, visant à leur exclusion de la scène politique nationale, campagne qui ne peut qu'exacerber ultérieurement le climat d'insécurité et de méfiance au niveau des populations;
C. Condamnant l'attitude de violence et d'intimidation permanente de la police nationale contre les structures, les militants et les dirigeants de l'UNITA;
D. Condamnant les tueries, les massacres et toute violence perpétrées par les force gouvernementales contre les cadres et les militants de l'UNITA;
E. soulignant la gravité des déclarations du Président du MPLA, José Eduardo Dos Santos, du 23 avril 1998 selon lesquelles le MPLA ne procédera pas à la démobilisation des effectif excédentaires des Forces Armées Angolaises (FAA) en dépit des engagements pris lors de la signature du Protocole de Lusaka;
F. Considérant que le désarmement des populations civiles et l'abolition des milices mercenaires sud-africaines aux ordres du MPLA est un préalable pour toute résolution pacifique, équitable et durable du conflit en Angola;
G. Regrettent que les autorités du MPLA ne se soient pas encore engagées sérieusement sur cette voie;
H. Rappelant que seul un programme de réformes économiques et politiques visant à l'établissement d'un véritable Etat de droit et d'une économie de marché peut permettre à l'Angola et à ses populations de sortir d'une crise qui dure depuis plus de 20 ans;
I. Regrettant vivement qu'à 4 ans du premier tour des élections présidentielles les autorités du MPLA ne se soient pas encore engagées dans l'organisation du deuxième tour et rappelant par conséquent le manque de légitimité de ces dernières vis-à-vis des populations angolaises et de la communauté internationale;
L. Rappelant au représentant du Secrétaire Général des Nations Unies son devoir de neutralité par rapport aux différentes parties concernées dans la crise angolaise et regrettant le caractère parfois partial de ses interventions;
1. demande aux autorités du MPLA de procéder dès que possible à l'organisation du deuxième tour des élections présidentielles afin également d'assurer une légitimité aux autorités;
2. demande aux Nations Unies d'envoyer en Angola une mission internationale pour la gestion du deuxième tour des élections présidentielles afin d'éviter les fraudes qui ont caractérisé le premier tour des élections en 1994;
3. demande aux représentants du MPLA de respecter tous les engagements pris lors de la signature du protocole de Lusaka et en particulier de procéder sans délai au désarmement des milices mercenaires sud-africaines et à leur abolition ainsi à la démobilisation des effectifs excédentaires des Forces Armées Angolaises;
4. demande aux représentants du MPLA de tout mettre en oeuvre afin que la sécurité et l'intégrité de tous les représentants, ainsi que des populations sympathisantes de l'UNITA soient véritablement garanties;
5. invite la mission des Nations Unies et le représentant du Secrétaire Général des NU au devoir de neutralité vis-à-vis des parties concernées dans la crise angolaise, condition préalable à l'exécution de son mandat;
6. demande à la Commission la suspension de tout accord de coopération avec les représentants du MPLA jusqu'au leur engagement sur la voie d'une véritable solution pacifique et négociée avec l'UNITA et les autres parties en cause en Angola;
7. charge son président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements des Pays Membres, aux secrétaire Général des NU ainsi qu'à son représentant en Angola.