PE/TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL: APPEL DE MME BONINO AUX ETATS-UNIS
Rome/Strasbourg, 17/07/1998 (Agence Europe)
Lors d'une manifestation organisée à Rome par le Parti radical transnational avant la conclusion attendue le 17 juillet, de la Conférence diplomatique sur la création d'un Tribunal pénal international, la Commissaire Emma Bonino a affirmé (en téléconférence, de Strasbourg) qu'il vaudrait mieux renoncer à la participation de certains pays, y compris les Etats-Unis, plutôt que de faire encore des concessions. Nous avons fait toutes les concessions possibles, mais ce n'est pas acceptable que le Tribunal soit un bras du Conseil de sécurité de l'Onu. "Nous préférons ne pas avoir les Etats-Unis plutôt que d'avoir un compromis inacceptable, a-t-elle dit, et elle a ajouté, en s'adressant aux Etats-Unis: "Pensez-y, ne restez pas dehors". Le premier ministre italien Romano Prodi est intervenu brièvement à la manifestation, et a dit espérer que les Etats-Unis et la France pourront accepter un tribunal ayant des pouvoirs suffisamment amples.
Le député européen Olivier Dupuis, élu sur les listes radicales, a dit à Strasbourg que les "résistances" américaines sont dues "surtout au rôle international que les Etats-Unis ont joué en intervenant dans les situations de conflit les plus graves... et ce trop souvent en présence d'une inaction européenne". Selon lui, ceci explique que Washington préfère un tribunal "lié aux décisions du Conseil de sécurité de l'Onu, à l'instar des tribunaux ad hoc sur l'ex-Yougoslavie et sur le Rwanda, plutôt qu'un instrument de juridiction internationale indépendante". Cependant, selon lui, la possibilité d'obtenir l'adhésion des Etats-Unis dépend "de la crédibilité, de la force et de l'efficacité" du futur Tribunal, tel qu'il émergera des travaux de Rome, car "un tribunal faible, à la juridiction incertaine, ne pourrait que confirmer les craintes américaines".