16/07/1998
session de juillet - 1998
Situation en Géorgie - Intervention d'Olivier Dupuis
Dupuis (ARE) - Madame le Président, là encore on assiste à une entourloupette. On inscrit au titre des droits de l'homme une question éminemment politique parce que les catastrophes naturelles se sont imposées face à la Géorgie alors qu'elles ne font plus partie des priorités de notre Parlement. Enfin!
La question de la Géorgie est politique - et là aussi on se voile un peu la face, puisqu'on s'apprête à voter une résolution bien raisonnable qui n'ajoute rien au problème. Ce qu'il faut, c'est permettre à la Géorgie d'adhérer rapidement à l'Union européenne, éviter ce qu'on a fait avec la Yougoslavie où la Commission et le Conseil, pendant des années, ont regardé les choses empirer. Il faut, tout de suite, proposer aux autorités géorgiennes, qui n'attendent que cela, d'adhérer rapidement à l'Union européenne.
La Géorgie, c'est une région stratégique pour l'Union européenne. Elle représente l'accès à l'Asie centrale, la fameuse route de la soie de Marco Polo, les réserves de pétrole de l'Azerbaïdjan où les Anglais, les Français, les Italiens et d'autres pays de l'Union sont déjà très présents. La seule façon d'assurer la stabilité dans la région, c'est de permettre rapidement à la Géorgie d'entrer dans l'Union européenne. Comme l'a dit le professeur Gerenek hier, on ne naît pas européen, on devient européen. Les Géorgiens l'ont démontré. Ils ont, de façon unilatérale, entrepris d'adapter leur législation par rapport à celle de l'Union. Il faut donc les encourager, ils n'attendent que cela.
L'entrée de la Géorgie dans l'Union permettrait aussi d'affronter de façon constructive le problème de l'Abkhazie qui, on le sait, tant qu'il n'y aura pas de perspective claire d'adhésion, sera toujours soumise au bon vouloir des Russes, lesquels ont tout intérêt à maintenir un certain type d'influence dans la région.