Le monde / Marie Jégo
Si le conflit qui opposa Ossètes et Géorgiens, entre 1989 et 1992, est aujourd'hui en sommeil, les plaies laissées par trois ans de << nettoyage ethnique >> sont encore à vif dans la petite région d'Ossétie du Sud, république autoproclamée au nord de la Géorgie, à un peu plus d'une heure de route de Tbilissi. << Pourquoi nous ont-ils fait ça ? Nous vivions bien ensemble et soudain... que la haine !>>, se lamente Lia, une jeune Géorgienne née en Ossétie, en montrant les restes de sa maison, incendiée par des Ossètes en 1991. A quelque s kilomètres, Zelina, vieille paysanne ossète, se remémore avec une émotion intacte ce soir de janvier 1991 où des Géorgiens en armes pillèrent et brulerent sa maison.
<>, raconte-t-elle en essuyant une larme . Les armes se sont tues, les deux communautés se sont remises à vivre ensemble mais le discours ne change pas: le fanatique, c'est toujours l'autre... Neuf ans après le conflit, cette région de hautes vallées encaissées dans la montagne, ou le controle des eaux, des routes et des cols a été, de tout temps, l'objet d'apres luttes entre le différentes populations locales, vit en paix mais au ralenti. De nombreux hameaux sont désertés, les routes sont défoncées, 70 % de la popolation est inoccupée, les usines ne tournent -dans le meilleur des cas- qu'à 30% de leur capacité, les coupures d'eau et d'électricité sont le lot quotidien et la seule activité lucrative est la contrebande d'alcool, de cigarettes ou la drogue.
Car c'est par là que passe l'une des deux routes principales reliant la Géorgie au Caucase du Nord et à la Russie.
UNE DEMARCE ORIGINALE