LE PARLEMENT APPROUVE LES PRÉPARATIFS POUR UNE INTERVENTI MILITAIRE, MAIS DEMANDE UNE DÉCISION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISANT L RECOURS LA FORCE MILITAIRE AFIN DE PARVENIR UN R GLEMENT POLITIQUE
Strasbourg, 08/10/1998 (Agence Europe) - Le Parlement européen, en adoptant jeudi une résolution su le Kosovo présentée par les groupes socialiste, du PPE, de l'Union pour l'Europe, libéral, de l'Alliance Radicale, et par M. Camera Gonzalez (membre espagnol de la Gauche unitaire), a approuvé "les préparatifs d'une éventuelle intervention militaire dans le cadre de l'Otan, tant pour protéger la population du Kosovo que pour empêcher l'extension du conflit aux pays voisins". Cependant, le PE invite le Conseil et les États membres à promouvoir activement une décision du Conseil de sécurité fondée sur le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le respect, par le régime de Belgrade, des conditions fixées par les résolutions 1160 et 1199 du Conseil de sécurité des Nations Unies, autorisant un recours à la force nécessaire pour atteindre l'objectif d'un règlement politique du conflit. En revanche, le PE a rejeté un amendement du groupe des Verts affirmant qu'une action militaire ne serait pas engagée
avant que le Conseil de sécurité de l'ONU ait adopté le mandat nécessaire - ce qui a donné lieu à des interprétations divergentes des députés quant à la signification de ce vote en ce qui concerne la nécessité ou non d'un nouveau texte du Conseil de sécurité. En outre, le Parlement, pour qui il faudrait parvenir à un règlement politique à travers "un dialogue approfondi et substantiel sur le statut futur du Kosovo, avec la participation de la communauté internationale", demande : - à l'UE et aux États membres de "prendre toutes les nouvelles mesures qui s'imposent" pour mettre fin à l'agression du "régime de Belgrade contre la population civile du Kosovo"; - au Tribunal pénal international de La Haye d'examiner "les accusations de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre visant Milosevic"; - aux autorités serbes, de permettre aux représentants d es organismes d'aide et organisations internationales compétentes de circuler librement afin de "s'assurer du respect des accords conclus et de déten-niner l'
ampleur de la catastrophe qui touche les réfugiés". Le PE a adopté des amendements de la présidente du groupe des verts Mme Aelvoet exprimant sa déception pour la manière inadéquate dont le Conseil de l'UE a réagi jusqu'ici face à cette crise et invitant le Conseil à protester le plus vigoureusement possible contre les menaces de Belgrade de "traiter les médias indépendants de la région comme des ennemis au service de puissances étrangères et comme des agents de l'Otan" (voir le débat dans EUROPE d'hier, p. 4). EUROPE rappelle que les mêmes incertitudes que l'on constate au sein du Parlement quant à la possibilité et à l'opportunité d'une action militaire au Kosovo s'étaient produites lundi au sein du Conseil (voir EUROPE du 7 octobre p.3) et se prolongent au niveau international, les États-Unis et la Russie ayant des positions opposées. Certains pays de l'UE sont alignés sur la position américaine et l'Otan prépare activement l'intervention éventuelle, alors que le ministre grec de la défense a déclaré, ap
rès un entretien avec son collègue russe, qu'il ne peut pas y avoir de solution militaire et que son pays la refuse.