Henri SONET
Bonjour,
Redescendons sur terre avec la Meuse et la Lanterne, la Nouvelle Gazette et la Dernière dans les
premières pages desquelles vous trouverez des articles consacrés à la violence dans les écoles, et aux
funérailles du petit David assassiné à Liège relatées aussi par le Soir et le Matin. Tous ces journaux
et la presse flamande relatent l'avant dernière audience du procès Agusta. On est à l'heure des
répliques aux répliques selon la Libre Belgique. Vers l'Avenir parle des mots de la fin. Dans le
Matin, Jean Pierre De Starck estime que l'accusation chancelle et que les trois inculpés déjà
condamnés dans l'affaire INUSOP pourraient être acquittés.
Il faudrait changer le droit pour l'éviter. Paul Geudens de Gazet Van Antwerpen consacre son
éditorial en faisant remarquer que chaque nouvelle audience du procès a rendu évident que l'affaire
n'était pas au point, que l'enquête n'était pas complète et que ce sera sans doute un argument
qu'emploieront certains pour aller auprès de la cour européenne des droits de l'homme. Pour de
Standaard, qui consacre de longues considérations de trois de ces journalistes, le procès Agusta se
termine sur une note philosophique.
Le Laatste Nieuws met en première page une affaire judiciaire frappée de prescription, par négligence
on a perdu cinq ans à ne rien faire. Le dossier de la bande Securitas. Le ministre de la justice Tony
Van Parys va prendre des sanctions contre les magistrats fautifs dont Christine Dekkers qui depuis a
fait carrière, après avoir été chef de cabinet de Stefaan Declerck, elle a été nommée procureur
générale à Anvers. Ludwig Verduyn consacre son éditorial du Morgen à cette affaire en soulignant lui
aussi la responsabilité de Christine Dekkers. Ce ne sont plus des considérations philosophiques mais
des décisions qu'on attend dans la lutte des partis démocratiques contre le Vlaams Blok.
Le Matin annonce les 48 heures de vérité, 48 heures pour frapper le Blok les députés ont deux jours
pour déclarer la guerre financière au parti extrémiste en le privant d'argent public, un parti dont le
programme est sans équivoque, estime Magaly Uytterhaeghe, un parti nazi déclare l'écrivain Hugo
Gijsels à David Copi. D'où vient la peste brune se demande Vers l'Avenir et la Wallonie en est-elle
préservée? Pour Olivier Deleuze d'Ecolo, l'un des auteurs de la proposition de loi visant à supprimer
la dotation des partis racistes, dont une commission discute aujourd'hui, il faut mener la lutte contre
le Vlaams Blok au finish. Pour le Soir, où Luc Delfosse explique pourquoi le Blok n'aurait jamais du
tenir congrès au palais des congrès à Bruxelles, PS et SP sont unis dans la lutte finale contre les
extrémistes, mais le CVP veut à nouveau soumettre au conseil d'état la proposition de loi privant de
dotation les partis racistes.
Le Financieel Economische Tijd explique plus nettement encore que le CVP est critique envers la
stratégie anti Vlaams Blok mise au point par les socialistes, tandis qu'un controverse grandit entre le
SP et le secrétaire d'état Réginald Moreels au sein du gouvernement. De Standaard écrit que le
remède contre le Blok est difficile à trouver, il annonce avec le Nieuwsblad que le SP va présenter de
grosses pointures aux élections communales à Anvers en l'an 2000.
Het Volk consacre son éditorial signé Paul Janssens à la volonté de punir financièrement le Blok et
juge que c'est une mauvaise solution car elle fait passer le Blok pour un parti martyr aux yeux de
l'opinion, avec de tels ennemis, le Blok ne doit pas se faire de grands soucis pour son avenir. C'est ce
que dit aussi Pascal De Roubaix en tribune libre du courrier de la bourse et de la Banque. Pour
répondre à la haine, rien ne sert de crier et d'interdire, il faut au contraire faire preuve de courage et
remettre la vertu au service du bien commun et donc de la démocratie. Il y avait beaucoup de
membres du Vlaams Blok parmi les 2.000 flamands réunis à Anvers à l'appel de 250 personnalités,
membres du Vlaams Blok, de la Volksunie, de la droite du CVP, mais aussi Manu Ruys et Christine
Dekkers, réclamant la création d'un état flamand indépendant.
Pour Francis Van De Woestyne de la Libre Belgique, le mouvement flamand s'enfonce dans
l'irrationnalité. Et son discours est dangereux parce qu'il flatte l'égoïsme, le nationalisme, le repli, la
peur des autres, crédibilisant ainsi l'ensemble du programme du Vlaams Blok. Luc Vanderkelen,
l'éditorialiste du Laatste Nieuws reprend l'expression du Standaard selon laquelle Mathias Storme
serait le nouveau Moïse des flamands en quête de la terre promise de l'indépendance, en relevant
comme le Soir quelques présences étonnantes comme celle du philosophe Ludo Albicht étiqueté
Ecolo.